Mathieu Kassovitz : «Boxer, c’est comme vivre, on prend des coups !»

Le comédien s’est découvert une vraie passion pour le «noble art» © Club RTL

Mathieu Kassovitz aime les risques. Et il en prend de vrais dans un magistral film de boxe : «Sparring», à voir ce mardi à 22h30 sur Club RTL.

Que Rocky raccroche ses gants : Steve, héros du film «Sparring» (mardi soir sur Club RTL), a fait mieux ! En préparant ce rôle intense, l’acteur-réalisateur de 53 ans s’est découvert une vraie passion pour la boxe. Il a refusé de faire chorégraphier les matches et a encaissé de réels gnons !

Cogner comme on va à l’usine

Loin des films de boxe que les cinéphiles ont vus jusqu’ici, «Sparring» n’est pas le récit d’un winner, mais d’un père de famille qui, pour arrondir ses fins de mois et vivre libre, joue les sparring-partners. Ces derniers servent de punching-balls vivants pour permettre à de vrais champions de s’entraîner.

«C’est un ouvrier du ring», explique Mathieu Kassovitz. «Steve travaille les week-ends, par amour de la boxe. Pour payer le loyer. Ce mec prend et donne des coups comme s’il allait à l’usine.»

Cet aspect rude dévoile les coulisses du «noble art» et ses contreparties. Comme l’a souhaité le réalisateur, Samuel Jouy : «Il ne s’agit pas d’un film de boxe, mais d’un film sur un boxeur : l’avant-match, l’après-match, la solitude du combattant, ses états d’âme, pourquoi et comment il se lève chaque matin.»

Un point de vue poignant qui a touché Mathieu Kassovitz : «On rend hommage à ces boxeurs qu’on ne voit jamais, ces êtres humbles. Leur sport ne leur permet pas de mentir, ni à eux-mêmes ni à l’adversaire.»

Flipper ou foncer

Afin d’honorer cette authenticité, le cinéaste a mis un vrai boxeur, Souleymane M’Baye, en face de l’acteur ! «Souley» a été champion du Monde de boxe anglaise des super légers, avec 47 combats victorieux et seulement quatre défaites. De quoi faire trembler Mathieu.

«Des potes me charriaient : «Tu vas ch… dans ton froc»», a-t-il confié au JDD. «Alors je me suis dit : «Soit tu flippes comme un lycéen avant le bac, soit tu es content d’être là parce que tu as bossé trois mois pour ça.»»

Le comédien en quête de vérité a été aidé par le boxeur. «Je craignais de me casser le nez. Souley m’a dit : «Si tu restes en ligne sans bouger, oui. Mais le but n’est pas d’être une cible, c’est d’éviter les coups et les remettre. Pour ça, il faut faire comme Ali, danser tel un papillon et piquer comme une abeille».»

Tuméfié (ses blessures à l’écran ne sont pas des trucages) et transformé par ce tournage, celui que son entourage a baptisé «Papa Kasso» a voulu prolonger l’expérience. Et est devenu boxeur amateur ! Il a disputé son premier combat au Casino de Deauville en 2017, contre un autre novice : «Je me suis bien amusé. Je redoutais de prendre un KO, de ne pas pouvoir finir parce que je n’avais pas assez de cardio ou de me faire humilier. Mais même si ça s’est terminé sur un match nul, je crois que j’ai fait mon boulot !»

Fier d’être sorti de sa zone de confort, l’acteur a déclaré à L’Équipe : «Ce sport est fascinant. C’est la vie : tu tombes, tu te relèves, tu recommences. La résilience de la nature humaine est magnifique !»

Cet article est paru dans le magazine Télépro du 10/12/2020

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici