Philippe d’Orléans : troublant régent

Philippe d'Orléans : troublant régent

Il régna sur la France de 1715 à 1723, mais ne fut jamais Roi. Il incarne ce que l’histoire de l’Hexagone intitule la Régence.

Philippe d’Orléans (1674-1723) est le personnage choisi par Stéphane Bern pour son nouveau numéro de «Secrets d’histoire», jeudi 10 août à 20.55 sur France 2.


Celui que l’on surnomme le « petit-fils de France » naît à Saint-Cloud un jour d’été 1674, il est le neveu de Louis XIV, dont il épouse la fille Françoise-Marie de Bourbon le 18 février 1692. Un mariage «arrangé», non désiré et malheureux (Philippe d’Orléans surnomme sa femme «Madame Lucifer»…), dont naîtront tout de même huit enfants. Mais il est difficile de dresser en regard la liste des enfants naturels du duc d’Orléans. Depuis l’adolescence, il fréquente les milieux libertins et mène une vie dissolue. Ses célèbres «soupers» sont des parties fines où la noblesses et l’aristocratie d’alors s’encanaillent à outrance.

Un épicurien libertin

Ce qui n’empêche pas Philippe d’Orléans d’être un homme ambitieux, intelligent et doué pour les arts (il a composé deux opéras, mais s’est aussi montré très doué dans la peinture et la gravure). Il est aussi un fin stratège et remporte quelques succès militaires dans les Flandres, en Italie et en Espagne. Ce qui lui vaut une certaine reconnaissance de la part de son oncle encore vivant, Louis XIV, malgré ses travers. Car le duc traîne aussi derrière lui une réputation ombrageuse. Épicurien, il aime les plaisirs de la table, les soirées libertines et s’adonne à l’alchimie et aux pratiques occultes. Ce qui lui vaudra les soupçons d’avoir empoisonné une partie de la descendance de Louis XIV pour s’emparer du trône de France. Les chroniques de l’époque évoque un personnage sournois, timide, habile, impie et mystérieux.

Il ne verra pas la cinquantaine

Lorsque Louis XIV meurt, le 2 septembre 1715, Philippe est appelé à lui succéder à la tête de la France le temps de la minorité de Louis XV. Devenu régent et contre toute attente, il se montre très travailleur et sort une France très appauvrie par des années de guerre, du marasme économique qu’elle connaissait à la fin du règne de Louis XIV. Il engage la paix avec ses voisins européens et l’apaisement politique et religieux à l’intérieur du pays. Philippe cherche des solutions, innove et se montre à la hauteur de la charge qui lui est confiée. Pendant sept ans il régente le royaume, jusqu’à la majorité du jeune Louis XV qui a pour lui une grande tendresse ainsi qu’une véritable confiance puisque, devenu Roi en 1722, il le nomme comme son principal ministre. Le duc d’Orléans se plonge alors avec ardeur dans les affaires mais il n’est pas en bonne santé. Ses années de débauche et de «bonnes tables» l’ont vu fortement grossir, il est aussi sujet à de profondes fatigues. Le duc s’éteint le 2 décembre 1723 à… 49 ans.

Philippe JACQUEMIN
 

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