«Les Aventures du jeune Voltaire» : Voltaire avant Voltaire

Thomas Solivéres incarne Voltaire dans cette série © RTBF/Jo Voets

Une minisérie raconte la jeunesse mouvementée du philosophe. À voir ce mardi dès 21h05 sur La Trois.

De Voltaire, on garde l’image d’un vieux sage. À la fin de sa vie, exilé en Suisse, il recevait les grands de ce monde en quête de conseils éclairés. Les idées de Voltaire ont participé au Siècle des Lumières et mené à la Révolution française.

Mais comment est née cette pensée ? Comment Voltaire est-il devenu le philosophe que l’on connaît ? La Trois nous propose de le découvrir dès mardi, dans une minisérie en quatre épisodes : «Les Aventures du jeune Voltaire».

Un notaire à la cour

La série replonge au temps où Voltaire s’appelait encore François Arouet. Né à Paris en 1694, il est fils de notaire. C’est un enfant fantasque, qui écrit des vers et rêve de gloire.

Lorsqu’il a 10 ans, son père le confie aux jésuites avec pour mission de le faire rentrer dans le rang. Peine perdue. Au collège, le gamin défie les conventions sociales en se liant avec des enfants qui ne sont pas de son rang. L’un d’entre eux sera son ami pour la vie : Louis du Plessis, futur duc de Richelieu.

Une fois leurs études terminées, Richelieu introduit son camarade comme poète à la cour de France. Le père Arouet espère toujours ramener son fils dans le droit chemin du notariat. S’il n’obtempère pas, il est prêt à l’envoyer en exil outre-Atlantique et même à le faire embastiller.

Mais François se moque des menaces paternelles. Il abandonne ses études de droit pour mener la vie libertine des courtisans de son temps. Malheureusement, à la mort de Louis XIV, alors que deux branches de la famille royale se disputent la régence, il choisit le mauvais camp. Embastillé à deux reprises, il est finalement poussé à l’exil en Angleterre.

D’Arouet à Voltaire

François Arouet a alors une vingtaine d’années. Il découvre dans la société anglaise un esprit de liberté que ne connaît pas la France. Depuis 1689, la Déclaration des Droits protège les citoyens du pouvoir du roi. La liberté d’expression et la liberté de la presse sont garanties. Voilà ce qu’il faut à la France !

De retour à Paris, Arouet se révèle plus rebelle que jamais. Il rêve toujours d’appartenir à la cour, mais il ne supporte plus les injustices qui y règnent en maître. Il ne supporte pas non plus l’intolérance religieuse… Désormais, François Arouet se fera appeler Voltaire – l’homme que certains auraient voulu faire taire.

Une brochette de vedettes

Cette série sur les jeunes années de Voltaire est coécrite et coproduite par Georges-Marc Benamou, à qui l’on doit notamment deux excellents documentaires récents : «Brigitte Macron, un roman français» et «Les Vies d’Albert Camus». Pour évoquer Voltaire, il a eu la bonne idée de miser sur des vedettes populaires du petit écran : Bernard Le Coq («Une famille formidable»), Valérie Bonneton («Fais pas ci, fais pas ça»), Thibault de Montalembert («Dix pour cent»). Le rôle de Richelieu est interprété par l’étoile montante de la télé : Victor Meutelet, qu’on a récemment vu dans «Le Bazar de la Charité» et «Grand Hôtel».

Quant au jeune Voltaire, il a les traits de Thomas Solivéres, un jeune acteur découvert dans «Intouchables» et qui a enfilé le costume de Rostand dans «Edmond». Coproduction oblige, on repérera aussi quelques acteurs belges sous les perruques de la cour de France : Philippe Résimont en ambassadeur, Daniel Hanssens en sociétaire de la Comédie-Française et Renaud Rutten en candidat malheureux à la succession de Louis XIV. De quoi faire de Voltaire un vrai spectacle populaire.

Cet article est paru dans le Télépro du 21/1/2021

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