Philippe Lambillon : «J’ai dormi avec deux pythons !»
Le bourlingueur est de retour sur La Une, chaque mardi soir de cet été à partir du 10 juillet 2012. Rencontre avec son animateur qui nous raconte ses tournages mouvementés et parle de l’évolution de son magazine.
Comme chaque année depuis vingt-deux ans, notre bourlingueur national, Philippe Lambillon, est de retour sur La Une, le mardi à 20.15. Dans ses valises, l’auteur-producteur-réalisateur des «Carnets du bourlingueur» ramène des images étonnantes, des conseils avisés pour les candidats aventuriers et, naturellement, une foule d’anecdotes. Rencontre.
Où nous emmenez-vous pour ce premier numéro ?
Dans le «Triangle d’or», une région située entre la Birmanie, la Thaïlande et le Laos, connue pour sa production d’opium. Les téléspectateurs pourront découvrir le village de Vang Vieng, où la drogue circule en toute impunité, les autorités ne contrôlant pas du tout la zone. Ce no man’s land est devenu un lieu de rassemblement pour les jeunes qui terminent leurs études et qui débarquent des quatre coins du monde pour faire la fête. Malheureusement, de nombreux décès surviennent chaque année.
Plutôt grave, comme sujet…
C’est une tendance qui s’affirme d’année en année. Il y a de moins en moins de sujets à caractère «ethnologique». Les reportages qu’on me propose – plus de 1.000 par an – sont souvent des faits de société et on se dirige plus vers l’enquête que vers l’exploration du monde.
C’est une évolution qui ne doit pas arranger le bourlingueur que vous êtes…
Je la subis plus qu’autre chose, c’est un fait. Mais, quelque part, c’est logique : des tribus qui vivent au fin fond de la jungle en autarcie, il y en a de moins en moins. Et elles ont tendance à s’occidentaliser. Pour les «Carnets», je suis à l’étranger quatre mois par an. Je suis obligé de me rendre dans des coins vraiment perdus pour tenter de déjouer cette uniformisation du monde et des peuples.
Il y a aussi un sujet sur les «Botox parties». De quoi s’agit-il ?
Ce sont des médecins qui voyagent avec une petite valisette et qui font des liftings dans des soirées mondaines, au Maroc ou au Liban. Cette «mode», venue des États-Unis, consiste à offrir un lifting à son père ou sa grand-mère à l’occasion d’un anniversaire par exemple. Cette activité, manifestement très rentable, témoigne de la recherche de la beauté à tout prix…
Pour les «Carnets», avec quels animaux avez-vous tourné cette fois ?
Pour démontrer qu’il ne faut pas faire de sieste dans la jungle sans prendre de précautions, je me suis retrouvé dans ma minuscule tente, en Birmanie, avec un varan et deux pythons. Le varan s’est installé sur mon torse, il venait de dévorer deux énormes crapauds, heureusement pour moi ! Il a déposé sa tête sur mon épaule et s’est endormi. Deux pythons d’environ trois mètres de long, dont un albinos, sont venus nous rejoindre. L’un des deux s’est installé près de mon cou, sans bouger, la gueule ouverte, à me fixer, sa langue sortant de temps en temps. L’autre est venu poser sa tête juste en face de la mienne ! Ils sont restés comme ça tous les trois pendant une demi-heure, mais ça s’est très bien passé !
Vous avez eu de la chance !
Oui, et il en faut dans ce boulot. Avec les animaux, je n’ai jamais eu de problème. Je suis toujours à l’affût d’images fortes. À Madagascar par exemple, j’ai été servi ! Tous les dix ans, il y a un immense nuage de criquets qui ravagent le pays. J’en rêvais depuis des années et je me suis retrouvé en plein dedans, il y en avait des milliards. Je courais dans le nuage avec ma moustiquaire et je ramenais des dizaines d’énormes criquets, un peu comme on ramène des crevettes à Ostende avec des filets de pêche. Ca donne des images extraordinaires. Toujours à Madagascar, j’ai tenu un œuf de crocodile en main. Le bébé croco en est sorti et m’a attrapé le doigt. Il m’arrive tout le temps des trucs comme ça ! Mais parfois, c’est moins drôle, comme la fois où j’ai croqué dans une tarentule. J’ai failli y rester, ma langue avait doublé de volume…
Entretien : Laurent SMITZ
De la jungle aux pralines
Avec ses 300.000 téléspectateurs, le magazine de Philippe Lambillon est une valeur sûre pour la RTBF. Et cela dure depuis vingt-deux ans. Le bourlingueur s’est aussi lancé dans des projets parallèles, comme les pralines qui portent son nom, en collaboration avec le chocolatier Wittamer. Lancées pour les dernières fêtes de fin d’année, leur particularité est d’intégrer… un insecte. «C’était un gag, au départ, mais la demande est très forte», explique Philippe Lambillon. «Des milliers de boîtes ont été vendues, jusqu’au Japon. 20.000 Belges y ont goûté et personne n’a été malade !» Par ailleurs, à partir du 1er août 2012, le parc Pairi Daiza (l’ancien Paradisio) disposera d’un espace du bourlingueur, avec des films inédits, des bêtisiers, des objets de tournage…
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