Patrick Fiori : «Appelez-moi Jean, le grand frère !»

«Jouer avec des jeunes, c’était génial !», s’émerveille le chanteur, acteur en herbe © France 3/Morgane Production/Jean-Philippe Baltel
Nicole Real Journaliste

Pour son premier rôle devant les caméras, le chanteur de 52 ans campe un ex-détenu devenu éducateur pour aider les jeunes en difficulté, dans «Mauvaises graines», à découvrir ce mardi à 21h05 sur France 3.

Ce rôle a été écrit pour vous. Son nom, Jean Bogossian, est d’ailleurs proche du vôtre (Patrick Chouchayan). Vous ressemble- t-il ?

Au-delà du clin d’œil, ce personnage sommeillait en moi. Comme moi, il a grandi dans une cité du sud de Marseille où se côtoyaient plus de septante nationalités. Comme lui, il m’est arrivé plus d’une fois de conduire des potes dans la cité voisine. À l’époque, j’ai aussi rencontré ce genre de «grand frère» qui guide les plus jeunes et essaie de les empêcher de mal tourner. Heureusement, ma famille et mon éducation m’ont protégé de ces dangers. On sent en Bogossian une profonde gentillesse et une sincère envie d’être utile. En partageant avec lui ces valeurs morales, j’ai le sentiment qu’il fait partie de mon ADN. Mon père est pareil, il a toujours besoin d’aider son prochain.

Aviez-vous depuis longtemps cette envie de passer à la comédie ?

En composant la chanson du générique, je continue dans la musique ! (Rires) Oui, depuis quelques années, j’ai tenté d’approcher le milieu du cinéma, mais la démarche du chanteur qui veut s’essayer au métier d’acteur est moins simple que l’inverse. Comme je n’avais aucun retour, j’ai laissé tomber. Et c’est au moment où on lâche l’affaire que les désirs se réalisent. Je ne souhaitais pas commencer par un premier rôle, un second m’aurait suffi. Les producteurs ont trouvé les bons arguments pour me convaincre d’accepter le challenge.

Qu’est-ce qui vous a surpris lors de vos premiers pas sur le plateau ?

Le fourmillement incessant et la précision du travail des équipes techniques. En tournée, nous sommes une vingtaine à nous déplacer en bus. Mais sur un tournage, ils sont 350 avec une organisation hallucinante. Chaque corps de métier sait exactement ce qu’il doit faire. À la fin du tournage, j’ai aussi été étonné de ressentir la même joie que sur scène. J’ai rencontré une famille qui m’a accueilli et m’a porté pour jouer ce rôle qui me tenait tant à cœur. Ce premier téléfilm restera sublime.

Être chanteur vous a-t-il aidé ?

Bien sûr. Le cinéma c’est un peu une chanson de deux heures. Toutes les émotions qu’on y place, on les incarne en les jouant. La comédie musicale «Notre-Dame de Paris», les spectacles des Enfoirés ou les concerts ont suscité chez moi l’envie de jouer la comédie et je me sentais capable de relever ce défi.

Donner la réplique à des jeunes vous a-t-il galvanisé ?

C’était génial ! Dans la vie, j’adore la compagnie des jeunes. Ils pensaient que j’avais déjà une belle filmographie derrière moi et ils ont été étonnés d’apprendre que c’était la première fois que je jouais la comédie.

Cet article est paru dans le Télépro du 21/10/2021

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