Louka Minnella («Harcelés» sur RTL-TVI) : «Le côté « dark » du Net est ignoré»
Après avoir été au centre de la série «Coyotes», l’acteur belge de 21 ans est le héros de «Harcelés», récit très prenant sur les dangers du Web, à découvrir ce mercredi à 20h30 sur RTL-TVI.
Hugo (Louka Minnella) et ses parents, Isabelle (Claire Keim), avocate et Éric (Bruno Salomone), écrivain, ont tout d’une famille sans souci. En apparence… Touchés par le cyber harcèlement avec des photos dévoilées et des identités usurpées, leur intimité est mise à mal.
Vous jouez à nouveau dans un thriller. Un registre qui vous attire ?
C’est intéressant de jouer des rôles d’ados qui ont des soucis de leur génération. Cette fois, il n’y a pas de violence mais des mensonges qui vont faire naître des harcèlements. J’ai aimé aborder ce thème si présent dans nos vies, surtout avec les réseaux sociaux.
Votre personnage, Hugo, semble très fragile…
Oui, il a un côté sensible et un peu perdu, même s’il est encadré par des parents intellectuels. Comme eux, Hugo a un esprit critique mais quelqu’un va jouer sur leurs faiblesses pour les manipuler. Il est alors plongé en pleine incertitude. Beaucoup de jeunes peuvent vivre ça.
Votre vision du cyber harcèlement a-t-elle changé après le tournage ?
Internet peut être intéressant pour chercher des infos et se cultiver ou établir des contacts avec de vrais amis. Le revers de la médaille est la présence d’inconnus capables de s’immiscer dans notre quotidien. J’en étais conscient et j’étais vigilant, mais je suis devenu encore plus prudent ! La notion de harcèlement a aussi pris une autre dimension car le scénario montre tous les points de vue : celui du harceleur, du harcelé et des parents.
Comment avez-vous préparé ce rôle ?
J’aime me renseigner au maximum, j’ai revu et relu des cas extrêmes. La puissance de la manipulation psychologique et de ce qu’elle peut engendrer est stupéfiante. Les très jeunes ne se méfient pas assez de certains contacts. Les conséquences peuvent être terribles. L’équilibre entre les précautions et la liberté vis-à-vis du Web est difficile à trouver.
Les parents d’Hugo sont aussi en grande souffrance…
Ils savent utiliser le Net, comme pas mal de gens de leur âge, mais ne sont pas conscients du côté «dark» et très dur de certains pièges. À cela, s’ajoutent des secrets de famille, des non-dits qui les déstabilisent aussi. La personne qui les harcèle va s’en servir… Ça devient sa source de motivation !
Espérez-vous transmettre un message sur le harcèlement avec ce récit ?
Si cela peut éveiller des consciences, ce serait super. C’est un des côtés bénéfiques des fictions actuelles. Elles osent aborder franchement des sujets qui, de prime abord, paraissent tabous : la maltraitance des femmes, des gays, les enfants battus, les sans-abris, les immigrés…
Avez-vous déjà tenté de vivre quelques jours totalement déconnecté ?
Euh, non ! Cela fait partie de mon quotidien et de ma génération. Mais je m’efforce de ne pas trop me consacrer à ce monde virtuel qui m’amènerait à délaisser la vraie vie et les amis du monde réel. C’est un des messages de la série : ne pas oublier que l’on est avant tout des êtres humains capables de communiquer sans passer par des machines.
Cet article est paru dans le Télépro du 7/10/2021
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