Les saisonniers, oubliés de la crise agricole
Ce mardi à 22h40, Arte diffuse le documentaire «Fruits amers : l’exploitation des saisonniers agricoles».
La grande distribution cherche à rogner sur les prix des fournisseurs, dont ceux des fruits et légumes. Si le marché profite aux géants de l’agroalimentaire, il paupérise une grande part des agriculteurs qui manifestent aujourd’hui leur colère, en Allemagne, en Italie, en France et en Belgique. Mais ceux sur qui repose la survie du système, au prix d’une exploitation massive, restent invisibles : des saisonniers, hommes et femmes, migrants sans papiers dans leur grande majorité.
Employés souvent illégalement, payés en dessous des minimums horaires et logés dans des habitats insalubres, ils louent leurs bras de récolte en récolte. L’agriculture européenne ne pourrait fonctionner sans eux. Du nord au sud de l’Europe, cette enquête éloquente dénonce leurs conditions de travail et de vie.
«Les fraises ont un goût amer. À cause de la souffrance des femmes qui les récoltent. Et à cause des pesticides», lâche une cueilleuse marocaine. «Contrairement à ce que prétendent nombre d’entreprises, il ne s’agit pas de rares exceptions : notre système alimentaire repose sur l’exploitation d’êtres humains», résume Franziska Humbert, collaboratrice d’Oxfam.
Selon les députés européens, la nouvelle directive sur le devoir de vigilance des entreprises européennes en matière de droits humains et d’environnement, qui a fait l’objet d’un accord à Bruxelles en décembre 2023, constitue un point de départ pour mettre le secteur agroalimentaire et la grande distribution devant leurs responsabilités…
Cet article est paru dans le Télépro du 14/7/2024
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