Michel Polnareff voit double

À 78 ans, le chanteur réserve encore quelques surprises à ses fans © France 2/Bestimage/Cyril Moreau/Tiziano Da Silva
Alice Kriescher Journaliste

À l’occasion de la sortie de son nouvel album, «Polnareff chante Polnareff», France 2 propose une soirée en l’honneur du chanteur, ce mardi à 21h10.

C’est l’un des derniers monstres sacrés de la chanson française. Les titres de Michel Polnareff, du «Bal des Laze» en passant par «Lettre à France», font figure de bande-son d’une génération toute entière. Comment cet artiste inclassable a-t-il conquis le cœur de la France ?

Débuts fracassants

Dès son plus jeune âge, Michel Polnareff est à bonne école pour entreprendre une carrière dans le monde du spectacle. Sa maman est danseuse et son papa compositeur, notamment pour Édith Piaf et Marcel Mouloudji. À 11 ans, Michel reçoit le premier prix de piano du Conservatoire de Paris.

Surdoué, l’artiste se fait rapidement connaître du grand public. En 1966, il a à peine 22 ans lorsqu’il triomphe avec son premier titre, «La Poupée qui fait non». Suivront «Love Me, Please Love Me» ou «On ira tous au paradis», entre autres.

Les années 1970 sont tout aussi fastueuses. Pour son premier Olympia, en tant que tête d’affiche, il prend tout le monde de court en partageant la scène avec des automates. L’année suivante, il adopte un look qui deviendra sa signature : lunettes blanches (qui cachent en réalité une vue extrêmement fragile), chevelure décolorée et pantalons moulants. Polnareff devient une icône.

En enfer

Si le succès est rapidement au rendez-vous, les problèmes le sont aussi. De retour de tournée, en 1973, l’artiste découvre qu’il a été escroqué de plusieurs millions de francs par son homme de confiance. Ruiné et redevable d’une énorme dette fiscale, il perd sa maman la même année.

Déjà sujet à la dépression, Michel Polnareff sombre à nouveau et s’exile aux États-Unis. En 1977, il raconte son mal du pays dans l’inoubliable «Lettre à France» et revient dans l’Hexagone, l’année d’après, pour régler ses problèmes judiciaires.

«Il renoue avec la France en 1981 en sortant l’album très apprécié, « Bulle »», relate Voici. «Il refait parler de lui en 1995 avec un grand concert organisé à Los Angeles dans la salle mythique du Roxy. Le début des années 2000 est plutôt calme. En 2007, Michel Polnareff est de retour sur la scène française et retrouve le succès. Après plusieurs années sans sortir de nouveaux titres, il dévoile son nouveau titre « L’Homme en rouge », en décembre 2015.»

Polnareff chante Polnareff

De son propre aveu, à chacune de ses tournées, Michel Polnareff imagine qu’il s’agit de la dernière. Après une embolie pulmonaire, qui a failli l’emporter en 2016, il est bien décidé à retrouver son public à l’occasion d’une série de concerts annoncée pour l’été 2023.

Lors de la soirée événement diffusée mardi soir, l’artiste nous proposera un avant-goût de son grand retour, avec des procédés pour le moins originaux, notamment «des interprétations inattendues et innovantes grâce à l’utilisation du « deepfake sur hologramme »», détaille France 2. «L’artiste légendaire interprétera des duos avec lui-même en voyageant dans le temps : 1968 pour « Le Bal des Laze » ou 1989 pour « Goodbye Marylou ».»

Cet article est paru dans le Télépro du 1/12/2022

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