Nagui nous parle de «Que le meilleur gagne !» en prime

Nagui nous parle de «Que le meilleur gagne !» en prime

Rencontre avec l’animateur qui nous parle de «Que le meilleur gagne !» de retour sur France 2 cet été et exceptionnellement en prime vendredi 6 juillet à 20h35

Pour l’été, à l’occasion de ses vingt ans, «Que le meilleur gagne !» a fait son retour sur France 2. Emission phare des années 1990, le jeu culte de Nagui s’est modernisé tout en reprenant une formule simple et efficace qui a fait ses preuves : sur 200 candidats, c’est bel et bien le meilleur qui gagne à la fin. Les explications de l’animateur.

D’où est venue l’idée de reprendre «Que le meilleur gagne !» près de vingt ans après sa création ?

L’honnêteté m’oblige à reconnaître que l’idée ne vient pas de moi… Tout est parti d’une réunion interne où nous discutions des nouveaux projets à proposer cet été à France Télévisions, sur le modèle de «Chéri(e) fais tes valises !» l’année dernière. Quelqu’un – un cerveau de l’équipe ! – a alors lancé l’idée de reprendre «Que le meilleur gagne !» J’avoue avoir douté… pendant cinq secondes ! Autour de moi, je voyais à la fois des collaborateurs de longue date qui avaient été de l’aventure il y a vingt ans et d’autres, plus jeunes, qui avaient été bercés, dans leur adolescence, par ce jeu. Tous témoignaient d’un même enthousiasme pour «Que le meilleur gagne !», ce qui a achevé de me convaincre. Ensuite, heureusement, France 2 a répondu positivement. Et je suis ravi que les décideurs nous fassent une fois de plus confiance.

Comment expliquez-vous aujourd’hui le succès de ce jeu ?

Par sa simplicité rassurante. Pas de règles tarabiscotées où l’on se perd en cours de route. Ici, le principe est enfantin : sur 200 candidats, c’est tout simplement le meilleur qui gagne à la fin. C’est aussi élémentaire que la pétanque ! Le reste – l’humour, les happenings, les digressions – tient de la pure mise en forme.

Il y a vingt ans, Que le meilleur gagne ! avait été pionnier dans l’expérimentation de l’interactivité avec les téléspectateurs, notamment à travers un boîtier optique permettant de répondre, chez soi, en direct aux questions. Qu’en est-il aujourd’hui ?

Oui, le sous-titre de l’émission pourrait être : “Tout le monde joue”. C’est effectivement notre objectif, d’autant plus accessible à l’heure actuelle avec les développements permis par les applications sur smartphone… Pour autant, comme nous n’en sommes qu’à la reprise – nous ne proposons pour l’instant qu’une vingtaine d’émissions –, il faudra attendre que le jeu se pérennise pour que soit pleinement effective cette interactivité.

La reprise de «Que le meilleur gagne !» marque le début d’un été plein de surprises…

Oui, ce retour fait partie d’un ensemble de propositions de jeux, une manière de tester, par “salve”, des concepts et de jouer, pendant trois mois, sur des effets de surprise, un peu comme le font d’ailleurs nos confrères de la BBC ou de Channel 4. Il est encore trop tôt pour annoncer la suite, mais attendez-vous d’ores et déjà à quelques chocs !

«Que le meilleur gagne !» est considéré aujourd’hui comme une émission culte. Comment jugez-vous ce statut ?

Ce jeu reste un souvenir générationnel fort. Les plus jeunes qui regardaient le jeu à l’époque sont non seulement en âge de participer aujourd’hui, mais ils ont aussi des enfants susceptibles d’être candidats ! Cela dit, je reçois plus de messages de fans réclamant le retour de «N’oubliez pas votre brosse à dents» – dont le côté délirant correspondait vraiment à l’esprit des années 1990 – que celui de «Que le meilleur gagne !» Certes, le jeu suscite une certaine nostalgie, donc une attente, mais – comment dire… ? – cette nostalgie est à double tranchant. Elle ouvre un appétit qu’il ne faut pas décevoir. Il ne faudrait pas que cette petite madeleine cathodique laisse aux fans un arrière-goût amer de “c’était mieux avant”. Mais, au fond, nostalgie ou pas, attente ou pas, l’enjeu pour ce retour reste celui de toute nouvelle émission : le public sera-t-il au rendez-vous ? Et ce suspense fait toute la magie de la télévision…

Pas trop le trac, alors ?

Si ! Et encore, vous ne m’avez pas vu à la veille des premiers enregistrements ! Aujourd’hui, l’angoisse est retombée d’un cran car je suis vraiment heureux de ce que nous avons tourné. J’assume totalement les premières émissions qui correspondent parfaitement à ce que nous avions en tête, même si le public présent a dû – c’est inévitable – essuyer quelques plâtres. À croire que l’on avait oublié ceux d’il y a vingt ans ! La grande difficulté a surtout été technique : relier 200 candidats par wifi…

«Que le meilleur gagne !» avait été pour vous un formidable tremplin. Et vous êtes, aujourd’hui encore, régulièrement sacré “animateur préféré des Français”…

J’ai une chance incroyable de pouvoir continuer à exister et à être crédible dans ce milieu, forcément volage et incertain, de la télévision. Il y a vingt ans, je n’aurais jamais imaginé présenter à nouveau – et désormais produire – «Que le meilleur gagne !». J’ai traversé, depuis, des bons et des mauvais moments mais j’ai toujours pu m’appuyer sur l’énergie d’une équipe solide et solidaire.

Quel est, selon vous, votre “secret” ?

Difficile de parler ainsi de soi… Ce qui est sûr, c’est que ma sincérité à l’écran n’est pas feinte. Je ne me cache derrière aucun petit doigt. À la télévision, je suis moi-même, j’emploie les mêmes expressions, je fais les mêmes blagues que dans la vie de tous les jours. Ça me paraît important. D’ailleurs, quand on m’accoste dans la rue, on me dit souvent : “Vous êtes exactement comme à la télé !”, ce qui représente, à mes yeux, le plus beau des compliments. Pas sûr, cela dit, que dans la bouche de certains il s’agisse vraiment d’un compliment !

Entretien : Cyrille LATOUR

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