Les chaînes belges sont-elles protégées contre une invasion dans leur JT ?

Les chaînes belges sont-elles protégées contre une invasion dans leur JT ?
Julien Vandevenne
Julien Vandevenne Rédacteur en chef adjoint

Jeudi soir, un homme armé a fait irruption à la télévision néerlandaise. Et en Belgique, une telle menace est-elle possible ? Télépro a enquêté.

Ce 29 janvier en soirée, les téléspectateurs néerlandais ont été surpris d’apprendre qu’un homme armé, qui voulait faire passer son message à un moment de grande écoute, avait débarqué dans le studio du JT de NPO1, peu avant 20 heures.

La chaîne publique hollandaise a immédiatement coupé son antenne et fait évacuer le personnel présent dans les bureaux. Les trois télévisions ont été perturbées pendant plus d’une heure à Hilversum (Amsterdam).

Et en Belgique, une telle incursion serait-elle possible ?

Des manifestants ont déjà envahi le studio du JT de la RTBF. C’était une action d’Act’Up, le 11 mars 1991, en direct, dans le journal télévisé de Jacques Bredael, au moment où le Sida était au point culminant de l’épidémie.

Mais un homme armé qui surgit, ce n’est heureusement pas encore arrivé en Belgique. Indépendamment de cet événement aux Pays-Bas, des mesures de sécurité ont été prises au sein des chaînes de télé, depuis les attentats de Charlie Hebdo et le relèvement national du niveau de risque d’attaque.

Des barrières devant la RTBF

Ainsi, la RTBF est en contact régulier avec les autorités pour connaître le niveau d’alerte. Et depuis quelques jours, à la cité Reyers, des barrières nadar filtrent l’entrée du personnel, afin d’éviter toute intrusion. 

Les visiteurs, même les habitués, doivent montrer patte blanche et laisser une pièce d’identité à l’accueil. «Ce renforcement de la sécurité a pour but de protéger notre personnel», explique Bruno Deblander, porte-parole de la RTBF. «Le personnel de garde a reçu pour consigne de faire preuve d’une vigilance plus accrue sur l’ensemble des sites».

Des gens refoulés

Concernant une incursion dans le JT, «ce serait très difficile aujourd’hui, mais le risque zéro n’existe pas», précise-t-on à la RTBF. En effet, aux Pays-Bas, l’individu avait pris un vigile en otage.

À Reyers, des émissions sont produites dans le studio juste à côté de celui du JT. Par exemple, jeudi soir, «69 minutes sans chichis» recevait du public au moment où le JT était diffusé, en direct. Les visiteurs d’un soir n’empruntent pas un parcours qui passe devant le studio 2, et il existe un encadrement de la foule entre l’entrée et le studio. 

À Liège, un sas sépare l’entrée du public de celle du personnel de Médiarives. «Compte tenu du contexte, nos contrôles d’accès sont stricts, et des visiteurs en ont d’ailleurs déjà fait les frais», ajoute le porte-parole de l’institution.

Le «bunker» de l’avenue Georgin

Ces mesures ont un caractère temporaire. «Elles seront maintenues tant que le Ministère de l’Intérieur ne nous envoie pas un signal permettant un assouplissement du dispositif», conclut Bruno Deblander.

À RTL-TVI, la RTL House est aussi une forteresse. Un portique, du même type que dans le métro bruxellois, empêche toute intrusion directe.

Quant aux studios, encore faut-il pouvoir les trouver facilement dans les différents étages, ceux-ci ne se trouvant pas au rez-de-chaussée du bâtiment schaarbeekois.

Pierre Bertinchamps

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici