MédiaSambre va lancer des ponts entre la RTBF et Télésambre

MédiaSambre va lancer des ponts entre la RTBF et Télésambre
Julien Vandevenne
Julien Vandevenne Rédacteur en chef adjoint

Ce mercredi 11 février, la première pierre du nouveau bâtiment de la RTBF à Charleroi a été posée. Pour la première fois, il abritera aussi une télévision locale.

Le pôle média de Charleroi voit enfin le bout du tunnel. Entre les reports de sa construction (il avait été annoncé au même moment que MédiaRives à Liège) et l’accueil peu enthousiaste du personnel de Télésambre, à l’époque, le projet piétinait au point qu’on n’y croyait plus.

Mais un coup d’accélérateur vient d’être lancé. Dans 24 mois, MédiaSambre sera inauguré. Nouveau studio info pour VivaCité et Télésambre, et (enfin) un studio physique pour la RTBF Charleroi, en complément de celui virtuel, à Marcinelle.

Inspiration liégeoise

Le bâtiment aura des allures d’un gros cube en verre, un peu comme à Liège. Une construction moderne (et basse énergie) avec une façade vitrée pour que les Carolos puissent voir ce qui s’y passe. MédiaSambre doit être une sorte de vitrine de de l’audiovisuel et du numérique à Charleroi.

«Le projet sort de l’ombre par la pose de cette première pierre», explique Jean-Paul Philippot, administrateur général de la RTBF. «Nous serons dans 24 mois dans un bâtiment commun avec un outil numérique et collaboratif qui va permettre aux deux télévisions de se renforcer».

«Au bénéfice des Carolorégiens»

En 2010, les syndicats des deux chaînes avaient des craintes pour leur avenir. La RTBF voyait la menace d’une concurrence sociale déloyale avec des journalistes de Télésambre moins chers que les siens. Et de son côté, à Télésambre, on ne voulait pas devenir «les petits Chinois» de la RTBF.

«La ligne éditoriale est la volonté d’une équipe, mais elle repose aussi sur la cible du média et sur des moments différents de la journée. Il n’y aura pas de changements et chacun restera indépendant», rassure Philippot. «La capacité sera par contre renforcée notamment par l’échange de l’information qui va nous permettre d’être plus pertinents dans notre ligne et dans nos spécificités. Plus rapides et plus créatifs. Ce sera au bénéfice des Carolorégiens.»

Locaux et moyens communs

L’autre colocataire des lieux, Télésambre est aussi enthousiaste. MédiaSambre va d’une part moderniser la télévision locale qui avait tendance à stagner, ces dernières années. Et d’autre part ouvrir d’autres horizons. «Ce projet est avant tout un rapprochement technologique», précise Muriel Evrard, directrice du développement à Télésambre. VivaCité et Télésambre vont disposer d’un «studio talk» qui sera modulable, le matin pour «Charleroi Matin» (le décrochage de VivaCité), le midi et le soir pour le JT de Télésambre à 18 heures, et probablement aussi à 12h30 comme sur Télé-Bruxelles et RTC à Liège. Une inspiration de ce qui se fait chez BFM, en France.

Coup de jeune

Un autre studio, au rez-de-chaussée, servira à la fois à la RTBF et à Télésambre pour la production de magazines. Là, les nouvelles installations vont permettre à la télévision carolo d’enrichir sa grille. «Certains magazines pourront toujours se faire sur le plateau du JT, et nous pourrons disposer du studio commun avec la RTBF», souligne Muriel Evrard.

Pour le téléspectateur, c’est en 2017 que les choses vont vraiment bouger à Télésambre. «Parallèlement au projet immobilier, nous sommes en train de repenser le concept Télésambre. Une modernisation de l’antenne, des nouveaux programmes, etc…», ajoute la directrice. «Nous avions le projet de changer le décor du JT (ndlr : qui date de 2008), mais ce serait du gaspillage de faire une telle dépense alors que dans deux ans, on déménage».

Cela dit, des petits aménagements ne sont pas à exclure, histoire de rafraîchir un peu l’antenne. «On ne va pas rester deux ans sans rien faire ! On a trop d’idées et envie de bouger. Plein de choses vont se mettre en place petit à petit, mais toujours dans l’optique de l’aboutissement du projet MédiaSambre», conclut Muriel Evrard.

Et dans les autres provinces ?

Ce rapprochement à Charleroi est un premier pas vers un plus large plan de mise en commun des moyens techniques et des forces vives entre les deux services publics audiovisuels de la Fédération Wallonie-Bruxelles, à savoir la RTBF et les Télévisions Locales.

Dans la province de Luxembourg, VivaCité va rejoindre TV Lux à Libramont Et à Reyers, Télé-Bruxelles fera partie du grand pôle média à Schaerbeek (avec aussi l’agence Belga et des écoles de communication) prévu vers 2022.

Pour Liège, Namur et Mons où la RTBF cohabite avec une télévision de proximité, il n’y a rien dans les cartons, actuellement. Le spectre de la fusion, un temps évoqué, n’est plus à l’ordre du jour. «Ça ne fait pas partie de nos intentions, et en termes de stratégie et pertinence, ce serait une grossière erreur», insiste Jean-Paul Philippot.

Le JT de Télésambre, tout beau, tout neuf, depuis MédiaSambre sera à découvrir sur les petits écrans, en septembre 2017.

Pierre Bertinchamps

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici