Leila des «Reines de la route» (RTL tvi) :«J’ai dû faire mes preuves»
La Liégeoise, chauffeuse grumier, repart sur les routes pour une quatrième saison, à découvrir ce dimanche à 19h50 sur RTL tvi.
À 30 ans, Leila est une des rares femmes à conduire un grumier (un camion-grue chargeant des troncs de bois) en Belgique. Dans la nouvelle saison des «Reines de la route», la jeune femme va parcourir plus de 300 km, de Raeren à Virton, avec un petit détour par l’Allemagne, en transportant 57 tonnes de feuillus.
«Ce métier est arrivé par hasard», explique-t-elle. «J’étais secrétaire dans une entreprise de dépannage, et quand il fallait déplacer des véhicules sur le parking, j’étais la première à prendre les clefs. Manœuvrer et conduire m’attiraient.»
Est-ce difficile de manipuler ce grumier ?
C’est un travail où je ne m’arrête jamais, car je dois faire le chargement et le déchargement de la marchandise. Je ne me mets pas sur le côté à attendre que l’on charge les palettes sur la remorque. Ce sont des longues journées où, bien sûr, je suis assise, mais ce n’est jamais plus d’une heure puisque je travaille dans ma région (ndlr : du côté de Stavelot). En plus, le transport peut devenir dangereux dans les chemins de forêts parfois boueux. Ce n’est pas juste physique, c’est aussi mental, car il faut rester très vigilante.
Vous n’avez pas une forte carrure…
C’est vrai que c’est un métier qui abîme le corps. Mon patron est compréhensif et je ne dois pas travailler extrêmement vite. Il me laisse le temps de travailler sans devoir courir. Je monte et descends du camion sans sauter ni me presser. Je dois travailler intelligemment pour ne pas blesser mon corps. J’ai la chance de ne pas avoir ce stress-là.
Avez-vous hésité avant de devenir chauffeuse grumier ?
C’est moi qui suis allée vers ce type de transport. J’ai même un peu forcé la main de mon patron par amour de la nature. Dans ma vie privée, j’aime les balades en forêt ou cultiver mon potager. Ça me fait beaucoup de bien.
Les hommes ont-ils fait preuve de préjugés ?
Oui. On ne m’a pas fait confiance tout de suite, j’ai dû prouver que j’avais de la force et montrer de quoi j’étais capable. Je ne suis pas certaine que ce soit spécifique aux femmes. J’entends ce type de commentaires à l’égard de chauffeurs très jeunes et qui n’ont pas une grosse corpulence. C’est un métier à part avec une mentalité différente du reste du secteur.
Pour vous, conduire une voiture, c’est d’une simplicité…
J’ai eu des petites citadines et, quand je reprenais ma voiture après une mission, c’était perturbant, je me trouvais très bas par rapport à la route. Un autre métier qui me plairait, c’est pilote de moto. J’adorerais en faire toute la journée. J’aime la vitesse, mais je reste prudente sur la route, et encore plus avec mon camion.
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