Pierre Dumoulin : «Avec l’Eurovision, j’ai eu des opportunités non négligeables»
Le compositeur a participé à son 3e Concours Eurovision de la chanson.
En langage de fan de l’Eurovision, Pierre Dumoulin est un peu à la Belgique, ce que Ralph Siegel est à l’Allemagne, en matière de composition de chansons pour le concours européen. En 7 ans, il aura participé à trois éditions avec Blanche (2017), Eliot (2019) et Mustii , cette année. Une popularité «à l’export» qui ne change rien dans la vie de Pierre Dumoulin.
C’est votre troisième Eurovision. Êtes-vous devenu un incollable sur le sujet ?
Fan de l’Eurovision, je ne sais pas… Un peu quand même. Je regarde le programme avec un peu plus d’attention. Il y a des choses que je n’y comprends toujours pas dans certaines propositions. C’est le jeu et c’est marrant. Je me prends au jeu.
Vous y êtes arrivé par hasard, et pourtant, on dirait que ça vous plait bien…
Cette année, avec Mustii, c’est vraiment le hasard. Il avait commencé à écrire la chanson avant et j’avais commencé à travailler avec lui, alors qu’il n’était pas encore question qu’il fasse l’Eurovision. Pour une raison que j’ignore, c’est encore une de mes compositions qui a été choisie. Ce n’est vraiment pas un but dans ma carrière de ne faire que des chansons pour l’Eurovision.
Vous avez eu plus de visibilité ?
Depuis 2017, avec Blanche, j’ai clairement eu des projets. J’ai participé à des cessions d’écriture pour la Suisse, par exemple, où ma chanson a été assez loin dans les sélections. J’ai eu des opportunités non négligeables.
Vous formatez vos projets pour l’Eurovision ?
Pas du tout. «City Lights», on l’avait écrit avant de savoir que ça partirait à Kiev. Donc, jamais, je n’y ai pensé en la composant. Avec Eliot, oui, c’est différent, le projet était pour l’Eurovision, en 2019, mais l’idée était d’écrire avec un format plus classique dans le style de l’émission. Je ne pense pas à ça quand je compose, je veux faire des chansons qui dégagent de l’émotion. C’est ce qui compte pour moi. Si une chanson m’en procure, j’espère que le message passera chez les autres. C’est comme ça que je fonctionne.
S’il fallait en choisir une des trois ?
Quelle sale question ! (rires) Elles sont toutes les trois différentes, elles ont toutes une place particulière dans mon cœur. «City Lights» a été la première chanson que j’écrivais pour quelqu’un d’autre, ça a été une aventure un peu folle, et j’y étais très impliqué. J’avais été la chercher, avec une démarche de grand frère. On a tout fait ensemble en partant de zéro. Avec Mustii, j’adore le titre. Il me ressemble très fort, avec un crescendo. Ce que je fais depuis toujours. J’ai un attachement particulier avec celle-là. «Wake Up» (2019) à a une place particulière dans mon cœur aussi.
Qu’est-ce qu’on se dit quand on voit son nom à l’écran et que 200 millions de personnes le voient aussi ?
C’est ce que j’aime bien à l’Eurovision, c’est ce respect qu’il y a pour les auteurs compositeurs. Je n’aime pas trop être mis en avant…
Vous êtes servi…
Je n’aime pas être sur le devant de la scène, même si avec mon groupe Roscoe, je le suis. Ce n’est pas quelque-chose que je cherche. Mais en tant que compositeur, j’aime bien être respecté, et à l’Eurovision, c’est l’artiste qui a les projecteurs sur lui, et une grande attention est apportée aux auteurs et compositeurs qui sont indiqué à l’écran. Et il y la prix de la meilleure chanson (Prix Maurice Bezençon, NDLR). Il y a du show, et ça compte, mais c’est avant tout la meilleure chanson qui va gagner. En tant que compositeur, c’est un peu les jeux olympiques, c’est la qualité qui prime, et ça met en valeur notre travail.
Avez-vous des nouvelles de Blanche et Eliot ?
Ellie (Blanche) fait des études de cinéma. Je ne sais pas si elle arrête vraiment la chanson… Moi, je suis persuadée qu’elle y reviendra parce qu’elle a ça dans le sang. Eliot est en train d’écrire énormément.
Et le groupe Roscoe à l’Eurovision ?
Non. J’ai pas envie vde me retrouver avec cette pression et être sous le feu des projecteurs. C’est pas mon truc. Mon nom qui apparait dans un coin de l’écran, ça me satisfait amplement.
Interview, depuis Malmö : Pierre Bertinchamps
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