Magloire : «Je m’enrichis de ces rencontres»
La série documentaire qu’il anime sur TV5Monde, «Rassemblance», s’arrête à Bruxelles.
L’an dernier, Magloire (54 ans) surprenait les téléspectateurs de TV5Monde en lançant une série de documentaires qui démontaient les préjugés. L’animateur y part à la rencontre de personnes installées loin de leurs racines. Magloire promettait que «Rassemblance» ne montrerait pas qu’une «France plurielle», mais un «monde pluriel». Il a ainsi parcouru le Canada, la Suisse, et fera deux escales à Bruxelles, une chez MolenGeek, une asbl facilitant l’accès au numérique installée à Molenbeek-Saint-Jean, et l’autre à la Police fédérale de Schaerbeek.
Que gardez-vous des rencontres de «Rassemblance» ?
Ce sont des gens qui ont laissé un passé derrière eux et qui ont parfois vécu des choses terribles. Ils ont fait de leur histoire un avantage et une promesse pour l’avenir. Je termine la 2e saison et je crois que, plus que jamais, «Rassemblance» porte bien son nom. Bien plus que défaire des préjugés, nous sommes allés à la rencontre d’autres différences, celles qui se cachent ailleurs que dans une nationalité ou une religion.
Nous allons au-delà des apparences pour faire tomber nos préjugés.
Comment se passe la rencontre ? Est-elle préparée ?
C’est la réalisatrice Yaëlle Benaim et son équipe de journalistes qui la préparent en amont. Je ne sais pas qui je vais rencontrer. J’ai un prénom, une origine ou un lieu. C’est presque un rendez-vous en terre inconnue. J’ai alors 24 ou 48 heures pour faire connaissance. Ces rencontres peuvent être impressionnantes, comme celle d’Ibrahim Ouassari, de MolenGeek. J’ai été incroyablement surpris par son charisme et sa personnalité.
Ces rencontres vous ont-elles changé ?
J’ai l’impression de m’être fait quarante amis en deux ans ! Ils ont valeur d’exemple et à côté d’eux, je suis un petit garçon. J’apprends énormément. Je m’enrichis de ces gens qui vous donnent tout avec une telle simplicité et beaucoup de force. Je me suis promené à Molenbeek et je ne m’y suis jamais senti mal à l’aise. J’y ai même fait mon marché. (Rires) C’est vrai qu’il y a de la misère et des gens qui restent au bord de la route. Ibrahim les récupère pour les transformer en petits génies de l’informatique. Il a pourtant arrêté l’école à 13 ans, mais sa passion, c’est la transmission.
Vous participez toujours à «Fort Boyard»…
C’est ma madeleine de Proust. Si je n’y vais pas pendant l’été, je fais un caprice ! (Rires) C’est vrai que le public a été surpris, l’an dernier, de me voir dans «Rassemblance». Il a été séduit et je pense qu’aujourd’hui, je suis accepté dans les deux exercices.
Cet article est paru dans le Télépro du 9 mai 2024.
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