Les Télés Locales, plus unies que jamais

Les Télés Locales, plus unies que jamais
Pierre Bertinchamps
Pierre Bertinchamps Journaliste

Refinancées, les 12 télévisions locales signent une charte et annoncent quelques nouveautés pour 2017, dont de la fiction sur leurs antennes.

Ce jeudi, à Namur, les douze télévisions locales de la Fédération Wallonie-Bruxelles se sont réunies, d’une part pour se souhaiter leurs bons vœux et d’autre part pour signer une charte qui va créer encore plus de synergies entre elles. C’est une avancée du «Livre blanc» remis, au printemps dernier, au Ministre Jean-Claude Marcourt qui à la tutelle sur les médias.

Paix financière

Le gouvernement vient de revoir les subsides alloués aux 12 TVL. En 2017, c’est 6,2 millions d’euros qui leur seront versés. La méthode de répartition est également revue. Fini la prime à la production (celui qui produit le plus recevait le plus). Les 12 télés ont signé une «paix financière» créant une plus grande solidarité au lieu d’une malsaine concurrence.

Les télés locales jouent aussi la carte de la mise en commun des ressources. Par exemple, la mutualisation pour l’achat de matériel permet déjà de réaliser pas mal d’économies structurelles.

Plus de blabla, c’est la fin du «cache-cache pub»

Depuis le 1er novembre, les 11 télés wallonnes sont dans une seule et même régie publicitaire : Transfer, spécialisée dans la vente d’espace des chaînes thématiques en Belgique (Disney, MTV, National Géographic, Studio 100… et peut-être TF1 !).

Les télévisions de proximité espèrent ainsi engranger des revenus, mais aussi avoir accès à des outils pertinents comme les données des audiences du CIM. Jusqu’ici, et malgré plusieurs tentatives, notamment avec TV One et Media13, chaque télé vendait ses espaces pour son propre compte, parfois sans aucune expertise du marché… À Bruxelles, BX1 est «vendue» par la RMB depuis 2010.

C’est filmé près de chez nous

Première nouveauté de cette année 2017, les Télés Locales viennent de signer un partenariat avec Wallimage (et les sociétés de productions belges) pour diffuser des films financés par le Fonds wallon. L’idée est toujours de garder un ancrage local même si les affiches sont alléchantes.

Sept longs métrages seront diffusés : «En territoire indien» de Lionel Epp, avec François Berléand, Jérémie Rénier, Claire Keim et Bouli Lanners, ainsi que «Ultranova» de Bouli Lanners ; «Congorama» de Philippe Falardeau avec Olivier Gourmet, Paul Ahmarani, «Miss Montigny» de Miel van Hoogenbemt ; «Innocence» de Lucile Hadzihalilovic, avec Marion Cotillard et Hélène de Fougerolles ; «Le Plus beau jour de ma vie» de Julie Lipinski, avec Hélène de Fougerolles, Jonathan Zaccaï, Marisa Berenson et François Berléand ; «Un honnête commerçant» de Philippe Blasband avec Benoît Verhaert, Philippe Noiret et Yolande Moreau. Pas de soirées communes, mais l’idée est que les films passent plus ou moins au même moment de l’année sur les douze télés.

Ça va volley haut…

Dès le 17 février 2017, les 11 télévisions wallonnes diffuseront un nouveau magazine commun, «Volley Games». Le but avoué est de mettre en avant le volleyball, un sport sous-exposé au sud du pays, mais qui affiche pourtant 25.000 affiliés. C’est Manu Lebrun de Télévesdre (Verviers) qui sera aux commandes du magazine sportif. Il reviendra tous les vendredis entre le 17 février et le 28 avril, pendant la durée des championnats nationaux. Bruxelles n’a pas encore signé le partenariat.

«Vivre Ici», partout et pour tous !

C’est le gros chantier de l’année. Les TVL ont le projet d’un JT commun qui s’appellerait «Vivre Ici», comme le site web, joint-venture de la RTBF, les télés locales et la germanophone BRF. L’idée serait de proposer un journal reprenant le meilleur des 12 télés, au quotidien. Malgré le nom, la RTBF ne fait pas partie du projet.

À ce stade, les essais techniques ne sont que dans une première phase. On ne sait pas encore où sera produit ce JT des régions, ni avec quel visage et à quelle heure. «Vivre Ici» est supervisé par David Flament, directeur de Télé MB (Mons). Pas de date butoir, mais on murmure que le projet pourrait déjà se concrétiser au printemps.

En mode FM ?

La semaine dernière, c’était la création de radios locales, estampillées Télés Locales qui avait fait du bruit, jusqu’à RTL qui s’insurgeait de voir peut-être partir des fréquences FM (privées) vers des «services publics».

La Fédération précise qu’aucune position commune n’a été prise à ce sujet. À ce stade BX1 (Bruxelles), RTC (Liège) et Télésambre (Charleroi) planchent sur un projet de radio. «Nous sommes prêts à rencontrer RTL pour savoir ce qu’ils souhaitent», précise-t-on sans s’étendre sur le sujet…

Les Télés locales s’archivent

Un peu moins visible, la numérisation des archives (projet NEPAL) des TVL va bon train. C’est la SONUMA qui s’en charge. Il y a environ 48.000 cassettes à sauvegarder pour 40.600 heures de programmes. Mais tout ne sera pas archivé. C’est la télévision locale concernée qui choisira de garder certaines images ou pas selon leur pertinence et des choix éditoriaux.

Appel aux dons

Enfin, les télés locales annoncent une opération caritative commune : «Télé Don». Une initiative portée par NO Télé (Tournai). Contrairement au Télévie et à Cap 48, pas d’appels aux dons d’argent, mais au don de soi, au sens strict. L’opération veut sensibiliser la population à devenir donneur d’organes.

L’an dernier, en 15 jours de campagne sur NO Télé, quelques 1.700 déclarations de dons d’organes ont été enregistrées, soit 3 fois plus qu’en temps normal… En 2017, ce sont les 12 télés qui s’y mettent (avec le soutien de la BRF).

Une grande campagne sera lancée du 3 au 20 mai 2017, et en point d’orgue, une grande soirée commune, le 20 mai 2017 depuis Tournai Expo.

Pierre Bertinchamps

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