Les agriculteurs vont-ils sauver la planète ?
… c’est la question centrale du nouvel épisode de «Pièces à conviction». En préambule du magazine de France 3, ce mercredi soir à 21h05, la présidente de la Fédération wallonne de l’agriculture s’est prêtée au jeu des questions-réponses pour Télépro.
Marianne Streel (présidente le FWA), vous confirmez que les paysans s’engagent dans de nouvelles pratiques plus vertueuses, plus respectueuses de la nature et des consommateurs ?
Absolument. Les agriculteurs ont toujours relevé les défis auxquels ils ont été confrontés. Après la guerre, il fallait produire pour nourrir la population. Ensuite, il a fallu atteindre un très haut degré de qualité sanitaire. Actuellement, il faut répondre aux défis climatiques et environnementaux.
En la matière, les agriculteurs ont pourtant mauvaise presse…
Malheureusement. Il n’est pas rare que les agriculteurs se fassent insulter dès qu’ils sortent un pulvérisateur. On les traite d’irresponsables, d’assassins. Quelques lobbies mettent dans la tête des gens que la viande tue, le lait tue. Il faut arrêter. Tout est hyper contrôlé. Les gens ne mesurent pas l’extrême qualité sanitaire de nos produits. Que souhaitent-ils ? Que toute l’alimentation soit produite en laboratoire ?
La hantise du pulvérisateur, c’est la crainte des produits phytosanitaires. Est-ce que leur usage a évolué ?
Il faut quand même se rappeler que le premier objectif de ces produits est de lutter contre les maladies, les ravageurs et les champignons. Ils participent donc à la qualité sanitaire de ce que nous produisons. Cela dit, oui, les choses évoluent sans cesse. D’abord parce que les agriculteurs wallons sont très bien accompagnés par le monde scientifique. Aujourd’hui, on reçoit un mail pour nous avertir qu’il y a des pucerons dans le colza et qu’il faut faire ceci ou cela. Ensuite parce que la numérisation permet d’aller vers une agriculture de précision.
C’est-à-dire ?
Reprenons l’exemple de la pulvérisation. Désormais, l’ordinateur de bord peut être connecté à un satellite grâce auquel il va pouvoir doser l’azote sur chaque plant. Dans le secteur de l’élevage, des robots de traite analysent automatiquement le lait produit par chaque vache. Au moindre souci, l’éleveur est averti, la vache est isolée, le lait est retiré.
Extraits d’une interview parue dans Télépro 19/03/2020
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