Motion de défiance à l’encontre de Michel Field, patron de l’info de France Télévisions

Motion de défiance à l'encontre de Michel Field, patron de l'info de France Télévisions
Julien Vandevenne
Julien Vandevenne Rédacteur en chef adjoint

«Mépris», «désinvolture», «grossièreté» : les griefs s’accumulent à France Télévisions contre le nouveau patron de l’information Michel Field, visé par une motion de défiance qui sera soumise aux journalistes du groupe audiovisuel public.

La décision de rédiger et mettre aux votes un tel texte a été prise jeudi lors d’une rare assemblée générale commune des rédactions des chaînes France 2, France 3 et du site internet FranceTV Info, qui a réuni environ 300 personnes. La motion demandera mardi aux rédactions : « Faites-vous confiance à Michel Field pour diriger l’information de France Télévisions ? », a précisé à l’AFP Pascale Justice, responsable de la Société des journalistes (SDJ) de France 3.

Les motifs de grogne sont multiples à l’encontre du directeur de l’information, en poste depuis décembre. Parmi eux figurent la fusion à terme des rédactions de France 2 et France 3, une décision contestée initiée avant son arrivée, ou le projet de la nouvelle PDG du groupe audiovisuel français, Delphine Ernotte, de lancer une chaîne publique d’info en continu.

Les rédactions craignent également une menace de fusion déguisée de France Télévisions et Radio France sous le contrôle de l’Etat.

Le climat s’est envenimé à la suite de propos abrasifs tenus par Michel Field dimanche dernier sur la télévision privée Canal+. Il avait entre autres brocardé la grève du jeudi précédent, en reprenant une formule célèbre de l’ancien président Jacques Chirac : « ça m’en touche une sans faire bouger l’autre ».

Il avait aussi critiqué les choix de Françoise Joly et Guilaine Chenu, présentatrices fraîchement évincées de l’emblématique magazine de France 2 « Envoyé Spécial », et plaisanté sur le sort de leur collègue Nicolas Poincaré, présentateur de « Complément d’enquête », un autre programme d’information promis à une refonte, en lâchant : « Nicolas, si tu nous écoutes, ne te suicide pas tout de suite ! »

Découvrez cette intervention polémique ci-dessous :

Parallèlement, une polémique s’est développée sur des soupçons de connivences avec le pouvoir, après la déprogrammation d’une syndicaliste invitée à faire partie d’un panel de Français interrogeant jeudi soir sur France 2 le président socialiste François Hollande.

Devant l’indignation suscitée, Michel Field a adressé à la rédaction un courriel dans lequel il dit « regretter » « des maladresses ». Ancien professeur de philosophie reconverti dans le journalisme et l’écriture, Michel Field, 61 ans, est une figure connue des médias en France, où il a présenté pendant plus de 20 ans des émissions politiques et culturelles sur différentes radios et télévisions.

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