Muriel («Qui est la taupe ?») «Quand j’ai su que j’étais l’élue de la production, j’ai failli me rouler par terre !»

Muriel («Qui est la taupe ?») «Quand j’ai su que j’étais l’élue de la production, j’ai failli me rouler par terre !»
Pierre Bertinchamps
Pierre Bertinchamps Journaliste

Mercredi 5 août, sur RTL-TVI, la taupe a été démasquée. Muriel a surpris tout le monde en étant la complice de la production. Rencontre.

Devant 302.300 téléspectateurs (25,8 % de parts de marché, et 53,5 % sur la cible jeune), le nom de la taupe a été dévoilé, mercredi 5 août, sur RTL-TVI. À la surprise de tous, ce n’était pas Kévin, mais bien Muriel, la voyante haute-savoyarde de 54 ans. «La plupart des gens pensait à Kévin, parce qu’il avait une façon de se comporter qui collait bien au rôle. Il avait souvent peur de tout», explique Muriel. «Alors que moi, à première vue, je n’avais pas le profil. Je donne l’impression d’être un peu mémère, mais en fait, je suis jeune d’esprit et j’adore relever des défis.» Voilà qui a sans doute inspiré la production dans son choix…

Pourquoi avoir eu envie de participer à «Qui est la taupe ?» ?

C’est vrai que je n’ai pas la plastique pour ce genre de programme, mais je suis ouverte à plein de choses. Je fais du jujitsu depuis huit ans, du judo et du tennis. Physiquement, ça ne saute pas aux yeux… Je peux donc tromper les gens de par ma personnalité et mon physique, alors que psychologiquement, je suis plutôt quelqu’un de carré. Dès les premières saisons de «Pékin Express» et de «Koh-Lanta», j’ai envoyé ma candidature. C’étaient des défis pour moi. J’étais déjà attirée par ce genre de jeu.

Comment a réagi votre entourage en connaissant le dénouement ?

Certains de mes proches m’ont découvert. D’autres, en minorité, connaissaient mon parcours depuis l’enfance, donc, ils ont vite compris lorsqu’on a dévoilé la carte postale de Split. Il y a eu des réactions de tous ordres. J’ai eu droit à «ça ne l’étonne pas de toi !», «tu nous as bien eu !»… Mais que des réactions sympathiques.

Ne vont-ils pas être méfiants à l’avenir ?

Non, ils ont très bien compris que j’aime jouer. Ils savent que quand je m’investis dans quelque-chose, je joue le jeu à fond. Sans faire de jeux de mots, j’avais toutes les cartes en main !

Il y a un moment où vous vous êtes sentie menacée par les autres candidats ?

Franchement, au début personne ne me soupçonnait. Au fur et à mesure que les suspects étaient éliminés, j’ai senti que ça commençait à mal tourner (dans le 5e épisode), surtout après la sortie d’Hélène et Laura. Dès ce moment-là, je faisais plus attention. Comme on se connaissait de plus en plus, les uns et les autres, il y a eu un peu de déduction, parce qu’apparemment les indices ne les ont pas trop aidés.

Ils étaient assez biscornus…

C’est vrai quand j’ai lu les réactions sur les réseaux sociaux, on disait que c’était un peu tirés par les cheveux. Mais si les candidats s’étaient un peu plus intéressés à ma personnalité, ils auraient pu me faire parler et j’aurais éventuellement avoué certaines choses. Le fait qu’ils ne s’intéressent pas à moi au départ, c’était plus difficile de revenir sur ma personne ensuite, puisqu’on était totalement pris par le jeu, dans le sens où chaque personne se méfiait des autres. Et qu’on ne lâchait plus rien par précaution. En même temps, la production joue sur des indices costaux parce que la difficulté du jeu repose sur ça aussi. On ne va pas servir les indices sur un plateau et tuer le suspens. Il fallait aussi que le téléspectateur se creuse un peu la tête.

C’était compliqué d’avoir ce rôle de taupe, en même temps que celui de candidat ?

Pas pour moi, parce que dans la vie de tous les jours, je joue déjà sur deux personnalités. Je suis voyante et j’exerce sous le nom de Tania. Quand c’est le boulot, je suis dans l’état d’esprit de Tania, et quand c’est terminé, je redeviens moi-même, c’est-à-dire Muriel. Ce switch quotidien m’a aidé au sein du jeu. Je pouvais passer du rôle de la taupe à celui de Muriel sans trop de difficultés. C’est un entraînement personnel qui m’a bien aidé.

Quelle a été votre réaction quand la production vous a annoncé que vous seriez leur taupe ?

J’ai appris que j’étais l’ Élue sur un parking et je me suis retenue pour ne pas me rouler par terre. J’étais ultra-contente et heureuse. J’avais envie de le crier sur le rond-point, juste à côté. Mais il fallait que je me retienne. Au fond de moi-même, c’était très jouissif, je me disais déjà que j’allais m’éclater !

Vous avez pu faire du tourisme en Afrique du Sud ?

Non, on le faisait lorsqu’on arrivait sur le lieu des épreuves. Parfois, on avait une heure de trajet pour aller sur un lieu de tournage. J’en profitais pour regarder les paysages. D’ailleurs, certains disaient : «Muriel a toujours la tête en l’air !». C’est parce que je profitais de tout. On a pu rencontrer des gens extraordinaires sur place…

Que gardez-vous de cette aventure ?

Quelque-chose de très agréable et de très positif. J’ai découvert un jeu exceptionnel. Je ne savais pas qu’il existait dans d’autres pays (NDLR : c’est un format original belge de la VRT et Woestijnvis). L’Afrique du Sud est un pays formidable et un peuple accueillant. Au sein des participants, on a créé pas mal de nouvelles relations. C’était très sympa !

Partante pour d’autres jeux d’aventure ?

J’ai déjà participé à des jeux télévisés, l’an dernier, chez Nagui, dans «Tout le monde veut prendre sa place». Là, ça faisait quatre ans que je voulais le faire. C’est drôle parce qu’ensuite, j’ai fait le casting pour «Qui est la taupe ?», et j’ai été prise tout de suite, alors que pour «Koh Lanta» et «Pékin Express», ça ne marchait pas.

Ou «Fort Boyard» ?

Oui, ça m’éclaterait beaucoup ! De là à manger de la cervelle de je-ne-sais-pas-quoi, dans le restaurant de Willy Rovelli, peut-être pas… Mais j’adore ce jeu, et ça m’intéresserait de faire les épreuves et surtout les énigmes du Père Fouras. Souvent, je les trouve d’ailleurs… Et même si des cafards me tombent sur la tête, j’arriverai encore à maîtriser ! On me le propose, je signe tout de suite…

On a dévoilé tous les indices qui gravitaient autour de vous. Comment va pouvoir faire la production dans une éventuelle saison 2 ?

Nous partions de rien ! Nous n’avions pas de recul pour savoir comment jouer. Je me souviens du premier questionnaire, on devait faire attention à absolument tous les détails jusqu’aux vêtements que les candidats portaient sur les épreuves ou encore ce que les gens mangent, comment et pourquoi… Pour la saison 2, les candidats risquent de faire un peu plus attention. Je me suis faite la même réflexion que vous. Nous avons été les précurseurs, et on a tout découvert sur le tas. C’est peut-être aussi pour ça qu’on a si bien joué. On verra comment vont se débrouiller les prochains candidats.

Entretien : Pierre Bertinchamps

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