Michel Lecomte : «J’ai commenté mon dernier match au Brésil»
La Coupe du Monde s’achève sur une note positive sur la RTBF, avec un nouveau record d’audience pour une finale de la compétion. Un bilan que dresse Michel Lecomte, le directeur des sports sur la chaîne publique.
Tout d’abord, le chiffre du jour : 1.154.524 téléspectateurs (pour une part de marché de 64 %) devant la finale Allemagne/Argentine, dimanche soir sur La Une. Un record pour l’apothéose d’une Coupe du Monde, et un score qui résume l’engouement des Belges pour la compétition footballistique. Que ce soit pour des matches avec nos Diables ou des rencontres neutres.
«Les gens avaient faim»
«Mon bilan est extrêmement positif», explique Michel Lecomte. «On ne reverra sans doute plus des audiences pareilles pour les matchs des Belges avant l’Euro 2016». Ce qui a contribué au succès, c’est le fait que les Diables Rouges, versés dans le groupe H, ont commencé leur compétition après toutes les autres équipes. «Les gens avaient faim !», confirme Michel Lecomte. «Et cet effet d’attente a apporté un « sucre »».
Le bilan est excellent aussi pour tous les autres matches. «Quand on voit les courbes, on était systématiquement au-dessus des JT».
Décalage horaire favorable
Le patron des sports reconnaît que sur ce coup-là, la Fifa a un peu privilégié les télés européennes. «Les matches étaient programmés à des bonnes heures, même si ce n’était pas en prime-time», explique-t-il. «Et on a eu de la chance. La programmation à 18h et 22h était impensable au départ avec le décalage horaire. Au Brésil, la population devait interrompre sa journée pour voir les matches qui se passaient en début d’après-midi, alors que nous avions des créneaux confortables. C’est la puissance qu’à l’Europe, mais on verra comment les choses vont s’arranger, dans quatre ans, pour la Coupe du Monde en Russie, où ils sont en avance sur notre fuseau. Pour certaines villes, il y aura trois heures de décalage…»
Dès septembre, La Une se met aux couleurs des Diables
Des succès et des records auxquels le directeur ne s’attendait pas du tout. «Je ne pouvais pas imaginer que l’on puisse monter à ce point», raconte-t-il. «J’avais juste le sentiment qu’on irait très haut. Par contre, j’avais imaginé le succès des écrans géants, avec parfois entre 400.000 et 500.000 spectateurs (en plus des audiences TV !) rien que pour la partie francophone. Aujourd’hui, le football est typiquement un produit que l’on a envie de voir avec des amis. On ne regarde plus un match seul devant son écran, on veut partager l’émotion».
Et la RTBF s’apprête à remettre le couvert dès la rentrée, avec les qualifications pour l’Euro 2016. «On va construire quelque chose autour des directs des matches par des séquences qui vont vraiment donner une « couleur » Diables dans nos magazines. On va voir si l’engouement sera toujours là. En tout cas, notre antenne est déjà largement colorée avec les remerciements pour le parcours des Diables au Brésil. Mais il faut continuer à nourrir ce « produit »».
Ce n’est qu’un au revoir
Pour le journaliste sportif, ce Mondial au Brésil avait une saveur toute particulière aussi, puisqu’il a commenté son tout dernier match dans le prestigieux Stade du Maracanã à Rio de Janeiro. «Le lieu était magique, donc la sensation était particulière, même si c’était déjà dans ma tête depuis longtemps…», concède-t-il. «Ici, je l’ai fait pour dépanner. Les déplacements dans un pays aussi vaste que le Brésil posaient problème, et il était impossible de mettre des commentateurs partout., Comme j’étais sur place à Rio pour gérer le Fifa Max (banque d’images de la Fifa achetées par les chaînes publiques belges et néerlandaises pour alimenter les magazines), j’ai repris le micro pour quelques matches. Il n’était pas question que je revienne aux commentaires, et pour l’Euro 2016, en France, le problème de la distance ne se posera plus. La jeune génération sera prête pour la relève. Il sera donc logique qu’elle se prête à l’exercice… »
Et «La Tribune» ?
Michel Lecomte ne rangera le micro dans «La Tribune», par contre. Sauf grosse surprise, le duo avec Benjamin Deceuninck devrait être reconduit. Le talk foot du lundi soir va pourtant revoir sa formule. C’est la conséquence du nouveau contrat de 3 ans qui lie la RTBF avec la Pro League. Mais le directeur des sports va prendre un peu de recul et quelques jours de repos avant de plancher sur les changements du magazine de La Deux, qui reviendra en septembre.
Pierre Bertinchamps
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