«Les Invisibles» : la longue bataille des droits homosexuels
Devant la caméra de Sébastien Lifshitz, des hommes et des femmes racontent ce que fut leur vie insoumise, partagés entre la volonté de rester des gens comme les autres et l’obligation de s’inventer une liberté pour s’épanouir… Un documentaire à voir sur La Trois ce lundi à 21h10.
Baptisé «Les Invisibles», ce doc de Sébastien Lifshitz fait s’entrecroiser les trajectoires d’homosexuels, nés dans l’entre-deux-guerres. Certains d’entre eux ont mis longtemps un mouchoir sur leurs désirs pour devenir les adultes qu’il fallait être. D’autres se sont épanouis en évoluant en toute liberté, malgré les pressions et répressions de la société.
Élisabeth, octogénaire, se souvient face caméra : «En 1975, l’entreprise essayait de nous faire partir parce que nous étions homos. Je me suis battue. Le syndicat a menacé la direction. Cela a fait cas d’école. La marginalité nous a rendus libres.» Depuis près de quarante ans, elle vit le grand amour et dirige une ferme dans le sud-ouest de la France. «Moins on en parlait, mieux c’était. Les gens vivaient dans le doute au milieu des autres», témoigne une nonagénaire.
Considérée comme une maladie mentale dès 1886, puis comme un comportement pervers par Freud, l’homosexualité a été retirée, en mai 1990, de la classification internationale des maladies mentales de l’OMS. Quant à la dépénalisation des relations homosexuelles, elle date de 1982 en France. Chez nous, depuis 2003, le législateur a reconnu le droit de se marier aux homosexuels. Dans le monde, 88 états les pénalisent encore.
Cet article est paru dans le Télépro du 15/04/2021.
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