Pierre Collard Bovy, un retraité toujours très engagé !

Pierre Collard Bovy, un retraité toujours très engagé !
Pierre Bertinchamps
Pierre Bertinchamps Journaliste

Après 42 ans sur les ondes, l’animateur de la RTBF a donné son tout dernier point « Mobilinfo », fin novembre, sur La Première.

C’est une figure du service public qui a quitté la RTBF, après 42 de bons et loyaux services. Avouons-le, son départ s’est fait dans une certaine discrétion (voulue ?) de la part de l’institution publique, si on compare avec Claudine Brasseur (qui a eu droit à une séquence au JT et un article sur le site de la chaîne) ou Guy Lemaire (relégué en page «Liège» sur RTBF.be).

Pourtant, Pierre Collard Bovy n’est pas une petite pointure du PAB ! Diplômé de l’IAD, il devient l’assistant de Jacques Mercier, en radio sur la RTB, à Mons. Rapidement, Pierre devient titulaire de quelques émissions de radio de la (désormais) RTBF («Musique au petit-déjeûner», «Rond-point chansons» ou «Sucré, salé»).

Dans les années 1980, Pierre Collard Bovy passe à la télé, avec toujours cette même envie de mettre en valeur les chanteurs belges et la chanson française en général. Dans «Chanson Plus» et «Palmarès», il découvre des artistes comme Claude Semal ou Jacques Hustin (Eurovision 1974). Avec «Couleur Nuit», Pierre Collard Bovy accueille, en direct du Botanique, une quantité étonnante de chanteurs francophones des moins connus aux plus célèbres.

En télé, Pierre Collard Bovy participe au lancement de «Conviviale Poursuite», l’ancêtre de «D6Bels». Depuis 2011, la chaîne publique l’avait «casé» à Perex, pour les annonces d’info-trafic, «Mobilinfo». «Je voulais revenir travailler, près de chez moi, à Namur, et une place venait de se libérer à Perex. Puisque je voulais refaire du micro, Francis Goffin m’a envoyé chez Mobilinfo…» L’occasion pour les plus jeunes de découvrir une célèbre voix, et surtout une bonne humeur pour accompagner l’automobiliste. C’est d’ailleurs par un best of des interventions les plus cocasses de l’animateur (et on nous chuchote qu’on aurait pu tenir des heures), que VivaCité lui a rendu hommage. Son tout dernier passage en radio était dans «Soir Première», à 19h10, le 23 novembre 2016.  

Défenseur de nos artistes, aujourd’hui, Pierre Collard Bovy trouve que la radio ne remplit plus son rôle de vitrine. «Effectivement, on n’en fait plus assez. Dans mon village (près de Jemeppe-sur-Sambre, NDLR), je m’occupe d’un groupe, et je me heurte à des programmateurs qui me répondent ‘ »Ça ne correspond pas à notre format » ! En fait, ils sont simplement bouffés par les maisons de disque et les multinationales. Le service public ne fait plus suffisamment son travail de promotion des artistes belges. Pourtant ce groupe est passé aux Francofolies… Mais je ne dis pas non plus que « parce que c’est belge, c’est bon »…»

Et d’ajouter : «Je me souviens d’un directeur de la RTBF qui m’avait dit « la chanson française que vous défendez, ce n’est pas notre truc à nous ». Il ne m’a jamais demandé quelle chanson française je défendais exactement…» L’animateur reconnaît qu’il n’a pas un caractère facile, et que ça ne l’a pas toujours aidé.

Malgré son départ à la retraite, Pierre Collard Bovy n’a pas envie de ranger définitivement le micro. «Il y a deux ou trois radios locales dans ma région, et pourquoi pas y faire une émission de chansons, quelques heures par semaine, mais à vrai dire je n’y pense pas pour l’instant, j’ai d’autres choses pour occuper mes premières heures à la retraite…»

Pierre Collard Bovy est aussi conseiller communal cdH à Jemeppe-sur-Sambre, et il veut être disponible pour ses «administrés». Rien ne dit qu’on n’entendra pas prochainement son timbre de voix particulier sur l’une ou l’autre radio de la Fédération Wallonie-Bruxelles. L’air de rien…

Pierre Bertinchamps

«C’était très amusant, on recevait pas mal de vedettes comme Nino Ferrer ou Maxime Leforestier», se souvient l’animateur. «Il y avait pas mal d’improvisation. Le public venait en masse, on comptait encore 200 ou 300 personnes dans la salle à cette heure-là !».

Le rendez-vous dure environ cinq ans. En parallèle, démarre «Jamais deux sans toi» (avec Brigitte Mahaux) à la télé. «Ça me prenait pas mal de temps, et ça m’a obligé à réduire la voilure en radio. J’avais demandé quelqu’un pour m’aider, mais ça m’a été refusé. Je n’ai plus eu le choix que de faire l’émission au Botanique, une semaine sur deux. À partir de là, ça a décliné…» En 1991, Pierre Collard Bovy revient à la radio avec une quotidienne toujours consacrée à la chanson : «L’Air de rien».

En 1993, avec l’aide de l’animateur de radio français Jean-Louis Foulquier qui a créé les Francofolies de La Rochelle, il décide, avec un groupe d’amis passionnés dont le chanteur Pierre Rapsat et un jeune élu local Charles Gardier, de créer à Spa, l’édition belge des Francofolies. Le festival naît l’année suivante où avait lieu, auparavant, le Festival de la Chanson Française.

Durant les années 2000, après une nouvelle émission intitulée «Avenue Bel Air», il lancera une webradio : «Franco’Sphère», entièrement dédiée à la production musicale francophone.

En télé, Pierre Collard Bovy participe au lancement de «Conviviale Poursuite», l’ancêtre de «D6Bels». Depuis 2011, la chaîne publique l’avait «casé» à Perex, pour les annonces d’info-trafic, «Mobilinfo». «Je voulais revenir travailler, près de chez moi, à Namur, et une place venait de se libérer à Perex. Puisque je voulais refaire du micro, Francis Goffin m’a envoyé chez Mobilinfo…» L’occasion pour les plus jeunes de découvrir une célèbre voix, et surtout une bonne humeur pour accompagner l’automobiliste. C’est d’ailleurs par un best of des interventions les plus cocasses de l’animateur (et on nous chuchote qu’on aurait pu tenir des heures), que VivaCité lui a rendu hommage. Son tout dernier passage en radio était dans «Soir Première», à 19h10, le 23 novembre 2016.  

Défenseur de nos artistes, aujourd’hui, Pierre Collard Bovy trouve que la radio ne remplit plus son rôle de vitrine. «Effectivement, on n’en fait plus assez. Dans mon village (près de Jemeppe-sur-Sambre, NDLR), je m’occupe d’un groupe, et je me heurte à des programmateurs qui me répondent ‘ »Ça ne correspond pas à notre format » ! En fait, ils sont simplement bouffés par les maisons de disque et les multinationales. Le service public ne fait plus suffisamment son travail de promotion des artistes belges. Pourtant ce groupe est passé aux Francofolies… Mais je ne dis pas non plus que « parce que c’est belge, c’est bon »…»

Et d’ajouter : «Je me souviens d’un directeur de la RTBF qui m’avait dit « la chanson française que vous défendez, ce n’est pas notre truc à nous ». Il ne m’a jamais demandé quelle chanson française je défendais exactement…» L’animateur reconnaît qu’il n’a pas un caractère facile, et que ça ne l’a pas toujours aidé.

Malgré son départ à la retraite, Pierre Collard Bovy n’a pas envie de ranger définitivement le micro. «Il y a deux ou trois radios locales dans ma région, et pourquoi pas y faire une émission de chansons, quelques heures par semaine, mais à vrai dire je n’y pense pas pour l’instant, j’ai d’autres choses pour occuper mes premières heures à la retraite…»

Pierre Collard Bovy est aussi conseiller communal cdH à Jemeppe-sur-Sambre, et il veut être disponible pour ses «administrés». Rien ne dit qu’on n’entendra pas prochainement son timbre de voix particulier sur l’une ou l’autre radio de la Fédération Wallonie-Bruxelles. L’air de rien…

Pierre Bertinchamps

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