Olivier Delacroix, le goût pour l’Humain

«Il faut du courage pour se livrer sur sa vie», reconnaît Olivier Delacroix © FTV/Nathalie Guyon
Pierre Bertinchamps
Pierre Bertinchamps Journaliste

Mercredi à 22h55 sur France 2, «Dans les yeux d’Olivier» revient pour une 12e saison de rencontres poignantes et authentiques.

En passeur d’histoires, Olivier Delacroix (59 ans) incite ses témoins à se livrer comme jamais, avec intimité et sensibilité. Pour cette nouvelle saison, scindée en deux salves (janvier et avril), le confident va s’intéresser aux erreurs médicales, aux trans-classes (ces gens qui quittent leur milieu social pour s’émanciper) et aux enfants victimes oubliées de violences conjugales. «Dans les yeux d’Olivier» dépeint un monde tel qu’Olivier Delacroix le perçoit avec ses forces et ses faiblesses, ses joies et ses peines…

Quel est votre secret pour aller chercher les mots au plus profond de vos intervenants ?

C’est avant tout une histoire de sincérité. On ne peut pas recueillir une parole de qualité, avec une valeur et une profondeur, si on traite le dossier en quelques heures. Je passe deux ou trois jours avec nos témoins. Quelque chose ressort, au-delà de la qualité du travail des équipes, grâce à ce lien de confiance que l’on tisse sur la longueur.

Comment gardez-vous de la distance à l’écoute de vos témoins ?

Ayant vécu des épreuves violentes et difficiles, je sais ce qu’ils traversent. Ce qui m’est arrivé m’a changé, m’a transformé… L’épreuve est un accélérateur de maturité et de prise de conscience des choses. Chacun porte «la sienne», dans le dialogue, ce qui instaure respect et compréhension. J’arrive à faire la part des choses.

Depuis deux saisons, des personnalités interviennent. Se livrent-elles plus facilement ?

Non. L’exercice est différent car ce sont des personnes exposées, parfois un peu complexes, qui vont réfléchir un peu plus à ce qu’elles oseront dire. En soi, l’approche est la même qu’avec un anonyme mais les codes diffèrent. La parole reste la même et je ne ressens pas de retenue de leur part. Ce que je remarque, c’est que le niveau de notoriété va crescendo. On va recevoir Chris Marques, Jérémy Ferrari et Guillaume Canet dans les prochains numéros. Cela démontre notre loyauté. Les règles que nous nous imposons avec les quidams sont les mêmes qu’avec les personnalités.

Avez-vous essuyé des refus ?

Oui, beaucoup… et chacun a ses raisons. C’est simplement une question de pudeur qui rend l’exercice difficile. Il faut avoir une certaine dose de courage pour se livrer sur sa vie.

Comment savez-vous qu’une personnalité entre dans l’un des thèmes de l’émission ?

Parfois, on se connait déjà après s’être croisés sur d’autres plateaux de télé. Dans le cas de Chris Marques (victime d’une erreur de diagnostic en Angleterre à ses 18 ans), il l’avait évoqué dans la presse et dans son livre. Il y a aussi les rumeurs ou le ouï-dire. Et pour atteindre les célébrités, il faut montrer patte blanche, surtout quand on doit passer par des agences ou des managers. Ce sont eux les plus difficiles à convaincre. (Rires) C’est un travail de longue haleine.

Cet article est paru dans le Télépro du 4/1/2024

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