«Les 48H des bourgmestres» (RTLplay) dans le collimateur du CSA

«Les 48H des bourgmestres» (RTLplay) dans le collimateur du CSA
Pierre Bertinchamps
Pierre Bertinchamps Journaliste

Le programme exclusivement digital, notamment de Christophe Deborsu, fait l’objet d’une ouverture de dossier auprès du CSA de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Le marathon des communes, «Les 48H des bourgmestres», qui s’est déroulé du 3 au 5 septembre derniers sur les plateformes digitales de RTL (RTL Play, Facebook, RTL Info.be,…) n’a pas plu à tout le monde. Surtout sur les bancs de l’opposition des communes dont les bourgmestres (c’est le principe) étaient invités à venir discuter pendant 10 minutes de politique locale, avec Christophe Deborsu, Caroline Fontenoy ou Pascal Vrebos.

Ce jeudi matin, le CSA a annoncé avoir ouvert un dossier sur le sujet. «Le Secrétariat d’instruction du CSA a été saisi de plusieurs plaintes concernant l’opération», précise le CSA.  «Les plaignants regrettent notamment que cette opération mette uniquement en valeur les bourgmestres dans chaque commune tandis que les autres tendances politiques présentes au niveau local ne bénéficient à ce jour pas de la même médiatisation. »

C’était en effet ce qui ressortait, ça et là, dans les administrations communales et les conseils communaux concernés. Pourtant le règlement relatif aux programmes de radio et de télévision en période électorale prévoit que «les éditeurs assurent l’équilibre et la représentativité des différences tendances idéologiques, philosophiques et politiques dans l’ensemble des programmes qu’ils diffusent» (article 4). L’éditeur doit aussi prendre en compte le niveau de l’élection – en l’espèce, le niveau communal – et l’impact des programmes concernés.

Et ce n’est pas tout, ajoute le régulateur. «Lorsqu’un éditeur diffuse des programmes qui, pris individuellement, ne présentent pas toutes les tendances (…) de manière équilibrée, il doit assurer l’équilibre et la représentativité dans la programmation globale de son service, sur l’ensemble de la période électorale» (article 10).»

Le dossier n’est pas encore mis à l’instruction. D’ici au vendredi 12 octobre 2018, la chaîne privée peut encore rectifier le tir, même si on imagine mal la mise en œuvre – vite-fait – des «48H de l’opposition communale».

Rappelons qu’à ce jour, RTL Belgium n’estime pas devoir répondre aux injonctions du CSA belge, dans l’attente d’une décision du Conseil d’Etat. Affaire à suivre…

Pierre Bertinchamps

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