Netflix en Belgique : le CSA tient le dossier à l’œil

Netflix en Belgique : le CSA tient le dossier à l'œil
Julien Vandevenne
Julien Vandevenne Rédacteur en chef adjoint

Le Conseil supérieur de l’audiovisuel n’a rien contre l’arrivée chez nous du service de vidéo en ligne. À condition que le géant américain respecte les mêmes règles que les autres !

«L’arrivée du service américain de vidéos à la demande Netflix en Belgique permettra d’insuffler un souffle nouveau sur le marché, mais des évaluations seront nécessaires à l’avenir, notamment quant à la réactivité du marché et les règles à appliquer par rapport à la concurrence», estime le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA).

Une tendance visible chez les téléspectateurs

Le service américain de vidéos à la demande a annoncé dans la nuit de jeudi à vendredi, sur Twitter, son arrivée en Belgique. «L’arrivée d’un acteur comme Netflix est une bonne nouvelle. C’est bénéfique pour les consommateurs et pour le marché car cela introduit une dynamique intéressante», explique Bernardo Herman, directeur général du CSA, qui constate notamment l’apparition de nouveaux services dans les rangs de la concurrence.

Cette annonce arrive alors que la tendance est clairement aux nouvelles formes de consommation. La vente de tablettes a ainsi augmenté de 350 % en 2013, selon Bernardo Herman. De plus, une augmentation (+ 200 %) de la fonction TV de rattrapage et service à la demande a été constatée pour la période 2010-2012. Par ailleurs, le trafic internet généré par le visionnage de vidéos sur tablettes a crû de 40 % en 2012.

Des productions belges doivent être envisagées à moyen terme

S’il est un peu tôt pour juger l’impact qu’aura le géant américain, «la réactivité du marché devra être analysée et il faudra voir comment le consommateur réagira», estime Bernardo Herman. «Si on arrivait à la conclusion que Netflix entre en concurrence directe avec les autres acteurs, il faudra que tous soient soumis aux mêmes règles», notamment en matière de production culturelle.

A priori, comme le siège secondaire de Netflix se trouve aux Pays-Bas, ce sont les règles de ce pays qui devront être suivies par ses voisins. «Les Pays-Bas reprennent les obligations générales des directives européennes ainsi que des obligations additionnelles (propres à chaque pays)», précise le directeur général du CSA. «Mais les règles des Pays-Bas ne disent par exemple rien sur les règles en matière de production culturelle comme c’est le cas en Belgique pour tous les acteurs.»

Un débat qui dépasse nos frontières

Pour conclure, Bernardo Herman estime que «les enjeux régulatoires importants doivent être débattus au niveau européen, ce qui est déjà le cas» notamment via le groupe des régulateurs européens des services de médias audiovisuels (Erga) ou encore la plate-forme européenne des instances de régulation (EPRA).

Depuis mai 2013, le CSA est en contact fréquent avec Netflix et de nouvelles réunions sont prévues dans les prochaines semaines.

Julien Vandevenne (avec Belga)


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