Miou-Miou («Nona et ses filles» sur Arte) : «Plus c’est dingue, plus on y croit !»
Attendre un heureux événement à 70 ans ? C’est le point de départ de «Nona et ses filles», une série décalée en neuf épisodes à découvrir ce jeudi à 20h55 sur Arte.
«Nona et ses filles» est la première série de l’actrice-réalisatrice Valérie Donzelli. Miou Miou (71 ans), qui y tient le rôle principal, n’a pas caché son enthousiasme pour cette fable décalée et tendre qui se double d’un joli portrait de famille.
Comment avez-vous perçu ce rôle ?
Proposer à une actrice de 70 ans un rôle dans lequel, malgré son âge, elle tombe enceinte, je ne croyais plus qu’une telle proposition pouvait encore être possible ! (Rire) Ce point de départ absolument fantastique se poursuit avec des rebondissements complètement ahurissants. Et plus c’est dingue, plus on y croit. Si on était resté uniquement sur le postulat de cette femme enceinte à 70 ans, l’histoire aurait vite tourné en rond. Mais cette accumulation de péripéties surréalistes rendait ce cas de figure crédible.
Qui est Nona ?
Il est impossible de la définir précisément. Dès le premier épisode, on plonge dans une histoire d’une originalité folle. Nona, 70 ans, mère de triplées et militante féministe, est bénévole au planning familial. Cette femme libre est farouchement attachée à son indépendance. J’ai aussi été très touchée par les trois filles qui, en revenant s’installer chez leur mère, retrouvent leurs souvenirs d’enfance, un retour vers le passé qui les amène enfin à se détacher du lien maternel et à s’émanciper. Manu se libère de son rôle de mère, Gaby de son passé et George de sa peur existentielle. Cette série traite de la difficulté à trouver sa place en tant qu’être humain.
Comprenez-vous les réactions de Nona ?
Elle est dans une situation qui la plonge dans l’angoisse et dans des colères qu’elle regrette. Être incapable de désigner par un mot ce qui nous arrive nous fait peur au point de nous plonger dans un désarroi incontrôlable. Je suis fière que cette série montre aussi l’amour charnel et tendre d’un couple de sexagénaires. Les relations amoureuses à cet âge-là sont rarement représentées au cinéma ou à la télévision. La complicité entre Michel Vuillermoz et moi à contribué à la crédibilité de notre couple au petit écran.
Partagez-vous la même soif d’indépendance que Nona ?
Non, pas tout à fait. Même si je partage avec elle son désir intense de liberté, j’ai appris très jeune à ne dépendre de personne. «Les Valseuses» (1974) ou «Jonas qui aura 25 ans en l’an 2000» (1976) sont des films qui ont bousculé les idées de l’époque. J’ai connu une certaine notoriété assez jeune, ce qui n’est pas du tout le cas de Nona. Nous avons la même soif d’indépendance, mais elle ne s’exprime pas de la même manière.
Cet article est paru dans le Télépro du 25/11/2021
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