Licencié jeudi soir, l’ex-rédacteur en chef des JT de la RTBF s’explique : «On a voulu me démonter»

Licencié jeudi soir, l'ex-rédacteur en chef des JT de la RTBF s'explique : «On a voulu me démonter»
Julien Vandevenne
Julien Vandevenne Rédacteur en chef adjoint

Christian Dauriac a le sentiment de plus en plus net que son licenciement découle d’un coup de monté par la direction de la RTBF, a-t-il fait savoir jeudi soir à l’agence Belga.

La chaîne publique a annoncé par communiqué jeudi vers 20h30 qu’elle mettait un terme à sa collaboration avec le chef de rédaction du journal télévisé en poste depuis 2012.

Christian Dauriac a été prévenu mercredi soir de la tenue, le lendemain, d’un conseil d’administration concernant « un dossier inexistant comprenant des faux en écriture », dénonce l’intéressé accompagné de son avocat au CA qui a duré de 16h00 à 18h30.

Demande d’expertise

Les documents à charge du chef de la rédaction du JT sont deux mails qui auraient été envoyés il y a un mois et contenant des propos homophobes, dont l’un aurait été transmis à l’un de ses collaborateurs le traitant de « gros pédé allemand ».

« J’ai la preuve d’échanges de mails précédents avec cette personne qui sont cordiaux parce que nous n’étions pas du tout en mauvais termes », s’étonne Mr Dauriac. Celui-ci a demandé une expertise informatique de la signature effective de l’envoi de ces mails à la direction, qu’il accuse de n’avoir effectué aucune vérification, mais celle-ci a refusé.

«J’ai l’impression d’avoir été braqué en rue»

Il intentera dès lors une procédure devant le Conseil d’Etat en ce sens, a-t-il précisé à l’agence Belga. « Il y avait clairement des tensions en termes de ligne éditoriale mais je pense surtout que cela dérangeait la direction que, étant donné le succès du JT, la rédaction gagne en puissance et soit de moins en moins perméable aux pressions extérieures. Cela les a exaspérés qu’elle devienne relativement indépendante », estime le Français. « J’ai l’impression d’avoir été braqué dans la rue par trois hommes armés. Ce qui me blesse le plus, ce sont les accusations racistes et homophobes. On a voulu me démonter. Le degré de haine à mon égard justifie apparemment le risque qu’a pris la direction de faire face à des poursuites pénales », a-t-il conclu.

Au sein de la rédaction de la RTBF, certains se disent secoués par la nouvelle. « Il a un caractère fort mais il a tout de même redressé les audiences du journal télévisé, de 450.000 à 600.000 téléspectateurs en trois ans », souligne-t-on à bonne source.

Christian Dauriac organisera une conférence de presse vendredi à 14h30 au 36, boulevard du Souverain à Bruxelles (cabinet de Me Gérard).

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