Philippe Verdier était en congé et assurait la promotion de son livre «Climat investigation» (paru le 1er octobre) quand il a reçu un courrier de France Télévisions l’invitant à «ne pas venir». Clairement, le contenu de son ouvrage a déplu aux instances supérieures…
«Sali», «attaqué dans mon métier»
Alors qu’il aurait dû présenter sur France 2 la météo ce lundi 12 octobre, comme il le fait depuis une vingtaine d’années, Philippe Verdier a donc été mis à pied, même si ces termes n’ont pas été écrits noir sur blanc par son employeur.
C’est sur les ondes de RTL qu’il a exprimé son désappointement ce mercredi 14 octobre.
Philippe Verdier : « On me reproche ma liberté d… par rtl-fr
Dans son livre, «Monsieur Météo» remet en cause le consensus international autour du réchauffement climatique. Il s’interroge notamment sur la probité du GIEC (Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat), dont il soupçonne les membres d’être à la solde de certains États.
Il estime que les modèles climatiques utilisés ne sont pas fiables et qu’il est impossible de déterminer le climat de la France et de l’Europe entre 2016 et 2050.
«Je ne suis pas climatosceptique !»
Comme il le souligne lui-même, Philippe Verdier est avant tout un journaliste, pas un climatologue. Et il réfute le terme «climatosceptique» à son encontre. Pour lui, les climatosceptiques sont «tous les gens qui remettent en cause l’influence de l’homme sur le changement climatique. Ce n’est pas du tout le propos de mon livre. Il y a beaucoup d’incertitudes sur le climat, on en fait des tonnes sur ce sujet, uniquement parce qu’il y a ce rendez-vous politique, cela n’a rien a voir avec le phénomène physique, climatique en tant que tel.»
Le rendez-vous politique ? Il s’agit de la COP 21, la conférence des Nations unies sur le climat qui doit se dérouler en France à la fin de l’année.
À ce sujet, Philippe Verdier a d’ailleurs adressé une lettre ouverte lapidaire et cinglante au président François Hollande. «Entre vos mains, le climat n’est qu’une fiche parmi toutes les autres», assénait-il. «Vos services de stratégie vous ont informé que (la COP 21) ne servira à rien, comme les vingt précédentes.»
Viré par l’Élysée ?
Si des analystes ont déjà relevé des erreurs manifestes dans «Climat investigation», ce qui interpelle le plus dans toute cette affaire, c’est le traitement réservé à quiconque dévie d’une certaine «pensée unique». Car le travail de Philippe Verdier n’est absolument pas remis en cause. Qui a décidé son éviction ? La direction de France Télévisions se refuse à tout commentaire…
Isabelle Moray
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