«L’Exorciste» de retour en série sur Plug RTL : faut-il regarder ?
Créer une série inspirée d’un film culte ? Beaucoup s’y sont cassées les dents. Mais le producteur et les acteurs du nouvel «Exorciste» ont échappé à ce sortilège.
Lorsque la chaîne Fox diffusa le premier épisode de «L’Exorciste» aux États-Unis, en 2016, elle n’en menait pas large puisqu’il lui fallait faire face à deux démons. D’abord, aux aficionados du long métrage horrifique signé William Friedkin, qui leur donna des sueurs froides en 1973. Ensuite, aux fans de séries, habitués aux remakes télévisés ratés et prompts à repérer toute erreur que pourrait commettre une resucée.
La production a finement évité leurs foudres, grâce à deux arguments de taille : un casting charismatique et des scénaristes malins, conscients que le diable se cache toujours dans les détails.
Ni copie ni trahison
L’intrigue de la série à découvrir dès ce vendredi à 21h30 sur Plug RTL est soignée et impose son autonomie rhétorique. Réactualisée, celle-ci met en scène une mère de famille, Angela Rance (Geena Davis), dont la maison, située dans un sinistre faubourg de Chicago, est sujette à maintes turpitudes.
Angela s’inquiète de bruits étranges, mais surtout de la santé mentale de son mari, atteint de lésions cérébrales et de l’une de ses deux filles, Kat, dont l’attitude a changé après un traumatisme. Rance fait appel au prêtre Tomas Ortega (Alfonso Herrera) dont les compétences sont soudainement remises en cause par l’imprévisible père Marcus Keane (Ben Daniels), exorciste depuis 41 ans, issu d’un milieu violent où il lutta contre le Mal dès l’âge de 11 ans.
Jeremy Slater, créateur de la série, précise : «Vous voyez, nous n’avons pas tenté de supplanter le film de cinéma. Les bases sont les mêmes, mais nous explorons les croyances contemporaines. Le film est si emblématique que les gens n’auraient ni compris ni admis que nous fassions une simple copie. Sur le plateau, nous sentions chaque jour cette responsabilité d’être fidèles à l’esprit de «The Exorcist», tout en racontant une histoire suffisamment novatrice pour satisfaire cinéphiles et sérivores, toutes générations comprises. C’est une continuation de la mythologie, non un remake. On a même reçu la bénédiction enthousiaste de William Peter Blatty, auteur du roman éponyme, avant sa mort en 2017.»
La salsa du démon
La série doit aussi sa force à la crédibilité des interprètes, dont l’actrice Geena Davis (63 ans), star de mémorables succès au grand écran, tels que «Thelma et Louise». «J’ai accepté le rôle d’Angela parce qu’il me plonge dans une atmosphère frissonnante», explique-t-elle. «Je suis fan des fictions d’horreur et j’en aurais tourné plus, si de très bons récits m’avaient été proposés. Je garde un bon souvenir de «La Mouche» et de «Beetlejuice» dans lesquels j’ai joué durant les années 1980.»
Et de se féliciter de la qualité du feuilleton : «Sur le tournage, mes partenaires et moi étions époustouflés chaque fois que nous recevions le script de l’épisode suivant. On se disait : «Oh mon Dieu, que va-t-il bien pouvoir se passer ensuite ?» Ça nous donnait la chair de poule. Car à tout moment, la perversité était au rendez-vous.»
Quant à Ben Daniels, alias le père Marcus, il avoue avoir été sceptique. Mais très brièvement. «Je pensais que cette idée d’adaptation serait désastreuse. Puis, plus je lisais le scénario, plus ce rôle m’attirait. J’ai même rencontré un prêtre pour préparer mon rôle. La possession démoniaque et l’exorcisme existent dans toutes les cultures. Il y a des forces que nous ne pouvons pas comprendre. Voilà pourquoi elles nous fascinent.»
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