« Nouvelle Star » : vers l’accident industriel ?

« Nouvelle Star » : vers l’accident industriel ?
Julien Vandevenne
Julien Vandevenne Rédacteur en chef adjoint

Candidats mièvres, programmation musicale d’un autre temps, jury et présentatrice dépassés par un JoeyStarr en roue libre, audience au plus bas…

Mercredi 6 avril, pour le premier direct de cette saison, « Nouvelle Star » se casse la gueule à tous les étages, pour parler comme la plupart des intervenants de ce télécrochet diffusé tous les mercredis soir sur AB3…

Des candidats vieux avant d’avoir été jeunes

Eddy Mitchell, Alain Souchon, Claude François… Les reprises d’un autre siècle se succèdent, sans flamme, sans originalité. On hésite entre « Champs-Élysées » et « La Chance aux chansons ». Des interprétations bien proprettes, mais qui n’emballent personne. « Bons pour la croisière » comme l’a dit Sinclair. Heureusement qu’un petit trio se détache du lot, histoire de laisser un peu d’espoir pour les prochains primes : Mia et son grain de folie, le décalé Caruso et la « solaire » Mélanie.

Baptême du feu pour Laurie Cholewa

Pour son premier direct, Laurie Cholewa, la nouvelle présentatrice, copie Michel Drucker : elle trouve tous les candidats formidables ! Pourtant, elle a bien du fil à retordre, chahutée sans cesse par un JoeyStarr déchaîné, au langage pour le moins fleuri. Vaille que vaille, elle lui tient tête. Mais au moment de donner les résultats, elle confond deux candidats et n’a plus la notion du temps, surjouant la carte du suspense. Un coup de fatigue, déjà ?

Et la star est… JoeyStarr

Le clou du spectacle, ce JoeyStarr. Faut-il regretter ou louer sa présence ? Une chose est sûre : lui, il assure le show ! Au point d’effacer candidats, public, présentatrice et autres membres du jury. Ah ! ils ont tous dégusté hier soir. Il leur a monopolisé le crachoir, même André Manoukian n’arrivait pas à en placer une. Et pour dire quoi ? Qu’il votait rouge mais pensait bleu, qu’il votait bleu mais pensait rouge, qu’il « fuckait » Pierre-Paul-Jacques… Son grand mérite : éviter au téléspectateur de s’endormir entre deux prestations soporifiques. Mais le malaise était palpable en studio. La production peut-elle laisser un tel électron libre en liberté audiovisuelle ?

Audi-bide

En pareille circonstance, il est un juge irrévocable : l’audimat. Et avec seulement 670.000 téléspectateurs français, soit 3,5 % de parts d’audience pour D8, « Nouvelle Star » n’a pas de quoi pavoiser. La production doit rectifier le tir, tout de suite, à tous les étages. Sinon, le fiasco sera vraiment total !

Isabelle Moray

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