Les confidences de Mustii avant sa demi-finale de l’Eurovision
A quelques heures de la 2e demi-finale à Malmö, le chanteur est confiant mais prudent.
Après des répétitions, un peu mouvementées, mercredi, suite à un problème technique avec la plateforme des micros, dans la scénographie de «Before The Party’s Over», Mustii jouera ce soir sa place en finale. Confidences.
Comment vous sentez-vous à quelques heures de la demi-finale ?
J’ai envie de déjà y être ! Je suis impatient. J’en ai marre d’attendre. L’Eurovision, c’est comme un tournage de cinéma, on attend beaucoup. Ca fait des semaines que j’attends, il est temps de performer devant le public. J’ai envie de lâcher les chiens. Je me sens comme un invincible.
Vous aviez un peu peur de cette scène gigantesque…
En termes de dimension, comme on a travaillé en Belgique dans des conditions plus ou moins identiques, je n’étais pas trop surpris. Ce n’est pas la plus grande des arènes… Je m’étais fait un film pour me préparer psychologiquement, mais là, ça va, c’est jouable. Le challenge pour moi, c’est la concentration. Ce ne n’est pas un live classique. On est lié aux déplacements des caméras parce que c’est un show télé pour les personnes qui vont suivre le programme. Je dois voir ça comme une mise en scène théâtrale avec des placements et des choses millimétrées. C’est gai pour moi de le faire. Je n’avais jamais fait ça sur des lives avant. Pour le moment, c’est assez fluide, il faut juste que la technique suive.
Comment avez-vous vécu la panne de la plateforme des micros sur scène ?
Je ne suis pas content, c’était frustrant pour moi. Ca coupe un peu le fun. Je suis lancé, et puis tout s’arrête. Nous n’avons pas 10.000 effets, il faut au moins que ceux que l’on a prévus fonctionnent. Quand ça arrive, j’essaie de garder le cap.
Certains sites expliquent que vous êtes fatigué et que parfois la voix ne suit pas. Est-ce vrai ?
Ca remonte au concert de Londres (l’une des «preparties» pour faire la promotion des chanteurs et du programme à travers l’Europe, NDLR). Il y a eu un gros souci avec mes oreillettes, et ça s’est enflammé sur les Réseaux. C’est un des points négatifs de l’Eurovision : les fans aiment bien créer des polémiques… J’ai fait la pire performance de ma vie parce que je n’entendais rien. Pour contrebalancer ça, j’ai fait des lives acoustiques (notamment sur la VRT, NDLR) pour montrer que je savais tenir la note de la chanson. A Londres, je sais que j’étais à côté. Ca arrive, ce sont les aléas de la technique et les lois du live.
Vous faites partie des favoris. C’est aussi un peu lourd à porter ?
Non… je reste loin de tout ça. A Malmö, je veux juste m’amuser et vivre pleinement la chanson. Les chiffres et les favoris, je m’en moque un peu. Je ne suis pas là pour ça. Je suis là pour profiter de la scène et surtout prendre du plaisir.
Jusqu’ici, vous en avez pris du plaisir ?
Pas quand il y a des problèmes techniques. (rires) Pour être honnête, je m’amuse de plus en plus.
Ce soir, vers 23h, la pression va retomber ?
Je ne vais pas vous mentir… oui.
Vous allez nous ramener la coupe à la maison ?
J’ai déjà tout gagné pour moi. J’ai gagné des rencontres et c’est précieux. L’Eurovision est une plateforme énorme. Et même si je finis loin dans le classement, il y a des personnes, à travers le monde, qui écoutent maintenant ma musique. Je veux maintenant que ça me porte et j’utilise ce que je reçois à bon escient. La cerise sur le gâteau, ce serait de gagner, évidemment. Je veux avant tout que les gens soient fiers, tout comme je suis fier de ce que je fais.
Qu’est-ce que l’Eurovision vous a apporté ?
J’ai appris beaucoup sur moi-même notamment comment gérer une pression qui est assez forte. J’ai plein de nouveaux amis et une visibilité à l’étranger que je n’avais pas encore. Je sens que ça bouge. Je suis à près de 5 millions de streams. Je n’avais jamais eu ça de ma vie. Je vais profiter pour aller à la rencontre des publics.
Qui vous fait peur dans cette 2e demi-finale ?
De tout le monde ! Le niveau est dingue, cette année. Ce n’est pas de la peur… En regardant le listes participants de la demi-finale, la question est surtout «mais qui pourrait partir ?». C’est très difficile.
Entretien, depuis Malmö : Pierre Bertinchamps
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