Narcos, série addictive
Alors que le tournage de la troisième saison vient d’être lancé, retour sur une série qui risque bien de vous rendre accro.
Si vous avez envie d’apprendre quelques notions d’espagnol, ou au moins quelques insultes, (les narcotrafiquants parlant en dialecte, la moitié des dialogues sont en espagnol) et de découvrir l’histoire du narcotrafic en Colombie tout restant confortablement installé dans votre canapé, Narcos est faite pour vous ! Mais attention, soyez sûr d’avoir du temps devant vous parce qu’une fois le premier épisode lancé, il est difficile de s’arrêter avant le dixième épisode… de la saison 2. Heureusement pour ceux qui seraient déjà devenus dépendants, une troisième et une quatrième saison sont prévues !
Narcos, c’est la série tirée de l’incroyable histoire de Pablo Escobar, racontée en voix-off par un flic américain de la DEA lancé à sa poursuite. Né en Colombie en 1949, «le roi de la cocaïne» commence dans le trafic de marijuana et le racket avant de se lancer, au milieu des années 70, dans l’exportation de cocaïne suite à sa rencontre en boîte de nuit avec un gringo, un Américain. Ce dernier veut en effet acheter la poudre blanche devenue très à la mode aux États-Unis. Le cartel de Medellín est créé et la carrière de Pablo Escobar est lancée. Dans une publication anonyme de 1989, celui-ci raconte ses débuts : «Ce commerce me semblait facile à première vue : il y avait peu de risques, c’était rentable. En plus, il ne fallait tuer personne.» Cette affirmation ne se vérifiera que partiellement.
Rentable, son affaire l’a été ! Au milieu des années 80, le Cartel de Medellín exporte quinze tonnes de cocaïne par jour vers les États-Unis, engrangeant 22 milliards de dollars par an. En 1989, selon le magazine Forbes, Escobar était le septième homme le plus riche du monde. Mais cette ascension fulgurante est loin de se faire sans heurt. En effet, Escobar serait responsable de la mort d’environ 4.000 personnes, dont 200 juges et plus de 1.000 policiers. Sa devise, restée célèbre, rythme sa vie… et la série : «plata o plomo», soit «l’argent ou le plomb». Au début des années 90, Medellín était considérée comme la ville la plus dangereuse du monde.
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Si la série n’hésite pas à mettre en scène cette violence, parfois par l’entremise de véritables images d’archives (reportages TV, photographies,…), le personnage de Pablo est tout de même traité sous différentes facettes. Il n’est donc pas impossible que vous vous surpreniez à éprouver de l’affection pour celui qui reste pourtant l’un des plus grands criminels de l’histoire ! Pablo était un mari et un père aimant. Dans un documentaire, Jhon Jairo Velasquez, ancien bras droit d’Escobar, affirme que «sa famille était son talon d’Achille». Il avait également de grandes ambitions pour son pays. En 1982, il est élu député adjoint/alternatif à la Chambre des Représentants au Congrès Colombien. Animé par l’envie d’aider le peuple pauvre de Colombie, il met en place le projet «Medellín sin Tugurios» («Medellín sans bidonvilles») : un tout nouveau quartier est construit, surnommé ensuite le «Barrio Pablo», dans lequel les habitants ne payent ni loyer, ni impôts. À côté de la construction de centaines d’habitations, Escobar est également à l’origine du financement d’églises, d’hôpitaux, de programmes de distribution de nourriture, de parcs et de stades de football.
C’est donc un personnage tout en nuances, capable de jouer au football avec son fils tout en commanditant un meurtre au téléphone, que cette série estampillée Netflix nous propose. Pablo Escobar y est incarné par Wagner Moura, acteur brésilien qui se fait connaître de manière internationale grâce à son rôle dans Elysium. En 2016, il décroche le Golden Globe du meilleur acteur dans une série télévisée dramatique. À ses côtés, on retrouve Pedro Pascal, principalement connu pour son rôle d’Oberyn Martell dans la série Game of Thrones. Il campe Javier Peña, agent de la DEA, le service de police fédéral américain chargé de lutter contre le trafic de drogue. Sur son compte Instagram (@pascalispunk), l’acteur chilien nous dévoile quelques images du tournage de la saison 3.
Juliette Rousseau
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