Olivier Delacroix : «Je suis à moitié Belge»

«J’ai des projets pour la RTBF», confie l’animateur © France 2/Nathalie Guyon
Pierre Bertinchamps
Pierre Bertinchamps Journaliste

Nouvelle saison pour «Dans les yeux d’Olivier», dès ce lundi à 22h5 sur France 2, qui s’ouvre à des personnalités connues ayant vécu des histoires fortes.

En dix saisons, le journaliste Olivier Delacroix (58 ans) est parti à la rencontre de personnes qui témoignent librement de leur parcours, leurs erreurs ou du destin pas toujours rose. Lundi soir, sur France 2, «Dans les yeux d’Olivier» revient pour une onzième collection, à la rencontre de sportifs, d’ex-otages, de personnes addictes, sous influence ou avec des troubles psychiques. Un autre regard sur notre société…

Que voit-on dans les yeux d’Olivier Delacroix ?

On y voit des destins de vie accidentés et tourmentés mais qui permettent de découvrir combien ces hommes et ces femmes ont une énergie et un instinct de survie surdimensionné. Souvent, ils l’ignorent… Finalement dans «Les Yeux d’Olivier», on voit que les hommes et les femmes que nous sommes ont des capacités de mettre des stratégies en place pour affronter des épreuves que la vie impose, et de s’en sortir. C’est cette «luminosité» qui fait que le public adhère au programme depuis plusieurs années.

Les gens ont besoin de (vous) parler ?

Dans cette époque, où la parole se libère au travers des réseaux sociaux, ceux-ci ont montré que ça fait avancer les choses. Même si certains sujets restent plus difficiles que d’autres, en parlant, on fait évoluer sa propre situation. Et ça ouvre la voie pour que d’autres prennent la parole.

Y-a-t-il des sujets tabous ?

Avec France 2, tous les sujets peuvent être traités. Il y a certaines propositions auxquelles je suis attaché qui n’ont pas encore vu le jour : la mort d’un enfant et le suicide. Des thèmes assez durs. D’un point de vue général, le suicide est difficile à traiter. Nous tentons toujours, en fin d’émission, d’apporter une morale, et là, c’est plus compliqué. Je parlais aussi de «luminosité» dans les témoignages, et dans le cas de la mort d’un enfant, c’est aussi délicat. J’entends l’argument «on ne peut pas tout faire», mais je les traiterai un jour.

La vie des témoins change-t-elle après l’émission ?

L’exercice de parler de soi ou d’une épreuve qui a impacté votre vie pendant deux ou trois jours n’arrivera jamais une seconde fois dans votre vie. Je les écoute et je les guide par mes questions, c’est comme une longue séance avec un psy. Ça fait du bien car ça apporte la réflexion et le questionnement. À côté de ce soulagement, il y a la reconnaissance par le public ou les regards qui changent. C’est souvent du respect et de la compréhension.

Venez-vous parfois en Belgique ?

Mais, je suis à moitié Belge par mon grand-père qui vient de la campagne anversoise, et qui a fui la Belgique pendant la guerre pour la France ! Je suis venu faire des concerts avec mon groupe de musique, à l’époque, et j’ai enregistré mes albums à Bruxelles. Et j’ai un projet dont j’aimerais discuter avec la RTBF.

Cet article est paru dans le Télépro du 26/1/2023

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