Myriem Akheddiou («Pandore») : «J’adore jouer une méchante !»

Myriem Akheddiou

La série belge à succès «Pandore» revient pour une saison 2, ce mardi à 20h15. Et avec elle, tous ses personnages fascinants. Dont la redoutable Krystel Horrens, incarnée par Myriem Akheddiou.

Rencontre.

Dans cette nouvelle saison, Krystel, votre personnage, acquiert encore plus d’envergure !

Elle veut surtout prendre sa revanche, par rapport notamment au personnage de Mark (Yoann Blanc). Et étant donné qu’elle ne recule devant rien, qu’elle est débrouillarde et, tel un chat, retombe toujours sur ses pattes, ça permet de pousser davantage le curseur. Cela fascine, je pense, les spectateurs. Car il y a des personnages que l’on aime détester !

Serait-ce le cas pour les ambitieux Krystel et Mark ?

Ils sont un peu comme le duo de «House of Cards» : deux personnes de pouvoir dont le public est friand malgré leurs défauts. C’est jouissif pour le spectateur et aussi pour nous, acteurs. C’est très gai de jouer des méchants, des antipathiques, même si cela fait peur car on est le plus souvent dans un rapport de séduction avec la caméra. La relation entre Krystel et Mark me fait aussi beaucoup penser à «Macbeth» ! C’est le couple diabolique avec la femme venant souffler à l’oreille de l’autre : «Ah, tiens, et si l’on faisait ci ou on tentait ça ?», comme Lady Macbeth le fait avec son mari. Il y a donc un côté shakespearien et classique ! Après tout, on ne se lasse pas de ces thématiques.

La série met en exergue d’intenses rôles de femmes. À ce titre, est-elle féministe ou juste dans l’air du temps ?

Féministe est un mot que j’ai du mal à définir. Parfois, je suis d’accord avec ce que véhicule ce concept, et d’autres fois, non. Mais ce qu’il y a de formidable et important dans la série, c’est qu’elle raconte des morceaux de vies féminines. Et un trait me plaît beaucoup dans mon personnage : elle a des qualités et défauts que l’on aurait tendance à attribuer aux hommes. Comme son agressivité, son côtéambitieux et corrompu, son carriérisme et son opportunisme. C’est bien, également, de représenter les dames de cette façon, même si elles ont un côté doux, compréhensif et psychologue.

Krystel a un look particulier, très impressionnant. Cela vous aide-t-il dans votre interprétation ?

Ah, oui, énormément ! Porter des talons hauts, être très apprêtée et surtout afficher pareille coiffure est un plus pour le personnage et pour moi. Jusqu’ici, je n’avais jamais porté de frange de toute ma vie. Quand la coiffeuse me l’a proposée, j’ai senti qu’on avait fait la moitié du chemin pour dessiner le rôle. Les chaussures aussi sont un bel apport pour la posture, la démarche de cette femme.

Le récit s’intéresse avant tout aux enjeux humains. En cela, est-il plus un thriller émotionnel que politique ou sociologique ?

Oui. Il est écrit pour suivre les protagonistes dans leur lutte personnelle, leurs failles, leurs inquiétudes, leurs doutes. On sent une volonté d’observer la psyché humaine. C’est très complexe, pas du tout binaire. Pour ma part, c’est tout ce que j’aime !

Cet article est paru dans le Télépro du 31/10/2024

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