Marylène Bergmann : «Wouaw, j’ai fait tout ça pendant 42 ans !?»

Marylène Bergmann : «Wouaw, j’ai fait tout ça pendant 42 ans !?»
Pierre Bertinchamps
Pierre Bertinchamps Journaliste

L’ex-speakerine de RTL tourne une page de quatre décennies de sa vie à la télévision. Dernière rencontre avant le départ à la pension…

Le samedi 24 septembre 1977, un nouveau visage faisait son apparition sur Télé-Luxembourg. Une jeune fille de Verdun qui avait été élue Miss Lorraine deux ans plus tôt. Marylène Bergmann enchaînera les programmes sur Télé-Luxembourg, RTL-Télévision, RTL TV, RTL9, RTL-TVI et elle a failli avoir une émission sur la RTBF.

Elle termine sa carrière télévisuelle, ce lundi 6 mai 2019 avec un dernier numéro de «C’est notre histoire», un programme sur le patrimoine et l’histoire de la Lorraine, sur la télévision régionale ViàMirabelle. En presque 42 ans à la télé, Marylène aura été speakerine, animatrice, commentatrice de l’Eurovision, journaliste (et aux commandes du JT lorrain), intervieweuse et productrice.

Souvent plébiscitée par le public belge même après avoir quitté nos écrans, Marylène restera certainement encore longtemps dans le cœur des téléspectateurs.

C’est votre choix de mettre un terme à votre carrière à la télé ?

C’est vrai que dans les médias, on a tendance à vouloir continuer après son départ à la retraite. J’ai saisi l’opportunité à partir du moment où la loi me le permettait, en France. J’aspire à une vie plus calme, après 42 années de télé. Un fameux bail… C’était une vie trépidante, très riche et intense.

Comment qualifiez-vous la fidélité du public durant 42 ans ?

Incroyable ! Je ne l’aurais jamais imaginée aussi forte et aussi durable. Elle me touche énormément.

Vous allez rester présente sur les réseaux sociaux ?

C’est un vecteur formidable. On dit du mal de Facebook, mais ça dépend comment on s’en sert. J’en prends le meilleur, et je partage ce que j’ai envie de donner.

Reportage de ViàMirabelle (télévision lorraine) sur la toute dernière émission de Marylène Bergmann.

Entretien : Pierre Bertinchamps

Et les speakerines ?

RTL-TVI est la seule chaîne qui les emploie encore. Je n’ai pas d’avis tranché sur la question. Les gens les aiment toujours même si le métier a changé. Pour moi, ça a été une expérience fabuleuse, et toute ma notoriété est partie de là. On faisait vraiment partie de la famille.

Il y a quelques mois, vous avez révélé votre spiritualité, ce n’était pas osé ?

C’est vrai, j’ai osé… Je ne fais pas de prosélytisme, mais si on m’en parle je réponds. J’ai parlé des visites que je faisais à Banneux et à Beauraing. Ce sont des lieux où je me sens bien. Je ne vois pas pourquoi je cacherais le fait que je sois croyante.  Je n’incite personne, mais si je peux le partager, pourquoi pas ?

Comment qualifiez-vous la fidélité du public durant 42 ans ?

Incroyable ! Je ne l’aurais jamais imaginée aussi forte et aussi durable. Elle me touche énormément.

Vous allez rester présente sur les réseaux sociaux ?

C’est un vecteur formidable. On dit du mal de Facebook, mais ça dépend comment on s’en sert. J’en prends le meilleur, et je partage ce que j’ai envie de donner.

Reportage de ViàMirabelle (télévision lorraine) sur la toute dernière émission de Marylène Bergmann.

Entretien : Pierre Bertinchamps

Que pensez-vous de l’évolution de la télé ?

Il n’y a ni bien, ni mal. La télé de 2019 est différente de celle des années 80, déjà de par le nombre de chaînes sur le marché. C’est presque banal de passer à la télé. Le métier a aussi gagné beaucoup en performance, en technique, et l’internet a tout changé. Je me souviens ne fut-ce que des décors sur Télé-Luxembourg. C’était du bois, et fait avec «trois francs six sous» mais avec un grand cœur et la passion de tous les gens qui composaient cette équipe. J’ai une tendresse particulière pour ces années-là. On avait peu de moyens, mais plein d’idées et de l’enthousiasme à revendre. La professionnalisation d’aujourd’hui s’est faite au détriment de l’aspect émotionnel. On est tombé dans le racoleur, et ça manque parfois d’éthique pour faire place au buzz à tout prix. Nous avons été éduqués par Jacques Navadic en ayant un immense respect du téléspectateur. Si on se trompait, on devait s’excuser, et la tenue vestimentaire était importante, avec de la rigueur. On devait séduire le public mais sans être vulgaire.

Et les speakerines ?

RTL-TVI est la seule chaîne qui les emploie encore. Je n’ai pas d’avis tranché sur la question. Les gens les aiment toujours même si le métier a changé. Pour moi, ça a été une expérience fabuleuse, et toute ma notoriété est partie de là. On faisait vraiment partie de la famille.

Il y a quelques mois, vous avez révélé votre spiritualité, ce n’était pas osé ?

C’est vrai, j’ai osé… Je ne fais pas de prosélytisme, mais si on m’en parle je réponds. J’ai parlé des visites que je faisais à Banneux et à Beauraing. Ce sont des lieux où je me sens bien. Je ne vois pas pourquoi je cacherais le fait que je sois croyante.  Je n’incite personne, mais si je peux le partager, pourquoi pas ?

Comment qualifiez-vous la fidélité du public durant 42 ans ?

Incroyable ! Je ne l’aurais jamais imaginée aussi forte et aussi durable. Elle me touche énormément.

Vous allez rester présente sur les réseaux sociaux ?

C’est un vecteur formidable. On dit du mal de Facebook, mais ça dépend comment on s’en sert. J’en prends le meilleur, et je partage ce que j’ai envie de donner.

Reportage de ViàMirabelle (télévision lorraine) sur la toute dernière émission de Marylène Bergmann.

Entretien : Pierre Bertinchamps

S’il ne fallait ne retirer qu’une seule émission ?

Tout a été complémentaire, mais celle dont je suis le plus fière, parce que c’est celle qui est la plus aboutie de ma carrière, c’est que je fais en ce moment : «C’est notre histoire». Une mensuelle sur l’histoire et le patrimoine de la région, où je reçois des invités. Comme avant, toujours sur ViàMirabelle, j’avais aussi lancé un programme d’entretiens intimistes, «De vous à moi». Ce sont des émissions que j’ai pu gérer de A à Z, ce qui n’a pas toujours été le cas dans ma carrière. Ici, j’en étais entièrement responsable, et j’ai eu carte blanche pour les sujets et les invités. C’était réellement jouissif. Je me suis prouvé à moi-même pas mal de choses.

Il y a certaines émissions qui vous ont fait envie ?

Comme je vous ai dit, j’ai un peu fait le tour ! (rires) Je ne vois pas ce qui me manquerait.

Que pensez-vous de l’évolution de la télé ?

Il n’y a ni bien, ni mal. La télé de 2019 est différente de celle des années 80, déjà de par le nombre de chaînes sur le marché. C’est presque banal de passer à la télé. Le métier a aussi gagné beaucoup en performance, en technique, et l’internet a tout changé. Je me souviens ne fut-ce que des décors sur Télé-Luxembourg. C’était du bois, et fait avec «trois francs six sous» mais avec un grand cœur et la passion de tous les gens qui composaient cette équipe. J’ai une tendresse particulière pour ces années-là. On avait peu de moyens, mais plein d’idées et de l’enthousiasme à revendre. La professionnalisation d’aujourd’hui s’est faite au détriment de l’aspect émotionnel. On est tombé dans le racoleur, et ça manque parfois d’éthique pour faire place au buzz à tout prix. Nous avons été éduqués par Jacques Navadic en ayant un immense respect du téléspectateur. Si on se trompait, on devait s’excuser, et la tenue vestimentaire était importante, avec de la rigueur. On devait séduire le public mais sans être vulgaire.

Et les speakerines ?

RTL-TVI est la seule chaîne qui les emploie encore. Je n’ai pas d’avis tranché sur la question. Les gens les aiment toujours même si le métier a changé. Pour moi, ça a été une expérience fabuleuse, et toute ma notoriété est partie de là. On faisait vraiment partie de la famille.

Il y a quelques mois, vous avez révélé votre spiritualité, ce n’était pas osé ?

C’est vrai, j’ai osé… Je ne fais pas de prosélytisme, mais si on m’en parle je réponds. J’ai parlé des visites que je faisais à Banneux et à Beauraing. Ce sont des lieux où je me sens bien. Je ne vois pas pourquoi je cacherais le fait que je sois croyante.  Je n’incite personne, mais si je peux le partager, pourquoi pas ?

Comment qualifiez-vous la fidélité du public durant 42 ans ?

Incroyable ! Je ne l’aurais jamais imaginée aussi forte et aussi durable. Elle me touche énormément.

Vous allez rester présente sur les réseaux sociaux ?

C’est un vecteur formidable. On dit du mal de Facebook, mais ça dépend comment on s’en sert. J’en prends le meilleur, et je partage ce que j’ai envie de donner.

Reportage de ViàMirabelle (télévision lorraine) sur la toute dernière émission de Marylène Bergmann.

Entretien : Pierre Bertinchamps

Vous pensez écrire un livre sur ces quatre décennies de télé ?

Ça ne me tente pas de faire une sorte de biographie. Si j’ai envie d’écrire, ce sera autre chose. Dans un roman, on met toujours une partie de ce que l’on a vécu… mais pas sous forme d’un livre de souvenirs. Là, il me reste à trouver la bonne idée d’un livre intéressant.

On le sait moins, mais en tant que présentatrice du «40 Minutes» (l’équivalent du «19 Heures» sur RTL9, NDLR) vous avez fait le tour du monde, …

J’ai fait des éditions spéciales notamment juste après la guerre dans le Golfe, mais je n’étais pas dans le conflit. J’ai fait le même genre d’exercice avant la chute du Rideau de fer dans l’Oural, en URSS et à New-York pour les élections présidentielles, c’était pour Clinton en 1992… J’ai dû pas mal travailler quand on m’a proposé de présenter le JT, j’ai basculé dans un monde de rigueur avec encore plus de stress. Je n’avais pas droit à l’erreur, d’autant que je ne sortais pas d’une école de journalisme. J’ai appris au contact des journalistes qui m’entouraient. Certains étaient bienveillants, d’autres moins parce qu’ils pensaient que je n’étais pas légitime.

S’il ne fallait ne retirer qu’une seule émission ?

Tout a été complémentaire, mais celle dont je suis le plus fière, parce que c’est celle qui est la plus aboutie de ma carrière, c’est que je fais en ce moment : «C’est notre histoire». Une mensuelle sur l’histoire et le patrimoine de la région, où je reçois des invités. Comme avant, toujours sur ViàMirabelle, j’avais aussi lancé un programme d’entretiens intimistes, «De vous à moi». Ce sont des émissions que j’ai pu gérer de A à Z, ce qui n’a pas toujours été le cas dans ma carrière. Ici, j’en étais entièrement responsable, et j’ai eu carte blanche pour les sujets et les invités. C’était réellement jouissif. Je me suis prouvé à moi-même pas mal de choses.

Il y a certaines émissions qui vous ont fait envie ?

Comme je vous ai dit, j’ai un peu fait le tour ! (rires) Je ne vois pas ce qui me manquerait.

Que pensez-vous de l’évolution de la télé ?

Il n’y a ni bien, ni mal. La télé de 2019 est différente de celle des années 80, déjà de par le nombre de chaînes sur le marché. C’est presque banal de passer à la télé. Le métier a aussi gagné beaucoup en performance, en technique, et l’internet a tout changé. Je me souviens ne fut-ce que des décors sur Télé-Luxembourg. C’était du bois, et fait avec «trois francs six sous» mais avec un grand cœur et la passion de tous les gens qui composaient cette équipe. J’ai une tendresse particulière pour ces années-là. On avait peu de moyens, mais plein d’idées et de l’enthousiasme à revendre. La professionnalisation d’aujourd’hui s’est faite au détriment de l’aspect émotionnel. On est tombé dans le racoleur, et ça manque parfois d’éthique pour faire place au buzz à tout prix. Nous avons été éduqués par Jacques Navadic en ayant un immense respect du téléspectateur. Si on se trompait, on devait s’excuser, et la tenue vestimentaire était importante, avec de la rigueur. On devait séduire le public mais sans être vulgaire.

Et les speakerines ?

RTL-TVI est la seule chaîne qui les emploie encore. Je n’ai pas d’avis tranché sur la question. Les gens les aiment toujours même si le métier a changé. Pour moi, ça a été une expérience fabuleuse, et toute ma notoriété est partie de là. On faisait vraiment partie de la famille.

Il y a quelques mois, vous avez révélé votre spiritualité, ce n’était pas osé ?

C’est vrai, j’ai osé… Je ne fais pas de prosélytisme, mais si on m’en parle je réponds. J’ai parlé des visites que je faisais à Banneux et à Beauraing. Ce sont des lieux où je me sens bien. Je ne vois pas pourquoi je cacherais le fait que je sois croyante.  Je n’incite personne, mais si je peux le partager, pourquoi pas ?

Comment qualifiez-vous la fidélité du public durant 42 ans ?

Incroyable ! Je ne l’aurais jamais imaginée aussi forte et aussi durable. Elle me touche énormément.

Vous allez rester présente sur les réseaux sociaux ?

C’est un vecteur formidable. On dit du mal de Facebook, mais ça dépend comment on s’en sert. J’en prends le meilleur, et je partage ce que j’ai envie de donner.

Reportage de ViàMirabelle (télévision lorraine) sur la toute dernière émission de Marylène Bergmann.

Entretien : Pierre Bertinchamps

Une popularité facile à vivre ?

Oui. Même si parfois, on ne pouvait pas aller faire un tour en ville ou lors des événements, on devait avoir un cordon de sécurité. Les gens étaient toujours bienveillants. Il n’y avait pas de danger potentiel mais la masse pouvait faire un peu peur. Aujourd’hui, la télé a changé et la popularité s’est banalisée. Dans les années 80, c’était incroyable, sans être quelque chose que je redoutais. C’était plutôt une grande vague d’amour du public, le lien a perduré, et ça m’enchante.

Cet amour du public ne va pas vous manquer ?

En Belgique, les téléspectateurs me reconnaissent encore, ils me demandent des photos et viennent me faire la bise. Je ne pense pas que je vais être facilement oubliée. Quand on a marqué quatre décennies de télévision, on laisse un empreinte dans la mémoire, l’esprit et le cœur des gens. C’est ce qui est touchant. En 1977, je n’aurais pas imaginé que ce lien serait aussi fort et durable dans le temps.

Vous pensez écrire un livre sur ces quatre décennies de télé ?

Ça ne me tente pas de faire une sorte de biographie. Si j’ai envie d’écrire, ce sera autre chose. Dans un roman, on met toujours une partie de ce que l’on a vécu… mais pas sous forme d’un livre de souvenirs. Là, il me reste à trouver la bonne idée d’un livre intéressant.

On le sait moins, mais en tant que présentatrice du «40 Minutes» (l’équivalent du «19 Heures» sur RTL9, NDLR) vous avez fait le tour du monde, …

J’ai fait des éditions spéciales notamment juste après la guerre dans le Golfe, mais je n’étais pas dans le conflit. J’ai fait le même genre d’exercice avant la chute du Rideau de fer dans l’Oural, en URSS et à New-York pour les élections présidentielles, c’était pour Clinton en 1992… J’ai dû pas mal travailler quand on m’a proposé de présenter le JT, j’ai basculé dans un monde de rigueur avec encore plus de stress. Je n’avais pas droit à l’erreur, d’autant que je ne sortais pas d’une école de journalisme. J’ai appris au contact des journalistes qui m’entouraient. Certains étaient bienveillants, d’autres moins parce qu’ils pensaient que je n’étais pas légitime.

S’il ne fallait ne retirer qu’une seule émission ?

Tout a été complémentaire, mais celle dont je suis le plus fière, parce que c’est celle qui est la plus aboutie de ma carrière, c’est que je fais en ce moment : «C’est notre histoire». Une mensuelle sur l’histoire et le patrimoine de la région, où je reçois des invités. Comme avant, toujours sur ViàMirabelle, j’avais aussi lancé un programme d’entretiens intimistes, «De vous à moi». Ce sont des émissions que j’ai pu gérer de A à Z, ce qui n’a pas toujours été le cas dans ma carrière. Ici, j’en étais entièrement responsable, et j’ai eu carte blanche pour les sujets et les invités. C’était réellement jouissif. Je me suis prouvé à moi-même pas mal de choses.

Il y a certaines émissions qui vous ont fait envie ?

Comme je vous ai dit, j’ai un peu fait le tour ! (rires) Je ne vois pas ce qui me manquerait.

Que pensez-vous de l’évolution de la télé ?

Il n’y a ni bien, ni mal. La télé de 2019 est différente de celle des années 80, déjà de par le nombre de chaînes sur le marché. C’est presque banal de passer à la télé. Le métier a aussi gagné beaucoup en performance, en technique, et l’internet a tout changé. Je me souviens ne fut-ce que des décors sur Télé-Luxembourg. C’était du bois, et fait avec «trois francs six sous» mais avec un grand cœur et la passion de tous les gens qui composaient cette équipe. J’ai une tendresse particulière pour ces années-là. On avait peu de moyens, mais plein d’idées et de l’enthousiasme à revendre. La professionnalisation d’aujourd’hui s’est faite au détriment de l’aspect émotionnel. On est tombé dans le racoleur, et ça manque parfois d’éthique pour faire place au buzz à tout prix. Nous avons été éduqués par Jacques Navadic en ayant un immense respect du téléspectateur. Si on se trompait, on devait s’excuser, et la tenue vestimentaire était importante, avec de la rigueur. On devait séduire le public mais sans être vulgaire.

Et les speakerines ?

RTL-TVI est la seule chaîne qui les emploie encore. Je n’ai pas d’avis tranché sur la question. Les gens les aiment toujours même si le métier a changé. Pour moi, ça a été une expérience fabuleuse, et toute ma notoriété est partie de là. On faisait vraiment partie de la famille.

Il y a quelques mois, vous avez révélé votre spiritualité, ce n’était pas osé ?

C’est vrai, j’ai osé… Je ne fais pas de prosélytisme, mais si on m’en parle je réponds. J’ai parlé des visites que je faisais à Banneux et à Beauraing. Ce sont des lieux où je me sens bien. Je ne vois pas pourquoi je cacherais le fait que je sois croyante.  Je n’incite personne, mais si je peux le partager, pourquoi pas ?

Comment qualifiez-vous la fidélité du public durant 42 ans ?

Incroyable ! Je ne l’aurais jamais imaginée aussi forte et aussi durable. Elle me touche énormément.

Vous allez rester présente sur les réseaux sociaux ?

C’est un vecteur formidable. On dit du mal de Facebook, mais ça dépend comment on s’en sert. J’en prends le meilleur, et je partage ce que j’ai envie de donner.

Reportage de ViàMirabelle (télévision lorraine) sur la toute dernière émission de Marylène Bergmann.

Entretien : Pierre Bertinchamps

C’est le côté familial de RTL qui vous a aidé ?

Sur une autre chaîne, ça aurait été plus difficile. J’ai toujours été attachée à ma terre natale, la Lorraine. J’ai eu quelques expériences parisiennes qui n’ont pas été concluantes. Je me sentais physiquement mal à Paris. C’était une vie et univers médiatique où je ne me sentais pas à ma place. Autant j’étais à l’aise au Luxembourg, en Belgique et dans l’Est de la France, je suis très heureuse d’avoir pu faire cette carrière sur ces territoires-là. Je n’ai aucun regret en ce qui concerne la capitale.

D’où vient cette popularité encore chez nous aujourd’hui ?

C’est au public qu’il faut le demander… J’ai travaillé sur une chaîne extrêmement populaire en Belgique, dès la fin des années 70 et 80. J’ai eu la chance de faire partie de cette grande et belle aventure. Une petite chaîne pionnière qui s’imposait avec des émissions novatrices et déjà en interactivité avec le public. On peut citer le Train des jouets qui traversait ces trois pays-là, ou le «Coffre-fort». C’était nouveau tant en Belgique qu’en France. Nous avons été très longtemps leaders. Et aujourd’hui, quand on m’en reparle, on me dit que ce qui plaisait, c’était que j’avais toujours le sourire. J’apportais de la bonne humeur. Les gens aimaient bien ce côté positif en moi.

Une popularité facile à vivre ?

Oui. Même si parfois, on ne pouvait pas aller faire un tour en ville ou lors des événements, on devait avoir un cordon de sécurité. Les gens étaient toujours bienveillants. Il n’y avait pas de danger potentiel mais la masse pouvait faire un peu peur. Aujourd’hui, la télé a changé et la popularité s’est banalisée. Dans les années 80, c’était incroyable, sans être quelque chose que je redoutais. C’était plutôt une grande vague d’amour du public, le lien a perduré, et ça m’enchante.

Cet amour du public ne va pas vous manquer ?

En Belgique, les téléspectateurs me reconnaissent encore, ils me demandent des photos et viennent me faire la bise. Je ne pense pas que je vais être facilement oubliée. Quand on a marqué quatre décennies de télévision, on laisse un empreinte dans la mémoire, l’esprit et le cœur des gens. C’est ce qui est touchant. En 1977, je n’aurais pas imaginé que ce lien serait aussi fort et durable dans le temps.

Vous pensez écrire un livre sur ces quatre décennies de télé ?

Ça ne me tente pas de faire une sorte de biographie. Si j’ai envie d’écrire, ce sera autre chose. Dans un roman, on met toujours une partie de ce que l’on a vécu… mais pas sous forme d’un livre de souvenirs. Là, il me reste à trouver la bonne idée d’un livre intéressant.

On le sait moins, mais en tant que présentatrice du «40 Minutes» (l’équivalent du «19 Heures» sur RTL9, NDLR) vous avez fait le tour du monde, …

J’ai fait des éditions spéciales notamment juste après la guerre dans le Golfe, mais je n’étais pas dans le conflit. J’ai fait le même genre d’exercice avant la chute du Rideau de fer dans l’Oural, en URSS et à New-York pour les élections présidentielles, c’était pour Clinton en 1992… J’ai dû pas mal travailler quand on m’a proposé de présenter le JT, j’ai basculé dans un monde de rigueur avec encore plus de stress. Je n’avais pas droit à l’erreur, d’autant que je ne sortais pas d’une école de journalisme. J’ai appris au contact des journalistes qui m’entouraient. Certains étaient bienveillants, d’autres moins parce qu’ils pensaient que je n’étais pas légitime.

S’il ne fallait ne retirer qu’une seule émission ?

Tout a été complémentaire, mais celle dont je suis le plus fière, parce que c’est celle qui est la plus aboutie de ma carrière, c’est que je fais en ce moment : «C’est notre histoire». Une mensuelle sur l’histoire et le patrimoine de la région, où je reçois des invités. Comme avant, toujours sur ViàMirabelle, j’avais aussi lancé un programme d’entretiens intimistes, «De vous à moi». Ce sont des émissions que j’ai pu gérer de A à Z, ce qui n’a pas toujours été le cas dans ma carrière. Ici, j’en étais entièrement responsable, et j’ai eu carte blanche pour les sujets et les invités. C’était réellement jouissif. Je me suis prouvé à moi-même pas mal de choses.

Il y a certaines émissions qui vous ont fait envie ?

Comme je vous ai dit, j’ai un peu fait le tour ! (rires) Je ne vois pas ce qui me manquerait.

Que pensez-vous de l’évolution de la télé ?

Il n’y a ni bien, ni mal. La télé de 2019 est différente de celle des années 80, déjà de par le nombre de chaînes sur le marché. C’est presque banal de passer à la télé. Le métier a aussi gagné beaucoup en performance, en technique, et l’internet a tout changé. Je me souviens ne fut-ce que des décors sur Télé-Luxembourg. C’était du bois, et fait avec «trois francs six sous» mais avec un grand cœur et la passion de tous les gens qui composaient cette équipe. J’ai une tendresse particulière pour ces années-là. On avait peu de moyens, mais plein d’idées et de l’enthousiasme à revendre. La professionnalisation d’aujourd’hui s’est faite au détriment de l’aspect émotionnel. On est tombé dans le racoleur, et ça manque parfois d’éthique pour faire place au buzz à tout prix. Nous avons été éduqués par Jacques Navadic en ayant un immense respect du téléspectateur. Si on se trompait, on devait s’excuser, et la tenue vestimentaire était importante, avec de la rigueur. On devait séduire le public mais sans être vulgaire.

Et les speakerines ?

RTL-TVI est la seule chaîne qui les emploie encore. Je n’ai pas d’avis tranché sur la question. Les gens les aiment toujours même si le métier a changé. Pour moi, ça a été une expérience fabuleuse, et toute ma notoriété est partie de là. On faisait vraiment partie de la famille.

Il y a quelques mois, vous avez révélé votre spiritualité, ce n’était pas osé ?

C’est vrai, j’ai osé… Je ne fais pas de prosélytisme, mais si on m’en parle je réponds. J’ai parlé des visites que je faisais à Banneux et à Beauraing. Ce sont des lieux où je me sens bien. Je ne vois pas pourquoi je cacherais le fait que je sois croyante.  Je n’incite personne, mais si je peux le partager, pourquoi pas ?

Comment qualifiez-vous la fidélité du public durant 42 ans ?

Incroyable ! Je ne l’aurais jamais imaginée aussi forte et aussi durable. Elle me touche énormément.

Vous allez rester présente sur les réseaux sociaux ?

C’est un vecteur formidable. On dit du mal de Facebook, mais ça dépend comment on s’en sert. J’en prends le meilleur, et je partage ce que j’ai envie de donner.

Reportage de ViàMirabelle (télévision lorraine) sur la toute dernière émission de Marylène Bergmann.

Entretien : Pierre Bertinchamps

Comment expliquez-vous cette longévité à la télévision ?

Je ne sais pas. Et au moment où je m’apprête à tourner la page (l’interview a été réalisée la veille du dernier enregistrement, NDLR), je regarde en arrière et il y a des tas d’émotions qui se bousculent. «Wouaw, j’ai fait ça pendant 42 ans !» Je me souviens de la petite fille qui était très timide et qui se posait plein de questions sur son avenir. Et dont les professeurs disaient qu’elle aurait un gros handicap parce que trop introvertie. C’est un énorme démenti, finalement. Je suis quelqu’un qui a mené beaucoup de combats, et parfois contre moi-même. Je me suis imposée des épreuves difficiles. Prendre la parole en public a toujours été une grande difficulté, mais je voulais réussir à faire quelque chose de ma vie. J’ai été un bon petit soldat, je n’avais qu’un objectif : remplir ma mission.

Vous vous souvenez du samedi 24 septembre 1977 ?

Oh oui… c’était ma première annonce. Un énorme trac. J’ai cru que mon cœur allait sortir de ma poitrine. Mon papa, qui me regardait à la télévision, avait dû l’éteindre parce qu’il voyait que j’étais terrorisée. La première annonce est passée, et ce n’était pas du tout la meilleure, mais au fil de la journée, les techniciens m’ont mis en confiance, et les suivantes se sont affinées.

C’est le côté familial de RTL qui vous a aidé ?

Sur une autre chaîne, ça aurait été plus difficile. J’ai toujours été attachée à ma terre natale, la Lorraine. J’ai eu quelques expériences parisiennes qui n’ont pas été concluantes. Je me sentais physiquement mal à Paris. C’était une vie et univers médiatique où je ne me sentais pas à ma place. Autant j’étais à l’aise au Luxembourg, en Belgique et dans l’Est de la France, je suis très heureuse d’avoir pu faire cette carrière sur ces territoires-là. Je n’ai aucun regret en ce qui concerne la capitale.

D’où vient cette popularité encore chez nous aujourd’hui ?

C’est au public qu’il faut le demander… J’ai travaillé sur une chaîne extrêmement populaire en Belgique, dès la fin des années 70 et 80. J’ai eu la chance de faire partie de cette grande et belle aventure. Une petite chaîne pionnière qui s’imposait avec des émissions novatrices et déjà en interactivité avec le public. On peut citer le Train des jouets qui traversait ces trois pays-là, ou le «Coffre-fort». C’était nouveau tant en Belgique qu’en France. Nous avons été très longtemps leaders. Et aujourd’hui, quand on m’en reparle, on me dit que ce qui plaisait, c’était que j’avais toujours le sourire. J’apportais de la bonne humeur. Les gens aimaient bien ce côté positif en moi.

Une popularité facile à vivre ?

Oui. Même si parfois, on ne pouvait pas aller faire un tour en ville ou lors des événements, on devait avoir un cordon de sécurité. Les gens étaient toujours bienveillants. Il n’y avait pas de danger potentiel mais la masse pouvait faire un peu peur. Aujourd’hui, la télé a changé et la popularité s’est banalisée. Dans les années 80, c’était incroyable, sans être quelque chose que je redoutais. C’était plutôt une grande vague d’amour du public, le lien a perduré, et ça m’enchante.

Cet amour du public ne va pas vous manquer ?

En Belgique, les téléspectateurs me reconnaissent encore, ils me demandent des photos et viennent me faire la bise. Je ne pense pas que je vais être facilement oubliée. Quand on a marqué quatre décennies de télévision, on laisse un empreinte dans la mémoire, l’esprit et le cœur des gens. C’est ce qui est touchant. En 1977, je n’aurais pas imaginé que ce lien serait aussi fort et durable dans le temps.

Vous pensez écrire un livre sur ces quatre décennies de télé ?

Ça ne me tente pas de faire une sorte de biographie. Si j’ai envie d’écrire, ce sera autre chose. Dans un roman, on met toujours une partie de ce que l’on a vécu… mais pas sous forme d’un livre de souvenirs. Là, il me reste à trouver la bonne idée d’un livre intéressant.

On le sait moins, mais en tant que présentatrice du «40 Minutes» (l’équivalent du «19 Heures» sur RTL9, NDLR) vous avez fait le tour du monde, …

J’ai fait des éditions spéciales notamment juste après la guerre dans le Golfe, mais je n’étais pas dans le conflit. J’ai fait le même genre d’exercice avant la chute du Rideau de fer dans l’Oural, en URSS et à New-York pour les élections présidentielles, c’était pour Clinton en 1992… J’ai dû pas mal travailler quand on m’a proposé de présenter le JT, j’ai basculé dans un monde de rigueur avec encore plus de stress. Je n’avais pas droit à l’erreur, d’autant que je ne sortais pas d’une école de journalisme. J’ai appris au contact des journalistes qui m’entouraient. Certains étaient bienveillants, d’autres moins parce qu’ils pensaient que je n’étais pas légitime.

S’il ne fallait ne retirer qu’une seule émission ?

Tout a été complémentaire, mais celle dont je suis le plus fière, parce que c’est celle qui est la plus aboutie de ma carrière, c’est que je fais en ce moment : «C’est notre histoire». Une mensuelle sur l’histoire et le patrimoine de la région, où je reçois des invités. Comme avant, toujours sur ViàMirabelle, j’avais aussi lancé un programme d’entretiens intimistes, «De vous à moi». Ce sont des émissions que j’ai pu gérer de A à Z, ce qui n’a pas toujours été le cas dans ma carrière. Ici, j’en étais entièrement responsable, et j’ai eu carte blanche pour les sujets et les invités. C’était réellement jouissif. Je me suis prouvé à moi-même pas mal de choses.

Il y a certaines émissions qui vous ont fait envie ?

Comme je vous ai dit, j’ai un peu fait le tour ! (rires) Je ne vois pas ce qui me manquerait.

Que pensez-vous de l’évolution de la télé ?

Il n’y a ni bien, ni mal. La télé de 2019 est différente de celle des années 80, déjà de par le nombre de chaînes sur le marché. C’est presque banal de passer à la télé. Le métier a aussi gagné beaucoup en performance, en technique, et l’internet a tout changé. Je me souviens ne fut-ce que des décors sur Télé-Luxembourg. C’était du bois, et fait avec «trois francs six sous» mais avec un grand cœur et la passion de tous les gens qui composaient cette équipe. J’ai une tendresse particulière pour ces années-là. On avait peu de moyens, mais plein d’idées et de l’enthousiasme à revendre. La professionnalisation d’aujourd’hui s’est faite au détriment de l’aspect émotionnel. On est tombé dans le racoleur, et ça manque parfois d’éthique pour faire place au buzz à tout prix. Nous avons été éduqués par Jacques Navadic en ayant un immense respect du téléspectateur. Si on se trompait, on devait s’excuser, et la tenue vestimentaire était importante, avec de la rigueur. On devait séduire le public mais sans être vulgaire.

Et les speakerines ?

RTL-TVI est la seule chaîne qui les emploie encore. Je n’ai pas d’avis tranché sur la question. Les gens les aiment toujours même si le métier a changé. Pour moi, ça a été une expérience fabuleuse, et toute ma notoriété est partie de là. On faisait vraiment partie de la famille.

Il y a quelques mois, vous avez révélé votre spiritualité, ce n’était pas osé ?

C’est vrai, j’ai osé… Je ne fais pas de prosélytisme, mais si on m’en parle je réponds. J’ai parlé des visites que je faisais à Banneux et à Beauraing. Ce sont des lieux où je me sens bien. Je ne vois pas pourquoi je cacherais le fait que je sois croyante.  Je n’incite personne, mais si je peux le partager, pourquoi pas ?

Comment qualifiez-vous la fidélité du public durant 42 ans ?

Incroyable ! Je ne l’aurais jamais imaginée aussi forte et aussi durable. Elle me touche énormément.

Vous allez rester présente sur les réseaux sociaux ?

C’est un vecteur formidable. On dit du mal de Facebook, mais ça dépend comment on s’en sert. J’en prends le meilleur, et je partage ce que j’ai envie de donner.

Reportage de ViàMirabelle (télévision lorraine) sur la toute dernière émission de Marylène Bergmann.

Entretien : Pierre Bertinchamps

Vous ne craignez pas le manque ?

Pas du tout. Je ne suis pas accro au métier, dans cet aspect-là. Il y a tant de choses à expérimenter. J’ai plein d’autres envies, mais avec le stress en moins. Effectivement, j’aurais pu rester, et mon patron à ViàMirabelle me l’a proposé. Je n’ai pas l’air comme ça, mais je suis une grande angoissée, et je me mets la pression tout seule, tout le temps. Je voulais m’extraire et avoir une vie plus saine et plus sereine pour d’autres activités sur le long terme comme l’écriture, la peinture ou visiter des régions qui me sont inconnues.

Comment définiriez-vous cette carrière riche et atypique ?

C’est une carrière extrêment riche et variée qui m’a permis d’explorer toutes les facettes du métier, et je crois qu’il n’y a pas d’exception. De speakerine à animatrice dans tous les registres possibles des émissions pour enfants aux émissions de société et la présentation du JT. J’ai même fait la météo et les commentaires de l’Eurovision… Je me demande s’il y a quelque chose que je n’ai pas fait ? (rires)

Comment expliquez-vous cette longévité à la télévision ?

Je ne sais pas. Et au moment où je m’apprête à tourner la page (l’interview a été réalisée la veille du dernier enregistrement, NDLR), je regarde en arrière et il y a des tas d’émotions qui se bousculent. «Wouaw, j’ai fait ça pendant 42 ans !» Je me souviens de la petite fille qui était très timide et qui se posait plein de questions sur son avenir. Et dont les professeurs disaient qu’elle aurait un gros handicap parce que trop introvertie. C’est un énorme démenti, finalement. Je suis quelqu’un qui a mené beaucoup de combats, et parfois contre moi-même. Je me suis imposée des épreuves difficiles. Prendre la parole en public a toujours été une grande difficulté, mais je voulais réussir à faire quelque chose de ma vie. J’ai été un bon petit soldat, je n’avais qu’un objectif : remplir ma mission.

Vous vous souvenez du samedi 24 septembre 1977 ?

Oh oui… c’était ma première annonce. Un énorme trac. J’ai cru que mon cœur allait sortir de ma poitrine. Mon papa, qui me regardait à la télévision, avait dû l’éteindre parce qu’il voyait que j’étais terrorisée. La première annonce est passée, et ce n’était pas du tout la meilleure, mais au fil de la journée, les techniciens m’ont mis en confiance, et les suivantes se sont affinées.

C’est le côté familial de RTL qui vous a aidé ?

Sur une autre chaîne, ça aurait été plus difficile. J’ai toujours été attachée à ma terre natale, la Lorraine. J’ai eu quelques expériences parisiennes qui n’ont pas été concluantes. Je me sentais physiquement mal à Paris. C’était une vie et univers médiatique où je ne me sentais pas à ma place. Autant j’étais à l’aise au Luxembourg, en Belgique et dans l’Est de la France, je suis très heureuse d’avoir pu faire cette carrière sur ces territoires-là. Je n’ai aucun regret en ce qui concerne la capitale.

D’où vient cette popularité encore chez nous aujourd’hui ?

C’est au public qu’il faut le demander… J’ai travaillé sur une chaîne extrêmement populaire en Belgique, dès la fin des années 70 et 80. J’ai eu la chance de faire partie de cette grande et belle aventure. Une petite chaîne pionnière qui s’imposait avec des émissions novatrices et déjà en interactivité avec le public. On peut citer le Train des jouets qui traversait ces trois pays-là, ou le «Coffre-fort». C’était nouveau tant en Belgique qu’en France. Nous avons été très longtemps leaders. Et aujourd’hui, quand on m’en reparle, on me dit que ce qui plaisait, c’était que j’avais toujours le sourire. J’apportais de la bonne humeur. Les gens aimaient bien ce côté positif en moi.

Une popularité facile à vivre ?

Oui. Même si parfois, on ne pouvait pas aller faire un tour en ville ou lors des événements, on devait avoir un cordon de sécurité. Les gens étaient toujours bienveillants. Il n’y avait pas de danger potentiel mais la masse pouvait faire un peu peur. Aujourd’hui, la télé a changé et la popularité s’est banalisée. Dans les années 80, c’était incroyable, sans être quelque chose que je redoutais. C’était plutôt une grande vague d’amour du public, le lien a perduré, et ça m’enchante.

Cet amour du public ne va pas vous manquer ?

En Belgique, les téléspectateurs me reconnaissent encore, ils me demandent des photos et viennent me faire la bise. Je ne pense pas que je vais être facilement oubliée. Quand on a marqué quatre décennies de télévision, on laisse un empreinte dans la mémoire, l’esprit et le cœur des gens. C’est ce qui est touchant. En 1977, je n’aurais pas imaginé que ce lien serait aussi fort et durable dans le temps.

Vous pensez écrire un livre sur ces quatre décennies de télé ?

Ça ne me tente pas de faire une sorte de biographie. Si j’ai envie d’écrire, ce sera autre chose. Dans un roman, on met toujours une partie de ce que l’on a vécu… mais pas sous forme d’un livre de souvenirs. Là, il me reste à trouver la bonne idée d’un livre intéressant.

On le sait moins, mais en tant que présentatrice du «40 Minutes» (l’équivalent du «19 Heures» sur RTL9, NDLR) vous avez fait le tour du monde, …

J’ai fait des éditions spéciales notamment juste après la guerre dans le Golfe, mais je n’étais pas dans le conflit. J’ai fait le même genre d’exercice avant la chute du Rideau de fer dans l’Oural, en URSS et à New-York pour les élections présidentielles, c’était pour Clinton en 1992… J’ai dû pas mal travailler quand on m’a proposé de présenter le JT, j’ai basculé dans un monde de rigueur avec encore plus de stress. Je n’avais pas droit à l’erreur, d’autant que je ne sortais pas d’une école de journalisme. J’ai appris au contact des journalistes qui m’entouraient. Certains étaient bienveillants, d’autres moins parce qu’ils pensaient que je n’étais pas légitime.

S’il ne fallait ne retirer qu’une seule émission ?

Tout a été complémentaire, mais celle dont je suis le plus fière, parce que c’est celle qui est la plus aboutie de ma carrière, c’est que je fais en ce moment : «C’est notre histoire». Une mensuelle sur l’histoire et le patrimoine de la région, où je reçois des invités. Comme avant, toujours sur ViàMirabelle, j’avais aussi lancé un programme d’entretiens intimistes, «De vous à moi». Ce sont des émissions que j’ai pu gérer de A à Z, ce qui n’a pas toujours été le cas dans ma carrière. Ici, j’en étais entièrement responsable, et j’ai eu carte blanche pour les sujets et les invités. C’était réellement jouissif. Je me suis prouvé à moi-même pas mal de choses.

Il y a certaines émissions qui vous ont fait envie ?

Comme je vous ai dit, j’ai un peu fait le tour ! (rires) Je ne vois pas ce qui me manquerait.

Que pensez-vous de l’évolution de la télé ?

Il n’y a ni bien, ni mal. La télé de 2019 est différente de celle des années 80, déjà de par le nombre de chaînes sur le marché. C’est presque banal de passer à la télé. Le métier a aussi gagné beaucoup en performance, en technique, et l’internet a tout changé. Je me souviens ne fut-ce que des décors sur Télé-Luxembourg. C’était du bois, et fait avec «trois francs six sous» mais avec un grand cœur et la passion de tous les gens qui composaient cette équipe. J’ai une tendresse particulière pour ces années-là. On avait peu de moyens, mais plein d’idées et de l’enthousiasme à revendre. La professionnalisation d’aujourd’hui s’est faite au détriment de l’aspect émotionnel. On est tombé dans le racoleur, et ça manque parfois d’éthique pour faire place au buzz à tout prix. Nous avons été éduqués par Jacques Navadic en ayant un immense respect du téléspectateur. Si on se trompait, on devait s’excuser, et la tenue vestimentaire était importante, avec de la rigueur. On devait séduire le public mais sans être vulgaire.

Et les speakerines ?

RTL-TVI est la seule chaîne qui les emploie encore. Je n’ai pas d’avis tranché sur la question. Les gens les aiment toujours même si le métier a changé. Pour moi, ça a été une expérience fabuleuse, et toute ma notoriété est partie de là. On faisait vraiment partie de la famille.

Il y a quelques mois, vous avez révélé votre spiritualité, ce n’était pas osé ?

C’est vrai, j’ai osé… Je ne fais pas de prosélytisme, mais si on m’en parle je réponds. J’ai parlé des visites que je faisais à Banneux et à Beauraing. Ce sont des lieux où je me sens bien. Je ne vois pas pourquoi je cacherais le fait que je sois croyante.  Je n’incite personne, mais si je peux le partager, pourquoi pas ?

Comment qualifiez-vous la fidélité du public durant 42 ans ?

Incroyable ! Je ne l’aurais jamais imaginée aussi forte et aussi durable. Elle me touche énormément.

Vous allez rester présente sur les réseaux sociaux ?

C’est un vecteur formidable. On dit du mal de Facebook, mais ça dépend comment on s’en sert. J’en prends le meilleur, et je partage ce que j’ai envie de donner.

Reportage de ViàMirabelle (télévision lorraine) sur la toute dernière émission de Marylène Bergmann.

Entretien : Pierre Bertinchamps

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