Mentissa («Eurosong 2025» sur VRT 1) : «Je suis au même point que les autres candidats !»

Mentissa participe à la sélection belge pour l’Eurovision, "Eurosong 2025" sur la VRT. © VRT
Pierre Bertinchamps
Pierre Bertinchamps Journaliste

La star de la chanson francophone va tenter de séduire le public de la VRT pour l’Eurovision.

Après le parcours réussi de Slimane à l’Eurovision l’an dernier pour la France, proposer Mentissa pour défendre la Belgique à Bâle est un scénario qui peut tenir la route. La chanteuse originaire de Denderleeuw, en Flandre orientale, est déjà populaire au-delà de nos frontières et la scène ne lui fait pas peur.

Côté face, passer par une sélection nationale est une prise de risque, d’autant que le public flamand connaît moins les tubes de Mentissa. Qu’à cela ne tienne, l’interprète d’«Et Bam !» relève le défi. Le talent et la chanson feront le reste…

Vous avez participé à trois versions de «The Voice» (en Flandre, aux Pays-Bas et en France). Vous n’avez pas eu votre dose de concours et de télécrochets ?

La question est intéressante… (rires) En réalité, les concours, ce n’est pas ce que j’aime le plus : c’est un exercice très stressant. Mais ce qui me plait, c’est d’être sur scène avec de l’adrénaline en plus. «The Voice» ou l’Eurovision, ce sont de bons tremplins, et c’est l’occasion de se retrouver avec d’autres chanteurs sur la même scène. C’est ce que j’aime dans ce concept. La compétition, c’est moins mon truc…

Une idée lointaine…

Le parcours de Slimane, à Malmö vous a motivée à participer à «Eurosong» pour peut-être aller à l’Eurovision ?

Ce qu’il a fait est incroyable ! Je suis l’Eurovision – comme je suis «The Voice» – depuis longtemps. Représenter mon pays un jour était une idée lointaine qui me plaisait beaucoup. Il y a deux ans, quand je débutais dans ce métier et que j’étais très occupée sur mon premier album, l’Eurovision me parlait un peu moins. C’était trop tôt, et j’étais sous pression mentalement dans ce nouveau métier que j’apprenais. Là, j’aurais décliné la proposition… Je n’avais pas les épaules pour m’y aventurer. Aujourd’hui, c’est le bon timing. Quand on m’a proposé l’idée, ça m’intéressait. Je venais de terminer ma première tournée. Je vais commencer à écrire mon deuxième album, mais j’ai de la place dans mon emploi du temps pour me consacrer à l’Eurovision. Et cette fois, le mental est là.

Votre nom avait déjà circulé pour représenter la Belgique…

En effet… Mais je ne sais pas comment ça se fait parce que je n’avais fait aucune démarche en ce sens. On m’en a parlé aussi pour la France. Il n’y a rien eu d’officiel, mais on l’évoquait en inteview. Là, c’est la bonne. (Rires)

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Quel est le message du titre «Désolée» ?

J’y parle de la confiance en soi et de réussir à se libérer du regard des autres. Il faut oser être soi-même, et ne plus s’excuser de qui on est. Parfois, on a peur d’être jugé ou moqué.

Par rapport à ce que vous avez proposé jusqu’ici, la chanson est plus pop. C’est pour conquérir le public de l’Eurovision ?

Je ne sais pas vous dire si elle est réellement formatée pour l’Eurovision. Par contre, c’est vrai que c’est très pop. Dans mon premier album, il y a une chanson où je montre que je peux aussi aller sur ce registre, mais ce n’est pas mon profil artistique. Dans le deuxième album, je compte m’amuser et oser être ce que je suis. «Désolée» annonce mon positionnement par rapport à moi et la musique. Je veux faire ce dont j’envie. Quand on commence comme artiste, on se pose plein de questions, on apprend,… Il y a aussi les radios qu’il faut convaincre. On pense plus à ces choses-là qu’à soi. Ici, avec Vianney (qui a également composé «Désolée», NDLR), on s’est amusés. C’est un titre dansant qui a pour but de rendre heureux celui qui l’écoute. C’est un lâcher-prise des choses qui peuvent nous emprisonner l’esprit.

La VRT séduite par un titre en français

Comment avez-vous convaincu Vianney de travailler «pour l’Eurovision» ?

Il n’a pas été convaincu, parce qu’au départ, cette chanson n’a pas été écrite pour participer à l’Eurovision. On l’a faite dans le cadre d’une session d’écriture où on a créé de la musique, tout simplement. C’est après qu’est venue l’idée de participer. J’avais déjà des titres que j’avais écrit spécifiquement pour la compétition, et on s’est dit qu’on enverrait aussi « Désolée », parce qu’elle est très différente. Je crois au destin, et je me suis dit «pourquoi pas ?». Ça n’a pas loupé, c’est celle-là qui a été retenue. Les personnes d’Eurosong m’ont dit qu’elle avait un petit truc en plus…Vianney ne l’a pas faite dans l’optique de participer à l’Eurovision.

© VRT

Vous tentez votre chance à «Eurosong» avec une titre en français. Comment allez-vous convaincre le public flamand ?

Je me suis posée la question si ce n’était pas un risque de chanter en français à «Eurosong» sur la VRT. J’aime bien le challenge… Pour une raison que j’ignore, c’est cette chanson qui a été prise pour la sélection, et qu’on a voulu – en commun accord avec la VRT – défendre. Je leur ai demandé si chanter en français ne serait pas un souci, et la VRT a dit que du contraire. Si la VRT ne voit pas de problème, je n’en vois pas non plus. Pour moi, à «Eurosong» comme à l’Eurovision, ce qui compte, c’est la chanson. Si les gens aiment un titre, ils la soutiendront, peu importe la langue.

La concurrence va être rude, samedi soir ?

Ce n’est pas gagné d’avance ! Il y a du talent et du niveau. Ça chante de dingue ! Chaque candidat a une proposition artistique qui tient la route. Nous avons chacun notre style, et c’est très sain dans un concours.

Quel souvenir de l’Eurovision vous a le plus marquée ?

C’est Loïc Nottet («Rhythm Inside» en 2015, NDLR). J’avais aimé la chanson, la danse et la mise en scène. On le connaissait déjà un peu grâce à « The Voice Belgique », mais quand je l’ai vu sur la scène de l’Eurovision, j’ai compris que ce serait un grand artiste.

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«The Voice» est un vrai tremplin ?

C’est un «possible» tremplin. «The Voice» a permis que ma vie bascule et qu’elle change. Il y a aussi les rencontres que l’on fait grâce à l’émission ou après le passage à la télé. Mais il ne faut pas y aller pour tout miser. Je fais le parallèle avec l’Eurovision : je n’y vais pas avec trop d’attentes. Je vais vivre quelque chose, si ça va jusqu’au bout, tant mieux, et si pas, j’aurais quand même vécu ce que j’étais censée vivre.

Est-ce que de l’autre côté de la frontière linguistique, votre popularité est la même qu’en francophonie ?

Non. Nous ne sommes pas du tout au même stade qu’en France ou en Belgique francophone, et c’est ce qui est intéressant. À «Eurosong», je serai au même niveau que tous les autres candidats. Durant l’été 2023, le titre «Mamma Mia» a commencé à passer sur les radios flamandes, et j’ai commencé à faire de la promo dans les médias. Quand les gens ont compris que j’étais flamande, ça a aidé à m’ouvrir quelques portes, et j’ai continué à faire parler de moi. M’exprimer en néerlandais a clairement été un avantage.

Entretien : Pierre Bertinchamps

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