Pierre Arditi : «Les séries ? Revenons à plus d’ambition !»
Grande figure du théâtre, du cinéma et des fictions télé, l’acteur livre une réflexion clairvoyante sur ces dernières.
Les feuilletons d’hier et d’aujourd’hui gardent-ils les mêmes qualités ? Pierre Arditi («Le Sang de la vigne», «Meurtres à Colmar») analyse ce qu’il voit dans la petite lucarne depuis les années 1960 jusqu’à aujourd’hui.
Quels feuilletons ont marqué votre jeunesse ?
«Belphégor», «Thierry la Fronde», «Les Compagnons de Jéhu». On s’arrêtait carrément de travailler pour regarder ces événements d’une qualité exceptionnelle ! Dans un autre genre, il y avait «Janique Aimée», une infirmière qui préfigurait plusieurs séries actuelles un peu simplistes. Mais la plupart étaient ambitieuses.
Retrouve-t-on pareille qualité aujourd’hui ?
J’aimerais que le service public s’y mette comme Canal + ! Ce serait bien de puiser des inspirations dans le patrimoine littéraire et en apprendre sur notre histoire. On l’a vu avec le succès du «Bazar de la Charité».
La mode est désormais aux héros méchants, plein de défauts…
Ils sont très politiquement incorrects et c’est jouissif ! J’adore «The Shield» où les personnages emploient les mêmes méthodes que les pourris qu’ils tentent de coffrer.
Quant aux séries pré-prime time («Demain nous appartient», «Plus belle la vie»…), tirent-elles les gens vers le bas ?
On ne peut pas dire qu’elles illuminent l’esprit ! Ça me fait penser aux romans-photos qu’on feuillette chez le coiffeur. On peut donner dans le populaire, mais avec plus de qualité de scénario comme «Le Sang de la vigne» qui marchait très bien. J’ai adoré y jouer. D’autres projets arrivent sur France 3 où se crée une cellule qui va bosser avec la volonté d’écrire des récits plus rares.
Découvrez la suite de cette interview dans le magazine Télépro du 26/12/2019
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