Où sont les top cheffes ?

Stéphanie Le Quellec a été désignée top cheffe en 2011 © Marie ETCHEGOYEN/M6
Pierre Bertinchamps
Pierre Bertinchamps Journaliste

«Pourquoi y a-t-il si peu de candidates dans « Top Chef » ?», nous demande M.W. de Liège.

La réflexion revient chaque année : la gent féminine est sous-représentée au sein du casting de «Top Chef». Sur treize saisons, on ne dénombre que quarante candidates (aucune Belge), soit une moyenne de trois apprenties cheffes par saison. Et seules deux ont été désignées «Top Cheffe» : Stéphanie Le Quellec (saison 2, 2011) et Naoëlle d’Hainaut (saison 4, 2013).

Au-delà des statistiques, chaque saison, la production fait son mea culpa, mais rappelle que le phénomène reflète une réalité dans le milieu de la gastronomie. «Discutez avec les directions des écoles d’hôtellerie», explique l’animateur Stéphane Rotenberg. «Globalement, il y a entre 5 et 7 % de filles dans les filières de formation, et dans le programme, nous sommes toujours à 20 % de présence de cheffes, secondes ou apprenties. Depuis longtemps, nous tentons d’avoir plus de candidates car nous voulons jouer un petit rôle dans l’émancipation féminine. Mais il y a une réalité démographique et sociologique du métier.»

Du coté des jurés, on est à 25 % de cheffes depuis 2012. Les cinq premières saisons, on se souvient de la Belge Ghislaine Arabian, puis Hélène Darroze a coiffé la toque. Et lorsque qu’il faut remplacer un homme (comme cette saison), c’est un autre chef qui prend sa place. «Nous ne sommes pas nombreuses sur le marché», analyse la cheffe Darroze. «Tant dans le jeu que dans la réalité, on aimerait une parité, mais dans l’univers culinaire, il manque de cuisiniers et encore plus de cuisinières !» Enfin, et ce n’est pas une mince affaire, il faut convaincre la cheffe de participer à l’émission sur le long terme…

Cet article est paru dans le Télépro du 14/04/2022.

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