Les 5 raisons du flop de «Café Brazil» (RTL-TVI)

Les 5 raisons du flop de «Café Brazil» (RTL-TVI)

Après quinze jours d’émission, le talk-show «Café Brazil» sera déjà retiré de l’antenne ce vendredi 27 juin. Lors de son lancement, la chaîne avait pourtant annoncé que l’émission de Stéphane Pauwels dédiée à la Coupe du Monde durerait tant que les Diables Rouges ne seraient pas éliminés.

Mais les audiences n’ont rien d’exceptionnel. Et surtout, « Café Brazil » suscite la polémique et les railleries, y compris à l’intérieur de la maison RTL-TVI.
Voici, selon nous, les cinq raisons qui expliquent cet échec.

1. La personnalité de l’animateur

On l’aime ou on ne l’aime pas : Stéphane Pauwels laisse peu de monde indifférent. Truculent dans ses critiques sans langue de bois pour les uns, agaçant lorsqu’il assène certaines énormités pour les autres, il ne fait jamais dans la dentelle. Si son côté «sniper» pouvait plaire quand il officiait dans «La Tribune» sur la RTBF, il ne fonctionne pas lorsqu’il est seul aux commandes de ce genre d’émission. Sans contradicteurs face à lui tels que Michel Lecomte ou Benoît Thans, Stéphane Pauwels renvoie une image hautaine et insolente, qui pousse beaucoup de monde à zapper.

2. Aucune image des matches

La RTBF n’ayant laissé à RTL-TVI qu’un bref droit de diffusion d’extraits de matches dans les JT, «Café Brazil» s’est retrouvé sans ce qui fait l’essentiel d’un talk-show sportif : des images à décortiquer, à débriefer. Alors qu’à la même heure, dans «Viva Brasil» sur La Deux, Benjamin Deceuninck et sa bande disposent des superbes ralentis… Le téléspectateur amateur de ballon rond a vite choisi !

3. Un mauvais casting de chroniqueurs

On se demande ce que sont venus faire dans cette aventure des personnalités comme Sandra Kim, Christophe Giltay ou Caroline Fontenoy… Quand Stéphane Pauwels ne leur coupe pas la parole, les pauvres n’ont aucune légitimité pour évoquer l’actualité footballistique (à part Anne Ruwet, qui avait déjà démontré ses qualités d’analyse dans les directs de l’Europa League sur Club RTL). Le fossé est énorme avec les analyses fines et éclairées proposées par Frédéric Waseige ou Philippe Albert sur la RTBF…

4. Des invités sans grand intérêt

Après Patrick Bruel (vrai fan de foot) et le Grand Jojo lors des premiers numéros, Stéphane Pauwels a vite tourné en rond pour remplir son plateau, allant jusqu’à inviter Maria del Rio et Julie Taton, deux animatrices de la maison…

5. Les magazines habituels de cette tranche horaire jouissent d’une bonne cote de popularité auprès des téléspectateurs

Diffusées le reste de l’année à l’heure de «Café Brazil», des émissions comme «Tout s’explique», «Coûte que coûte» ou «I comme» rassemblent régulièrement plus de 500.000 téléspectateurs. Toujours bien réalisées, présentées par des animateurs chevronnés, elles ont acquis au fil des ans un public fidèle. Ce dernier ne s’est pas retrouvé dans le talk-show de Stéphane Pauwels, qui détone dans cette catégorie. Le preuve ? «Café Brazil» a souvent tourné autour de 200.000 téléspectateurs quotidiens… On souhaite bonne chance à Thomas Van Hamme et Philippe Malherbe pour récupérer rapidement les déçus !

Conclusion

Poussée par l’énorme engouement des Belges envers les Diables Rouges, RTL-TVI a tenté de concurrencer la RTBF sur le terrain du Mondial 2014. Résultat : l’échec est cuisant, et risque de laisser des traces…
La chaîne privée aurait mieux fait de jouer la carte de la contre-programmation, en diffusant par exemple une série ou un magazine de découverte, pour attirer les (nombreux) téléspectateurs qui ne suivent pas l’intégralité des matches.

Julien Vandevenne

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