«Mom, I’m Fine» : qui est Jonathan Kubben, le Belge derrière ces célèbres vidéos ?

Jonathan Kubben © RTL Belgium/Karimbo
Pierre Bertinchamps
Pierre Bertinchamps Journaliste

Ce mardi à 22h10, une série de documentaires sur Plug RTL raconte la genèse du phénomène «Mom, I’m fine» sur le Web. Une histoire bien belge !

En 2015, malgré une bonne situation professionnelle, le Belge Jonathan Kubben (32 ans) plaque tout pour découvrir le monde. «Je n’étais pas heureux», explique le Bruxellois. «J’essayais de développer une société et j’ai constaté que je n’avais plus de vie sociale.»

Un an plus tard, son tour du monde débute la veille des attentats de Bruxelles. Pour le financer, il s’inspire du concept d’un youtubeur qui dansait dans divers coins du monde et faisait sponsoriser ses vidéos («Where The Hell Is Matt ?», 50 millions de vues). En peu de temps, ses selfies affichant «Mom, I’m fine» deviennent viraux ! L’aventure commence…

Pourquoi ce slogan «Mom, I’m fine» ?

J’ai retrouvé une photo de moi à Tomorrowland adressée à ma mère. J’avais écrit sur une pancarte «Ne t’inquiète pas, je n’ai pas pris de drogue, je vais bien». Pour mon tour du monde, j’ai abrégé avec «Mom, I’m fine». Si ça ne marchait pas, au moins ma mère était contente. Quand ça a décollé, j’ai pu voyager plus…

Comment le concept a-t-il pris ?

C’était extrêmement rapide. Le 1er avril 2016, je lance le compte, plutôt comme une blague. En juin, c’était déjà viral. En juillet, je rentre en Belgique, je dépose la marque et je transforme tout en société. Le plus difficile a été de trouver des sponsors. À l’époque, ce type de projet n’était pas «institutionnalisé» comme maintenant. On me proposait des billets d’avion ou des chambres d’hôtels mais je refusais. Je voulais garder l’ADN du projet.

Quels sponsors refusez-vous ?

Les messages politiques, le tabac, les jeux de casino, les banques… Pour ces dernières, j’ai hésité. Si c’est une assurance, j’accepte, mais pas les produits financiers. Cet argent sert aux voyages et à de l’humanitaire. Le produit de la vente des vêtements part dans le financement d’une école.

Le covid a été l’enfer pour vous…

Niveau financier, j’ai perdu 80% de mes revenus, puisque je ne pouvais plus voyager. J’avais les autorisations mais aucun pays ou institution n’allait payer pour faire la promotion d’un endroit si on ne peut pas le visiter. Je n’ai plus pu donner de conférence non plus. C’était une période personnelle difficile car je venais de rompre avec ma compagne. J’étais enfermé alors que je n’en avais plus l’habitude et rien ne se passait bien. C’était très compliqué.

Comment vous définissez-vous ?

On me dit influenceur, un mot que je déteste. Mais je ne crache pas sur ceux qui le font. Quand on analyse le terme, c’est vraiment de l’influence. Si Elon Musk tweete un truc, ça influe sur la bourse. Trump avait un impact énorme avec ses messages. Dans mon cas, je ne mets pas mon nom en avant mais des associations ou des projets. Influenceur ne me correspond pas. Ma mission est de faire passer des messages : oser entreprendre des choses, protéger la planète…

Que pense votre mère de «sa» célébrité ?

Elle l’a réalisée en voyant l’ampleur du projet. Des gens se tatouent «Mom, I’m fine» sur le bras ! Ça l’a un peu choquée… Pour elle, le nombre de likes, ne représente rien. Mais quand elle me voit dans un magazine, elle cerne mieux le phénomène.

Quel est le plus chouette endroit visité ?

J’ai voyagé dans plus de 60 pays, mais je divise toujours par catégories pour répondre. Pour les paysages, je dirais le Mexique et l’Indonésie ; pour le choc culturel, l’Inde et le Japon ; pour les animaux, c’est l’Afrique du Sud ; et pour les rencontres, la Colombie et la Birmanie.

Et les pays que vous aimeriez visiter ?

J’en ai un peu marre des endroits où tout le monde est allé… la République Démocratique du Congo, la Syrie et la Corée du Nord, mais là ce sera compliqué au niveau de la liberté surtout si on travaille sur une plateforme web.

Quelle sera la prochaine étape du projet ?

Envoyer «Mom, I’m fine» dans l’espace ! Je négocie avec la Commission européenne pour le mettre sur un satellite de l’ESA. J’aimerais être le premier homme qui envoie un message à sa mère depuis l’espace !

Cet article est paru dans le Télépro du 23/9/2021

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