Les syndicats de France Télévisions rejettent le plan de départs
Le nouveau plan de suppression de postes de France Télévisions est-il en train de tomber à l’eau ? Alors que les négociations doivent s’achever mardi, trois des quatre syndicats représentatifs du groupe ont annoncé lundi qu’ils ne signeraient pas le texte.
Annoncé fin 2018, ce projet de rupture conventionnelle collective (RCC) prévoyait la suppression nette de 900 postes d’ici 2022, sur une base volontaire, afin de réduire et de renouveler les effectifs du groupe audiovisuel.
La CGT, premier syndicat de France Télévisions, (40,5% des voix), avait très vite claqué la porte des négociations, dénonçant une « démarche malthusienne de réduction des moyens humains », un « plan social low cost » mais également une disposition prévoyant la révision du dernier accord collectif.
Pour être validé, ce type de projet doit obtenir l’accord d’au moins 50% des organisations syndicales, ce qui impliquait pour France Télévisions que les 3 autres organisations syndicales représentatives -FO, CFDT, SNJ- signent ensemble.
Surprise vendredi, le SNJ (15,9% des voix) annonce par communiqué qu’il rejette le texte : « Le SNJ a joué le jeu de la négociation jusqu’au bout du processus, mais le texte final a été considéré comme non signable en l’état ». « Négocier dans notre esprit, ne veut pas dire partager la logique et la stratégie de la direction ! Au contraire, par le dialogue social nous avons tenté, en vain, de changer la philosophie de cette RCC », déplorait le syndicat dans un communiqué.
« Je ne comprends pas leur position. Nous avions négocié ce texte et nous avions obtenu pas mal d’avantages pour les salariés », explique à l’AFP Eric Vial, secrétaire général de FO-médias, citant notamment la révision à la baisse des suppressions de postes (passées de 1.000 à 900) l’embauche en CDI de 500 CDD et une prime de 2.000 euros par an pour les salariés qui restent.
FO (24% des voix à France Télévisions) et la CFDT (19,6% des voix) auraient pu organiser un référendum interne sur le texte, comme le prévoit la loi, mais « la marche est trop haute. FO ne peut pas assumer cette responsabilité. Et comme la direction ne souhaite pas non plus organiser de référendum, le texte est mort », détaille Eric Vial.
Contactée par l’AFP, la direction ne souhaite pas faire de commentaires avant la fin des négociations, prévue mardi. La date butoir, initialement prévue le 26 avril, avait été repoussée après le retrait surprise du SNJ. Le plan devait permettre au groupe public, qui comptait environ 9.600 salariés fin 2018, de poursuivre une politique de réduction des effectifs en oeuvre depuis plusieurs années. Il les a en effet déjà réduits de 1.000 équivalents temps plein depuis 2012 (dans le cadre d’une politique de non-remplacement d’un départ à la retraite sur deux).
Car le gouvernement ademandé au groupe un effort d’économies qui avoisinera les 400 millions d’euros d’ici 2022 et passera également par la suppression de la TNT de France 4 et France Ô. L’effort représente cette année environ 50 millions d’euros sur un budget de 2,8 milliards d’euros. Les syndicats s’inquiètent en outre de la loi audiovisuelle prévue cet été et d’une éventuelle suppression de la redevance.
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