Odile Vuillemin : « J’adore me mettre en danger »
Dans « Un soupçon », l’actrice de 48 ans incarne Isabelle, une femme soupçonnée d’avoir éliminé ses maris les uns après les autres.
Dès mercredi à 21h05, France 2 entame la diffusion d’une minisérie policière inédite, avec une Odile Vuillemin séduisante et énigmatique… suspectée de plusieurs meurtres.
Comment êtes-vous entrée dans la tête d’Isabelle ?
Pour moi, être actrice, ce n’est pas devenir quelqu’un d’autre, mais explorer ses propres zones les plus sombres, une démarche impossible dans la vie réelle. J’aimais bien l’idée de changer de registre en jouant une femme pas du tout gentille ! (Rire) Je trouvais ce rôle assez jouissif. De plus, Isabelle est un personnage sur lequel, même moi, je n’ai aucune prise.
Pourquoi ce scénario vous a-t-il plu ?
J’aimais bien le duel entre ces deux femmes : Mathilde, l’enquêtrice (jouée par Joyce Bibring), et Isabelle. Dans ce jeu du chat et de la souris, Mathilde est, à mes yeux, la seule adversaire à sa taille. Mais chaque fois qu’Isabelle tente de la déstabiliser, elle est contre-productive, car en réalité, elle l’aide à résoudre ses problèmes personnels. Finalement, Isabelle n’est pas si méchante que ça ! (Rire)
Pourquoi avez-vous eu envie de jouer ce rôle ?
J’adore me mettre en danger en acceptant des rôles qui semblent hors de ma portée. J’aime apprendre, découvrir et relever des défis qui me font progresser dans mon art. Isabelle était un type de personnage que je n’avais jamais incarné. De plus, les tueuses en série ne sont pas nombreuses. En interpréter une était donc une occasion inespérée.
Vous êtes-vous inspirée de Manuela Gonzalez, alias la veuve noire de l’Isère (condamnée à trente ans de prison pour l’assassinat de son mari en 2008) ?
Non. Le scénario était suffisamment complet pour construire un vrai personnage. J’ai ainsi pu partir dans mes propres fantasmes et, inconsciemment, je me suis peut-être inspirée d’une visite en prison où une détenue m’avait vraiment effrayée.
Pour quelle raison ?
Son look assez sage correspondait au cliché de la parfaite bourgeoise avec son petit collier en perles de culture et son brushing. Mais en croisant son regard tellement glaçant, j’ai pris la fuite.
Pourquoi avez-vous choisi d’être actrice plutôt qu’ethnologue ?
Je ne serais pas l’actrice que je suis si je n’avais pas suivi des études de sociologie. Je cultive un amour profond de l’exploration de l’âme humaine, ce qui m’a conduite à devenir comédienne. Je ne me contente pas de dire un texte, j’ai une approche réellement physique du personnage. Mais tout a un sens, car avec la publication de mes carnets de voyage (« Latitudes », paru en 2022 chez Michel Lafon, ndlr), je reviens un peu à l’ethnologie.
Cet article est paru dans le Télépro du 10/10/2024
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