Pascal Vrebos : «L’argent ne m’intéresse pas plus que ça»

Pascal Vrebos : «L'argent ne m'intéresse pas plus que ça»
Pierre Bertinchamps
Pierre Bertinchamps Journaliste

L’interviewer politique de RTL-TVI propose le portrait de six Belges qui ont réussi dans les affaires, tous les dimanches à 19h45.

Pascal Vrebos est parti en immersion chez des «Belges en or». Certes, ils doivent avoir le cœur sur la main, mais surtout, ils ont réussi leur vie, et tout ce qu’ils ont touché s’est transformé en or. Que ce soit François Fornieri qui incarne l’une des plus emblématiques success stories wallonnes dans le domaine pharmaceutique ; le rêve américain, Christine Snider-Decroix a tenté le tout pour le tout en partant vivre en Californie ; Ismael Boufrahi, un véritable globe-trotter de la décoration ; David Swaelens-Kane, jet-setter qui vit dans des chambres d’hôtel à l’année entre Los Angeles, Paris et Bruxelles ; et le couple Joseph et Mireille Charlier qui ont vendu leur parc Durbuy Adventure au milliardaire Marc Coucke.

D’où vient l’idée d’aller à la rencontre des «Belges en or» ?

L’idée de départ, ce sont des personnes parties de rien et qui sont arrivées professionnellement à une réussite étonnante voire stupéfiante et époustouflante. On veut montrer le trajet pour y arriver, et la manière anthropologique dont ils vivent ce «succès». Et ce n’est pas évident du tout. Ils sont tous d’origine très modeste.

Ne pas prendre des personnes connues, c’était un choix éditorial ?

Le but n’est pas de faire un programme avec des stars. Ça a déjà été fait… Nous voulions prendre du temps avec les personnages. Si on avait choisi quelqu’un comme Marc Coucke, qui est extrêmement occupé, ça aurait été compliqué à organiser. Ce sont des profils très différents les uns des autres, même s’ils ont le point commun de beaucoup bosser pour en arriver là…

Ils ont accepté facilement ?

Ce n’est jamais facile ce genre de programme. Il faut expliquer, persuader et convaincre. J’ai l’avantage que pour la plupart d’entre eux, ils me connaissent de par mes émissions. Ils savent que je ne piège pas mais que je pose les questions qu’il faut. C’est clair, net et franc, dès le départ. À côté de ça, il y avait les agendas. Ça n’a pas été simple à faire… mais l’aventure était humainement passionnante. Ce qui est paradoxal, c’est que ce sont des personnages qui vivent dans une autre réalité, mais qui ont gardé les pieds sur terre.

Et vous vous sentiez comment avec eux ?

Très à l’aise ! Ils ont des maisons immenses et luxueuses qui valent des fortunes. Ça n’a m’impressionne pas. J’ai parfois beaucoup aimé la décoration et l’esthétisme de certaines maisons… On se retrouve parfois dans quelques choses d’artistique. Est-ce que j’aimerais y habiter, c’est autre chose ! (rires)

On va découvrir des interviews dans leur piscine…

C’est le concept «In aqua veritas». Quand on est dans l’eau, on se détend et on parle un peu plus. Pour la petite histoire, il y a une personne qui n’a pas de piscine, on a fait l’interview dans un jet privé («In aera veritas» !). Dans ces conditions, il y avait plus d’intimité. Quand on est à ce point de richesse, et qu’on rencontre des gens, il y a une certaine méfiance. Et c’est normal. Il faut préciser que ces six personnes n’ont pas à se cacher, l’argent qu’ils ont aujourd’hui, ils ne l’ont pas volé. C’est le fruit de leur travail, parfois de la chance ou de flair… Et c’était aussi leur rêve d’enfant : arriver au sommet !

Vous ne craignez pas à un procès d’intention où «RTL montre des riches alors que la population souffre» ?

Si on avait fait une émission sur les moins nantis, on aurait pu avoir la critique inverse. Ce sont des «success-story», il n’y a rien de malsain. Peut-être que plus tard, on fera des portraits des personnes qui sont dans la situation inverse… C’est intéressant de les entendre parler de leurs parcours extraordinaires. Je dirais même que le message que l’on va faire passer est positif, ce ne sont pas personnes nées avec une cuillère en or dans la bouche. Là, ce serait plus choquant pour le public.

Quelle est la personne qui vous a le plus marqué ?

C’est impossible à dire. Ils sont tous attachants. Je ne dirais pas qu’il y a un des six qui est plus fade. C’est de l’immersion où  je suis resté avec eux 4 ou 5 jours. Je serai incapable d’en retirer un plus que les autres.

Cette immersion dans une vie «de rêve», comment on en ressort ?

Depuis que je suis dans les médias, je traverse toutes les couches de la société. J’ai interrogé des gens qui ont eu des difficultés graves jusqu’au Roi et la Reine… C’est ce qui est passionnant dans ce métier. J’ai des contacts avec des citoyens mais qui ont des vies très différentes. Je suis vraiment à l’aise avec tout le monde.

Vous êtes animateur de télé, prof d’université, écrivain, homme de théâtre… Vous êtes aussi un «Belge en or» quelque part ?

Non… (rires) Mes activités ne sont pas très lucratives. Je n’ai pas à me plaindre non plus, mais c’est loin du «Belge en or». Travailler dans les «affaires» ne m’a jamais intéressé non plus. Il faut faire ce qu’on aime, et le faire là où on est bien. C’est ça pour moi le beau parcours. Être heureux et ne pas avoir l’impression de travailler quand on travaille.

L’argent ne vous attire pas ?

Franchement non ! J’ai mon petit palace à moi, qui est mon petit paradis où je cultive des olives en Grèce… Je n’ai pas besoin de plus. On a le palace dont on rêve ! Les gens que l’on va découvrir ne sont pas prétentieux non plus. Il n’y a pas d’exhibitionnisme de leur part, mais quand on vit dans le luxe depuis un certain temps, on prend certaines habitudes. Je leur demande à tous s’ils pourraient vivre avec 1000€ par mois si les choses tournaient mal. Ils me répondent que «oui», mais il faut voir dans les faits…

Entretien : Pierre Bertinchamps

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