Nicolas Dorian : «Je suis la nounou musicale des candidats de The Voice Belgique»

Nicolas Dorian : «Je suis la nounou musicale des candidats de The Voice Belgique»
Pierre Bertinchamps
Pierre Bertinchamps Journaliste

«The Voice Belgique» ne serait rien sans son coach vocal. Nicolas Dorian guide les talents dans l’ombre. Rencontre pour faire la lumière sur une fonction essentielle du talentshow.

Tantôt bon conseiller, tantôt un peu nounou, Nicolas Dorian est omniprésent dans «The Voice». Le jeune trentenaire a déjà un joli parcours derrière lui. Chanteur dans la formation Witloof Bay (Eurovision 2011) et choriste pour Loïc Nottet (Eurovision 2015). Il est aussi professeur de chant, à l’IMEP, le «conservatoire» de Namur, et il fait en ce moment un retour sur scène. Des journées intenses mais à la hauteur de son talent.

Quel est le rôle d’un coach vocal ?

Il est multiple, et dans le cas de «The Voice», c’est d’essayer de guider les talents dans toute l’aventure, des castings jusqu’à la finale. Les aider à traverser les différentes étapes qu’ils vont parcourir. Je leur donne des outils vocaux pour avoir une marge progression et pour apprendre à découvrir leur voix. En tant que coach, j’ai un rôle humain aussi. J’essaie de leur faire comprendre ce que c’est qu’être un artiste sur une scène, et je leur donne un avant-goût de la vie à laquelle ils aspirent tous.

C’est le «super coach» de «The Voice Belgique»…

Je ne crois pas. On me voit avec eux, mais c’est parce que mon boulot est très technique. Je leur apporte une aide en fonction de leur sensibilité musicale. Mon travail change vraiment en fonction de Mosimann, BJ Scott, Marc ou Big Flo & Oli .Avec un coach plus chanteur, mon intervention est plus ponctuelle. Quand le coach a plus d’affinités avec la scène, je prends vraiment en charge la partie musicale.

Vous êtes un peu la «nounou» des talents ?

Leurs vraies nounous, ce sont les rédacteurs de l’émission, parce qu’eux, les encadrent pour tout l’aspect logistique de l’aventure. Moi, je suis une nounou «musicale». (Rires)

Comment arrivez-vous à placer des voix tellement différentes sur un même niveau ?

C’est ça qui est chouette. J’essaie de stimuler les plus débutants. Leur faire comprendre quel chemin parcourir. Quand on est à l’écoute de son instrument, qui est la voix, on peut arriver à de très bons résultats et très vite. Cette année, j’ai pu beaucoup travailler en individuel avec eux. Quand on est en tête à tête, je peux vraiment faire du «sur mesure». J’ai vu chez les plus motivés une belle marge de progression. Et le plaisir qu’ils éprouvaient aussi à se découvrir en tant que chanteur.

Vous avez coaché les 150 talents de toute la saison ?

C’est énorme, mais comme c’est réparti sur plusieurs mois, je ne le perçois pas comme étant une chose insurmontable. Je travaille presque à plein temps pendant 10 mois sur «The Voice», mais tout est très organisé, chaque étape a son mécanisme et sa dynamique.

Est-ce que vous sentez plus de motivation aujourd’hui que lors de la première saison ?

Chaque année est très différente. Ça dépend de plein de choses, et de l’alchimie que les talents ont entre eux. Quand l’équipe se réduit pour arriver vers la finale, on se rend compte que cette entente peut avoir un impact très fort sur la progression et le résultat lors d’un Live. Il y a eu des saisons où il y a eu plus de magie que d’autres.

Vous décelez rapidement le gagnant ?

Là encore, ça dépend des années. Il y a des saisons où on l’a vu dès les castings. La troisième saison  était un peu spéciale avec beaucoup de talents qui ont volé de leurs propres ailes. On avait vu qu’il y avait du potentiel. Parfois, ça met plus de temps, c’est vrai.

Vous avez une idée pour ce soir ?

Cette année est un peu plus difficile. On n’arrive pas trop à anticiper. Je trouve qu’ils ont un niveau égal, tout en étant à fond dans leur univers. J’ai vraiment du mal à me mettre à la place du public qui vote. Il n’y a pas de profil qui ressort plus que les autres.

Vous êtes prof de chant aussi, c’est la même chose ?

Nous avons cinq ans pour former les étudiants. Les attentes sont très élevées, et le travail est différent dans le sens où on sait que l’on doit faire d’eux des professionnels, ce n’est plus du coaching mais une formation avec des objectifs plus hauts. «The Voice», c’est du coaching de stimulation, je dirais. On donne des petites choses pour avancer. À l’IMEP, c’est très intensif avec des cours pratiques mais aussi théoriques. J’ai comme élèves des anciens talents de «The Voice» qui ont dû se réajuster pour les cours, et ils se sont rendu compte que j’étais plus exigeant. Je ne suis pas plus dur avec eux, parce que je travaille dans un environnement positif pour faire ressortir un potentiel. Mais je ne leur lâche pas la grappe ! Dans l’émission, je laisse respirer un peu plus les talents.

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Que devient Witloof Bay ?

Nous avons eu une très belle histoire pendant dix ans. Witloof Bay est un peu en stand-by. Nous sommes six chanteurs avec chacun des projets. Nous avons eu une période d’activités très intense qui a amené à un point d’orgue. Là, on vit un peu nos vies de notre côté. Le groupe ne tourne plus pour le moment…

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Le chant ne vous manque pas ?

Je viens de remonter sur scène en tant que soliste. J’ai rejoint ArsLyrica qui est la seule compagnie de comédie musicale en Belgique. J’avais déjà travaillé avec eux à 18 ans dans «West Side Story», et ils sont venus me rechercher pour «Le Violon sur le toit» ; J’ai dû jongler avec «The Voice», l’IMEP et des rôles créés pour d’autres personnes au départ. C’est une hygiène de vie assez saine où il faut savoir se discipliner.

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L’Eurovision reste un bon souvenir ?

Les deux fois étaient extrêmement différentes. Avec Witloof Bay, c’était nous, avec notre projet et on ne s’attendait pas, au départ, à se retrouver à Düsseldorf (2011). On n’a pas été aussi loin que ce qu’on aurait voulu (le groupe rate la Finale d’un point, NDLR). Mais nous partions comme des outsiders. Avec Loïc Nottet, en 2015, c’était différent parce que j’étais là comme directeur musical et choriste. Le travail était intensif aussi, mais comme ce n’était ni mon projet, ni mes enjeux personnels, je l’ai vécu plus détendu et avec plus de plaisir.

Un pronostic pour Blanche, la candidate belge cette année ?

Elle fait un beau parcours depuis «The Voice». Après avoir fait deux fois l’Eurovision, je ne me prononcerais pas mais je lui souhaite le meilleur…

Entretien : Pierre Bertinchamps

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