Les Millennials regardent «Friends»… et lui trouvent quelques défauts !

Les Millennials regardent «Friends»… et lui trouvent quelques défauts !
Julien Vandevenne
Julien Vandevenne Rédacteur en chef adjoint

Les ados de 2018 découvrent la série avec un œil différent…

À l’évocation des prénoms Rachel, Monica, Phoebe, Chandler, Joey, Ross, et les images de la joyeuse bande d’amis réunis sur le canapé du Central Perk, le plus célèbre des cafés fictifs, nous reviennent aussitôt. Diffusée entre 1994 et 2004, «Friends» fut le rendez-vous immanquable de millions de téléspectateurs, promesse d’une soirée de détente et de rires. En 2015, Hollywood Reporters décernait à la sitcom le titre de «meilleure série de tous les temps». Incontestable ? Pas si sûr à en croire de récents témoignages des plus jeunes générations.

Même si la série se fait plus rare à la télévision, se procurer les épisodes est un jeu d’enfant. Depuis l’année dernière, elle est en plus venue étoffer le catalogue du géant Netflix. Parmi les plus de 100 millions d’abonnés, la génération Y, majoritairement représentée, peut donc profiter de «Friends» à volonté sur la plateforme américaine.

Et confrontée à un regard nouveau, la reine des séries ne ferait plus l’unanimité. Selon le journal «The Independant», la façon dont elle traite les questions sur le rapport hommes-femmes et les LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres) susciterait chez certains jeunes le malaise et l’indignation. Selon eux, certaines répliques des personnages renverraient purement à du sexisme, de l’homophobie et de la grossophobie.

Réalité ou décalage générationnel ?

Difficile pour une comédie qui met en scène des personnages caricaturant certains traits de personnalités réels de rester dans le politiquement correct – on pense inévitablement au machisme apparent de Ross et à celui, éloquent, de Joey. La polémique marque peut-être davantage un écart générationnel entre les Millenials et la génération qui les précède ; ceux-ci ayant grandi avec un questionnement permanent et développé une plus grande sensibilité à l’égard de certains sujets de société.

L’autre grand reproche fait à la série est le manque de diversité avec l’apparition de seuls deux personnages «non-blancs» en 236 épisodes. Non sans rappeler d’ailleurs les polémiques des dernières années qu’a suscitées l’absence de nominés noirs aux cérémonies des Oscars.

Bien que les fans de la série aient déjà fait savoir qu’ils refusent ces accusations, bien sociologue qui pourra dire si la série est irréprochable ou non. N’en déplaise à ses détracteurs, elle reste malgré tout un modèle du genre… à ne pas forcément prendre comme modèle de vie.

Fabio Greco

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