Nawell Madani dans «Rendez-vous en terre inconnue» (France 2) : «Ce voyage m’a reboostée !»

L'humoriste belge embarque aux côtés de Raphaël de Casabianca pour la Mongolie © France 2
Nicole Real Journaliste

Pour ce 25e «Rendez-vous en terre inconnue» qui sera diffusé ce mardi 26 mai à 21h05 sur France 2, l’humoriste-animatrice belge Nawell Madani a passé plus deux semaines au cœur des montagnes de Khangaï, en plein centre de la Mongolie.

En ce début d’hiver, après trois jours de voyage à travers la steppe, elle est tombée sous le charme de Zolbayar, sa femme Okhino et une partie de leurs six enfants, une famille d’éleveurs nomades qui vit à 2.500 mètres d’altitude.

Quel souvenir gardez-vous de ce voyage en Mongolie ?

Forcément le sourire éblouissant de toute cette famille qui, des parents aux enfants, sont un exemple de courage et de détermination. Durant ce séjour incroyable, la transhumance reste, dans ma tête, un moment très fort et digne du film «Le Seigneur des anneaux» !

Rêviez-vous de participer à cette émission ?

Non parce que je ne pensais pas correspondre au profil des invités qui sont, en général, des célébrités de premier plan comme Edouard Baer ou Virginie Effira. Du coup lorsqu’ils m’ont contactée, j’étais vraiment surprise et ravie parce que toutes les familles ont vu au moins une fois cette émission très populaire.

Souhaitiez-vous séjourner dans un pays froid ?

Ah ! non surtout, j’avais une peur bleue du froid. Au début, j’étais étonnée par la capacité de toute cette famille à supporter ces températures très basses sans jamais tomber malade. D’ailleurs le père dort torse nu ! Finalement, j’ai été moi-même surprise du plaisir que j’ai ressenti à vivre dans cet univers glacial. J’étais même étonnée par la faculté avec laquelle je me suis adaptée à cet environnement. Du paysage à la vie quotidienne, tout était génial. Le froid réveille et le matin, pas question de lambiner ou de prendre son temps. Dès qu’on pose le pied par terre, on est obligé de se mettre immédiatement en mouvement.

Racontez-nous de quelle manière Zolbayar et sa femme Okhino se rencontrés ?

Okhino vivait en ville et pendant les vacances alors qu’elle rendait visite à son grand-père, Zolbayar l’a aperçue. Spontanément, il est tombé amoureux d’elle et l’a demandée en mariage. Au départ, elle a refusé car elle ne souhaitait pas quitter la vie urbaine pour la pleine nature et surtout Zol étant un très bel homme, elle s’interrogeait sur le genre vie qu’il était capable de lui offrir. Malgré ses réticences, Zol ne s’est pas découragé, il a continué à lui faire la cour et ils ont fini par se marier. Aujourd’hui, ce couple toujours fou amoureux l’un de l’autre a eu six enfants. Zol a hérité du bétail de son père, ce qui lui permis de créé son propre élevage. Ensemble, ils ont travaillé dur pour devenir aujourd’hui l’un des plus gros éleveurs de sa région. Ils sont très proches, très pratiquants, très tolérants et, même s’ils n’ont pas beaucoup voyagé, ils font preuve d’une belle ouverture d’esprit. Ce sont des personnes aimantes, bienveillantes et, chaque jour, ils n’oublient jamais d’exprimer l’amour qu’ils ont les uns pour les autres. En ce sens, cette famille est exceptionnelle.

Comment cette famille envisage t-elle la vie ?

Ils l’envisagent toujours de façon positive et progresse en se remettant sans cesse en question. Pour eux, rien n’arrive par hasard, mais même si c’est le destin il ne faut jamais baisser les bras. Après un hiver particulièrement rude où toutes leurs bêtes sont mortes, la famille a connu une période de vache maigre. Pour surmonter cette épreuve et ne plus mourir de faim, Zol s’est alors fixé un objectif qui était un rêve : devenir le plus grand éleveur de la région et aujourd’hui, il est fier d’y être arrivé.

Comme Zol, croyez-vous que «pour réussir sa vie, il faut avoir des rêves» ?

Oui et c’est la raison pour laquelle je me suis beaucoup reconnue dans ses mots et dans son vécu. Comme lui, ma famille a été une motivation essentielle pour réaliser mes rêves artistiques. Je voulais que mes parents soient fiers de moi. Ce voyage, qui m’a offert l’occasion d’aller à la rencontre de moi-même, m’a fait évoluer sur le plan spirituel et personnel. J’ai découvert mes capacités à m’adapter spontanément à l’inconnu en me confrontant à un endroit, des gens et une façon de vivre qui m’étaient étrangers. Face à cette situation inédite, j’avais peur de mes réactions et j’étais angoissée à l’idée de ne pas pouvoir tenir, ne pas craquer et être sociable.

Avez-vous le sentiment d’avoir changé ?

J’essaie de mieux gérer mon temps en réduisant mes connexions sur les réseaux sociaux et en privilégiant les relations avec mes amis ou ma famille. Pour la famille de Zol, le temps est précieux car ils disposent d’une durée limitée pour abattre les nombreuses tâches qu’ils doivent faire. D’autre part, leur tolérance et leur bienveillance m’ont beaucoup chamboulée. Je suis partie en Mongolie au moment où j’étais en interrogation sur la suite de ma carrière d’humoriste. Ce voyage m’a totalement reboostée le moral.

Comment et pourquoi était-il important pour vous de continuer à vous pomponner ?

Chaque matin, je me levais à 4 heures pour me laver en chauffant, sur le feu de bois, des blocs de glace. Que je sorte ou que je reste enfermée chez moi avec mon mari, systématiquement, après ma douche, j’ai l’habitude de me maquiller. Même en Mongolie, au milieu de nulle part, pour ce rituel était incontournable car par respect pour cette famille et pour les téléspectateurs, je me devais de rester présentable.

Partagez-vous la philosophie de Zolbayar «plus on a de problème, plus on a de solution» ?

Non et surtout pas pendant cette période du coronavirus. A cause du confinement, tout s’est arrêté pour moi : mon spectacle, le film, les tournages, le rodage. Je ne sais plus comment envisager et me projeter dans l’avenir. J’ignore de quelle manière le secteur culturel pourra se relever de cette situation épouvantable.

Interview parue dans le magazine Télépro du 21/5/2020

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