Netflix va-t-il devoir financer la télévision publique espagnole ?

Netflix va-t-il devoir financer la télévision publique espagnole ?
Pierre Bertinchamps
Pierre Bertinchamps Journaliste

En Espagne, le gouvernement étudie la possibilité de faire contribuer les plateformes de SVOD au financement du service public audiovisuel.

Et si le gouvernement espagnol avait trouvé une parade pour sauvegarder – un tant soit peu – la production locale et les médias publics !

Suite à l’augmentation annoncée de Netflix sur certains marchés dont la France et l’Espagne, quelques parlementaires ont eu l’idée de faire également contribuer les opérateurs de streaming au financement de la RTVE (la radio-télévision espagnole).

Depuis la fin de la diffusion de la publicité sur les antennes de la télévision publique espagnole, en 2010, ce sont les opérateurs privés qui doivent mettre la main au portefeuille. C’était une des mesures de José Luis Rodriguez Zapatero en réponse à l’exaspération des Espagnols de voir pulluler des espaces publicitaires en surnombre sur le service public. D’ailleurs, l’Espagne avait été épinglée par l’Europe pour ne pas respecter l’intervalle de 20 minutes entre chaque coupure pubs dans les programmes.

Ce n’est donc pas le contribuable qui passe à la caisse mais les concurrents privés de la RTVE. L’État ponctionne 3 % du chiffre d’affaires annuel pour les chaînes privées diffusées en clair, 1,5% pour les chaînes cryptées et 0,9% chez les opérateurs télécoms. On pourrait donc imaginer que de nouveaux acteurs du marché soient aussi appelés à la rescousse.

Cette «taxe» ne toucherait pas que Netflix, mais tous les opérateurs OTT comme Amazon Prime Video ou HBO, et sans doute les acteurs à venir comme Disney+ et consorts. Et dans quelle mesure ? D’autres pays vont sans doute être attentifs à ce qui se trame en ce moment en péninsule ibérique…

Pierre Bertinchamps

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