Marie Denarnaud («Répercussions» sur France 2) : «Je vis avec mes morts»

«Plus on vit avec ses morts, plus on continue à les faire exister», confie la comédienne © France 2/Nicolas Robin
Nicole Real Journaliste

Mercredi à 21h10, France 2 diffuse «Répercussions», un suspense psychologique récompensé par le prix du Scénario au Festival de Luchon 2023.

Après une soirée d’anniversaire bien arrosée, Sébastien (Charlie Dupont) meurt au volant de sa voiture. Salomé, sa veuve (Marie Denarnaud, 45 ans), enquête auprès de leurs amis pour connaître le déroulé exact de la soirée.

Pourquoi avez-vous accepté de jouer le rôle de Salomé ?

Dans la proposition de la réalisatrice Virginie Wagon, j’ai adoré que l’accident marque un avant et un après dans la vie de cette femme. Désormais, rien ne sera plus pareil car elle passera son temps à se demander si, si, si… Mais Salomé est dans un état d’esprit de combativité car Virginie n’a pas voulu en faire une veuve éplorée. Malgré ce drame qui la plonge dans état psychologique vertigineux, elle doit survivre et cette enquête sur les circonstances de l’accident l’aide à traverser son deuil. Mais face à ses amis, pour découvrir la vérité, elle doit affronter des moments violents. Cette situation complexe m’intéressait.

Comment percevez-vous le thème du deuil ?

J’ai été très touchée par la façon dont Salomé traite à la fois la présence et l’absence de son mari. Je fais partie des gens qui vivent avec leurs morts. Je pense à eux, parfois je les ressens, je les perçois, je leur parle. Plus on vit avec ses morts, plus on continue à les faire exister. Cette histoire d’amour est une partie intégrante de Salomé et elle ne pourra jamais s’en défaire.

Que représente l’amitié dans votre vie ?

C’est une valeur essentielle. Mes amis ont été présents à chaque étape de ma vie. Ils m’ont aussi aidée à devenir la personne que je suis. Ce sont des gens qui me questionnent, qui me font progresser et avec lesquels, de façon totalement désexualisée, je partage des émotions très, très fortes. Ils sont un repère indispensable dans ma vie.

Croyez-vous à l’amour éternel ?

D’une certaine manière, je crois que «l’amour toujours» est, très clairement, une invention occidentale au service du couple et de la famille. Dans l’absolu, il peut arriver une osmose entre deux âmes. C’est rare et ce sont des rencontres qu’il faut préserver et choyer.

Grâce à la série «HPI», où vous incarnez la commissaire, on peut vous voir plus souvent sur le petit écran. Pourquoi êtes-vous si rare en télé ?

J’en suis un peu responsable car, si j’ai envie de toucher à tout, à cause du théâtre qui est primordial dans ma vie, je disparais souvent des écrans. «HPI» était une proposition inattendue qui m’offrait l’opportunité de jouer un personnage assez drôle. Le succès de cette série, populaire et très exigeante, est agréable et réjouissant. «HPI» est un vrai cadeau de la vie.

Cet article est paru dans le Télépro du 30/11/2023

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