Un documentaire littéraire à voir ce mercredi à 23h sur Arte.
Début des années 1970, des dictatures militaires se sont mises en place dans quasi tous les pays d’Amérique latine. Plusieurs écrivains mexicains, cubains, péruviens, argentins, colombiens et chiliens se sont alors tournés vers le roman noir pour évoquer l’actualité. Sous leur plume, le personnage du détective devient celui qui va dénoncer les crimes (corruption, violence, drogue…) et mettre en lumière les parts d’ombre de la société.
Parmi eux, Luis Sepúlveda. Détenu au Chili sous Pinochet, puis exilé en Europe, l’auteur a gardé l’empreinte indélébile de ses combats à travers ses livres traduits en soixante langues. Disparu des suites du covid en avril 2020, à 70 ans, il a donné une de ses dernières interviews aux auteurs de ce documentaire consacré au polar latino.
«Je n’ai pas à rougir de mon parcours. Cela me fait sourire un peu quand les gens me regardent comme une sorte de mythe. J’ai été guérillero en Bolivie, au Nicaragua, j’ai été membre de la garde d’Allende. J’ai lutté avec les armes au poing, c’est ce qu’il fallait faire. En me jetant en prison, le gouvernement chilien m’a permis de consacrer tout mon temps à mes romans», explique-t-il.
Il créé bien plus tard un personnage qui lui ressemble, Juan Belmonte. «Je lui ai fait cadeau de ma vie, je l’ai embarqué dans les mêmes aventures que moi.»
Cet article est paru dans le Télépro du 6/5/2021
