Nicolas Buytaers : «J’ai envie de présenter le JT de la RTBF, comme mon père» (interview)

Nicolas Buytaers : «J'ai envie de présenter le JT de la RTBF, comme mon père» (interview)
Pierre Bertinchamps
Pierre Bertinchamps Journaliste

Après son licenciement de RTL, au printemps dernier, le journaliste rebondit sur La Première dans un registre auquel on ne l’attendait pas : l’humour.

À l’annonce du licenciement de Nicolas Buytaers par RTL, on se doutait un peu que la RTBF n’allait pas laisser le journaliste, spécialisé dans le cinéma, sur le bord du chemin.

Certes, son retour à l’antenne ne se fait pas dans le domaine du 7e art, mais Buytaers n’a pas encore assisté à la «Dernière séance» ! «Je suis en train d’écrire un court métrage que je devrais aussi réaliser, si on trouve les fonds», explique-t-il. «Ce sera une comédie mais quand même noire qui se passe pendant la Première Guerre mondiale»

Quel est le concept de votre nouvelle émission en radio ?

«Un samedi d’enfer» (entre 9 et 10 heures, NDLR) est une émission d’humeur et d’humour, avec un invité qui a marqué l’actualité de la semaine. Cette personnalité sera passée sur le grill et allumée par trois chroniqueurs, qui pour moi ont un talent fou : Bruno Coppens, Pierre Kroll et Myriam Leroy. Des plumes différentes, mais tout aussi acides et piquantes. Je serai juste là pour animer tout ça, et peut-être un peu titiller l’invité aussi.

L’interview vous manque ?

J’aime ça et j’ai fait pendant longtemps ce métier d’intervieweur. J’ai encore envie de le faire, mais avec un ton plus léger et décalé. Être piquant, j’aime bien. On ne va pas se moquer de l’invité, mais on va s’amuser. Peut-être un peu de lui, certes, mais avec lui.

L’humour, c’est un registre dans lequel on ne vous attendait pas…

Je faisais déjà parfois des chroniques un peu décalées sur Bel RTL. Ici, ce sera mon core-business. C’est vrai que faisais essentiellement des sujets sur le cinéma avant, mais comme j’ai toujours été joyeux et souriant, je le faisais avec une note d’humour. Je ne suis pas là pour m’ennuyer, et donc quand c’est un peu rigolo, c’est un plus. Quand la RTBF est venue me trouver pour une émission d’humour, j’ai trouvé ça très bon pour mon égo !

Vous avez réfléchi avant d’accepter ?

Non, parce que l’idée est chouette. Ça veut dire qu’à la RTBF, on me trouvait drôle ! Je reconnais que j’ai toujours aimé raconter des blagues et en faire. Parfois, sur antenne, là d’où je viens, ça ne passait pas et ça en a agacé plus d’un ! Alors me faire embaucher pour ça…

C’est un pied-de-nez ?

Et un joli défi aussi ! C’est un milieu dans lequel je me sens bien. Je ne dois pas me forcer…

Les places sont déjà prises pour couvrir l’actu ciné à la RTBF. Un regret ?

Ce n’est pas «bouché», c’est terriblement bien occupé par Hugues Dayez et Cathy Immelen ! Bien sûr que ne plus couvrir les festivals et aller à Cannes me manque, je ne le cache pas. Mais je continue à aller au cinéma. Je ne suis pas arrivé à la RTBF pour prendre la place de quelqu’un. Je connais très bien Hugues et Cathy, et j’adore ce qu’ils font. Nous avons des styles complémentaires, et s’ils ont besoin d’un coup de main, je suis là. Mais je ne suis pas arrivé ici dans l’optique de les pousser dans l’escalier et pour prendre leur place… Actuellement, le cinéma est mis sur le côté, mais je n’ai pas encore fait une croix dessus.

Des projets en télé ?

J’ai envie de présenter le journal ! C’est aussi un peu «bouché», c’est vrai… (Rires) Sérieusement, et je l’avais déjà dit à l’époque à RTL, et ils ne m’ont jamais écouté… Je dis ça parce que mon papa (Francis Buytaers, NDLR) l’a fait pendant plus de 30 ans dans cette maison. J’ai envie de faire comme lui. Un talk-show me plairait aussi.

C’est un drôle de sentiment de travailler à la RTBF, du coup ?

Je suis honoré et je pense qu’il aurait été très fier de ça. Les choses se sont faites très vite parce qu’il y avait une double envie. Mon profil intéressait la RTBF. C’est une maison que je respecte, et je ne le dis pas par poujadisme ni pour caresser les gens dans le sens du poil. J’ai toujours eu du respect pour cette maison, comme j’en ai eu aussi pour RTL. J’ai des amis ici, comme j’en ai à RTL, et qui me manquent…

La page RTL est tournée ?

Pour moi, cette rupture a été soudaine. Je crois qu’eux l’avaient bien préparée, et pour une fois, il n’y avait pas eu de fuites. Je ne leur en veux pas, c’est à eux d’assumer ce licenciement, ce n’est pas moi. J’ai aimé à RTL et j’aime encore à RTL. Aujourd’hui, j’ai trouvé mon bonheur en face. Tant mieux pour moi et tant pis pour eux…

Quel regard portez-vous sur le traitement de l’actu ciné à RTL ?

Pour être honnête, je ne regarde plus trop la télé, faute de temps. Ma rentrée à la RTBF m’a fort occupé. J’ai pris le temps de m’occuper de ma famille et de moi pendant les vacances… Je continue d’écrire mes bouquins. Je viens de terminer trois romans. Je n’ai pas banni RTL de ma vie…

Entretien : Pierre Bertinchamps

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