Olivier Marchal revient avec «Les Rivières pourpres» : «Une saison 2 plus aboutie»

Olivier Marchal et Erika Sainte © France 2
Nicole Real Journaliste

Après le succès de la saison 1, à partir du 6 janvier 2020, France 2 diffuse chaque lundi à 21 h 05, 4 soirées inédites des «Rivières pourpres». Dans cette suite, le duo de choc composé du commandant Pierre Niemans (Olivier Marchal) et Camille Delaunay (Erika Sainte) mène l’enquête sur des morts inexpliquées dans des univers toujours plus étranges et mystérieux.

Que pensez-vous de cette saison 2 ?

Alors que la première saison était axée exclusivement sur les enquêtes, cette deuxième saison est plus aboutie car il y a une dimension personnelle sur la vie des deux flics. En outre, contrairement à la première saison où le tournage a été compliqué, difficile et très fatigant, celui de cette saison 2 s’est déroulé dans une ambiance bon enfant.

Pourquoi avez-vous demandé à développer ce côté perso ?

Maintenant qu’on a compris le mécanisme de ce duo composé d’un homme bourru et d’une femme parfois incontrôlable, on veut en savoir un peu plus sur eux, cette envie correspondait aussi à une demande du public qui voulait mieux les connaître.

Niemans a-t-il subi quelques changements ?

Il a vieilli et a de plus en plus de mal à courir, c’est pourquoi j’ai suivi un régime et perdu 10 kg (rire) ! Dans la saison 3, je serai plus svelte et j’aurai donc moins de difficulté à suivre la petite (sa partenaire Erika Sainte ndlr).

Pourquoi aimez-vous tant Niemans ?

C’est vrai que cet homme me plait, je l’aime bien. C’est un flic à l’ancienne et si j’étais commissaire aujourd’hui, j’aimerais bien lui ressembler et croiser beaucoup de collègues du même modèle. Il est très protecteur avec sa partenaire et même si ça emmerde tout le monde, il reste jusqu’au-boutiste. Dans la France macroniste d’aujourd’hui où tout le monde a le doigt bien serré sur la couture du pantalon, où il est interdit de péter, de roter, de fumer, de boire ou de conduire à grande vitesse, Niemans apparaît comme un rebelle (rire) !

Le côté bougon de Niemans vous ressemble-t-il ?

Comme Niemans, je suis vieux, fatigué et comme par moment j’en ai un peu ras-le-bol, sur un plateau je râle sans arrêt. Mais il faut dire que ce côté ronchon fait partie de mon image, tout le monde attend que je grogne.

Comment travaillez-vous avec Erika Sainte ?

J’ai la chance d’avoir une partenaire qui, avant le tournage, bosse énormément sur les textes en me proposant des idées de jeu. Son aide m’a été très précieuse parce que, à l’époque, j’étais accaparé par la préparation de mon film dans lequel j’ai d’ailleurs confié un rôle à Erika. Cette petite a été formidable car, de son côté, vu qu’elle jouait tous les soirs au théâtre, son emploi du temps n’était pas non plus facile à gérer.

Votre complicité avec Erika Sainte est-elle sincère ?

On s’entend tellement bien qu’une fois le tournage terminé, même si on ne s’appelle pas souvent, on est toujours très heureux de se retrouver et très triste de se quitter.

Vous êtes plutôt paradoxal parce que vous avez quitté la police pour finalement, la plupart du temps, jouer des rôles de flic…

Si on avait mené les enquêtes comme Niemans et si j’avais conduit le même genre de bagnole, porté les mêmes costumes et les mêmes Rolex, je n’aurais peut-être pas démissionné (rire) ! Mais j’apprécie avant tout de jouer régulièrement et de faire partie des 5% de comédiens qui arrivent à vivre de leur travail.

Comment expliquez-vous qu’un tout petit pays comme la Belgique produise des acteurs et actrices aussi talentueux à l’exemple d’Erika Sainte ?

Déjà ils ont tous une humilité dans le travail et ce sont des vrais bosseurs qui travaillent pour travailler. En France, la plupart des acteurs veulent être connus très vite. En Belgique, comme c’est un petit pays, ils n’ont pas le choix, ils ont conscience qu’avec la concurrence française, la place est chère et qu’il faut redoubler d’efforts. J’ai vu Erika au théâtre dans la pièce «La Vénus à la fourrure» et, franchement, j’ai été époustouflé. Je savais que c’était une bonne actrice mais là elle était carrément exceptionnelle. Il m’est rarement arrivé de ressentir un tel choc pour un acteur ou une actrice et je suis très fier de tourner avec elle.

Avez-vous une idée sur la suite de la série ?

Dans la saison 3, les épisodes dévoileront plus longuement les drames qui les ont fragilisés car pour ces deux personnages, confrontés à trop de problèmes et de drames personnels, les enquêtes sont un moyen de fuir leurs propres vies. Le jour où la série s’arrêtera, ce serait bien que l’un des deux meure. Comme Delaunay est jeune, belle et pleine de vie, il serait logique que ce soit Niemans qui quitte la série. De voir Delaunay obligée de gérer seule cette situation pourrait donner lieu à des scénarios intéressants.

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